L’astéroïde Bennu se fait constamment percuter par ses propres mini-météorites
Les chercheurs responsables de la mission OSIRIS-REx ont régulièrement fait état d’observations détaillées concernant le matériel libéré par l’astéroïde Bennu. La sonde spatiale a permis aux scientifiques d’observer pour la première fois l’activité de l’astéroïde à courte distance. Sa surface est très active et donne une idée de la dynamique des astéroïdes.
Mosaïque d’images de l’astéroïde Bennu, composée de 12 images obtenues par la caméra PolyCam de la sonde, recueillies le 2 décembre à une distance de 24 km. (NASA/ Goddard/ Université de l’Arizona)
La sonde a pour la première fois permis d’étudier en profondeur la nature des éjections de particules à la surface de Bennu, ce qui a donné aux chercheurs l’occasion de discuter des mécanismes probables à l’origine de l’éjection de particules dans l’espace par l’astéroïde. Les premières observations de ce phénomène ont été réalisées en janvier 2019, quelques jours seulement après l’arrivée d’OSIRIS-REx près de l’astéroïde.
OSIRIS-REx utilise la position des étoiles pour naviguer dans l’espace et s’assurer qu’il est sur la bonne trajectoire. Un chercheur qui regardait les images de la sonde spatiale renvoyée vers la Terre a remarqué quelque chose d’étrange. Les photos de l’astéroïde qui se profilait dans le ciel noir avec des étoiles derrière lui semblaient en présenter un trop grand nombre. Le chercheur raconte qu’en regardant les formes et les images des étoiles il s’est dit qu’il ne se souvenait pas de « cet amas d’étoiles ».
Il l’a remarqué parce qu’il y avait 200 points de lumière là où il aurait dû y avoir une dizaine d’étoiles. En y regardant de plus près, il a déterminé que ce qu’il pensait être un amas d’étoiles était un nuage de minuscules particules éjectées de la surface de l’astéroïde. Les chercheurs ont utilisé des algorithmes logiciels conçus pour découvrir et suivre les astéroïdes proches de la Terre en détectant ce mouvement par rapport aux étoiles de fond sur les images. L’algorithme a déterminé que les plus grosses particules éjectées de la surface de l’astéroïde avaient un diamètre d’environ 5 cm.
Cette image montre l’astéroïde Bennu éjectant des particules de roche de sa surface le 19 janvier 2019. Elle a été créée en combinant deux images prises par la sonde spatiale OSIRIS-REx de la NASA. (NASA/ Goddard/ Université de l’Arizona)
La petite taille et la faible vitesse des particules donnent l’impression d’une pluie de petits cailloux se déplaçant très lentement.
Aucune de ces particules ne constitue une menace pour la sonde, selon les chercheurs du projet. Entre janvier et septembre 2019, une équipe dédiée au suivi des objets éjectés de l’astéroïde a compté 668 particules, dont la majorité mesurait entre 0,5 et un centimètre et se déplaçait à environ 20 cm par seconde. En moyenne, 1 à 2 particules sont éjectées par jour, la plupart retombant sur l’astéroïde. Ces éjections de particules se produisent pour la plupart en fin d’après-midi, lorsque la roche se réchauffe, ce qui suggère que la fissuration thermique est un facteur déterminant.
L’étude publiée dans le Journal of Geophysical Research: Planets : Exploration of the Activity of Asteroid (101955) Bennu et présentée sur le site de la NASA : Where Rocks Come Alive: NASA’s OSIRIS-REx Observes an Asteroid in Action.
Faire un Don !