“Annihilation biologique” : plus de 500 vertébrés sur le point de disparaître
Une nouvelle étude apporte de nouvelles preuves, s’il en fallait, que l’humain est le moteur de la sixième extinction massive de la planète. Publiée la semaine dernière (lien plus bas), cette recherche se concentre sur les vertébrés terrestres (amphibiens, oiseaux, mammifères et reptiles) et relève que plus de 500 espèces sont « au bord de l’extinction”.
Image d’entête : Il reste environ 80 rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) dans le nord de Sumatra, en Indonésie, mais le braconnage pour leurs défenses et la perte d’habitat les menacent d’extinction. (Rhett Buttler/ Mongabay)
L’extinction des vertébrés n’est pas seulement la perte de belles créatures à admirer. Chaque espèce joue une fonction écologique. La perte d’une seule d’entre elles peut avoir un effet en cascade sur le reste des espèces de son écosystème, effets qui peuvent également avoir un impact sur les humains.
Les chercheurs de l’Université nationale autonome du Mexique et de l’université Stanford s’appuient sur les données compilées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui suit les espèces menacées. Ils ont examiné 29 400 espèces de vertébrés terrestres et ils ont utilisé la taille de leur population pour cartographier les plus menacées. C’est-à-dire celles dont la taille de population est inférieure à 1 000 individus. Les chercheurs ont également examiné les espèces dont la population est inférieure à 5 000 individus afin de déterminer les prochaines espèces en danger.
Au moins 1,7 % des espèces de vertébrés terrestres comptent moins de 1 000 individus. Cela inclut des espèces comme le rhinocéros de Sumatra et la tortue géante des Galápagos. La plupart de ces espèces se trouvent en Amérique du Sud et dans les tropiques en général. Les oiseaux représentent la plus grande proportion des victimes. Cela correspond à de précédentes recherches qui montrent que les oiseaux, en particulier, souffrent des pressions de la déforestation et du changement climatique, qui peuvent désynchroniser leurs rythmes migratoires.
Quelques vertébrés terrestres au seuil de l’extinction (c’est-à-dire avec 1 000 individus ou moins) avec des espèces telles que (A) le rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis), (B) le troglodyte de Clarion (Troglodytes tanneri), (C) la tortue géante (Chelonoidis hoodensis), et (D) Grenouille arlequin (Atelopus varius). (Rhett A. Butler/ Claudio Contreras Koob/ G.C)
Bien que cet ensemble de données porte sur des espèces comptant moins de 1 000 individus, les scientifiques ont constaté que le nombre de ces espèces est bien inférieur à ce chiffre. On estime que plus de la moitié de ces espèces ont une population de 250 individus ou moins. C’est particulièrement vrai pour les mammifères et les amphibiens. De précédentes recherches ont indiqué que les amphibiens, y compris ceux que nous n’avons même pas encore découverts, disparaissent à un rythme effarant. Il reste 903 espèces de vertébrés avec moins de 5 000 individus, ce qui indique que ceux qui ont déjà été poussés à bout pourraient bientôt avoir davantage de compagnies.
Tirée de l’étude : taille de la population des espèces de vertébrés terrestres au bord de la disparition (c’est-à-dire avec moins de 1 000 individus). La plupart de ces espèces sont particulièrement proches de l’extinction car elles comptent moins de 250 individus. Dans la plupart des cas, ces quelques individus sont dispersés au sein de plusieurs petites populations. (Gerardo Ceballos et Coll./ PNAS)
En se concentrant sur les espèces sauvages dont les humains se soucient le plus, y compris les mammifères et les oiseaux qui ne comptent plus que moins de 1 000 individus, ces scientifiques soulignent que l’extinction s’accélère, et que cela sape les systèmes de maintien de la vie dont l’humanité dépend. Ils affirment clairement que la survie même de l’humanité est en jeu ici.
Nous ne sommes plus confrontés à la perte d’espèces obscures qui n’intéressent pas la plupart des gens. Nous sommes face à une “annihilation biologique ».
Les données sur certaines espèces sauvages sont assez limitées, ce qui signifie que cette perte pourrait être bien pire que les chiffres ne le laissent penser. M. Ceballos s’attend à ce qu’il y ait plus d’espèces sur le point de disparaître que celles décrites dans la nouvelle étude. Jusqu’à ce que les scientifiques puissent rassembler des données sur la taille de leurs populations, le nombre exact d’espèces menacées reste un mystère.
Le fait est que nous manquons de temps pour prendre des mesures afin de sauver ces espèces. Un rapport historique publié l’année dernière a révélé que nous pourrions voir un million d’espèces s’éteindre au cours des prochaines décennies, tout cela à cause de la présence humaine. La destruction des habitats, le commerce des espèces sauvages et le changement climatique sont autant de facteurs qui exercent une pression sur le monde naturel. Les taux d’extinction actuels sont des centaines ou des milliers de fois plus rapides que ceux que nous avons observés lors des précédentes extinctions. Pour replacer les choses dans leur contexte, Ceballos a déclaré qu’au cours des 100 dernières années, nous avons perdu autant d’espèces qu’il y en aurait eu historiquement sur 10 000 ans si l’humain n’avait pas modifié l’environnement de manière aussi radicale.
Cela signifie également que nous manquons de temps pour nous sauver nous-mêmes. Nous avons besoin d’un monde naturel aussi intact que possible, car il fournit des services écologiques que les humains considèrent comme acquis. Ces services comprennent notamment le filtrage de l’eau douce, la protection des rivages contre les ondes de tempête et la pollinisation des cultures. Tant que nous n’aurons pas pris de mesures suffisantes pour protéger les habitats et mettre fin au commerce illégal d’espèces sauvages qui alimente cette crise, cet événement d’extinction continuera de se produire. Il n’y aura personne d’autre à blâmer que nous.
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Vertebrates on the brink as indicators of biological annihilation and the sixth mass extinction et présentée sur le site de l’université Stanford : Loss of land-based vertebrates is accelerating, according to Stanford biologist Paul Ehrlich and others.
Bonjour GURU.
Comme d’habitude merci pour le blog et surtout la qualité des articles mais j’ai une petite remarque qui n’a rien à voir : impossible d’envoyer des BAT par Brave car on me signale que vous n’êtes pas encore inscrit. Il faut savoir que depuis que vous avez mis en place le système sur votre site Brave à évolué et il doit falloir une mise à jour votre profile pour recevoir des sous via ce moyen. Voici le message de Brave : Vous avez attribué 10.0 BAT aux créateurs qui ne se sont pas encore inscrits pour recevoir des contributions. Votre navigateur continuera d’envoyer des contributions jusqu’à ce qu’ils soient vérifiés ou jusqu’à ce que 90 jours se soient écoulés. En savoir plus.
Bonne journée
Bonjour et merci ! effectivement, leur système de reconnaissance de documents administratif à un peu de mal à reconnaitre le Guru… Il va réessayer.