La vie pourrait être commune dans l’univers, mais l’intelligence est probablement rare
La vie sur Terre était-elle un coup de chance ? Peut-être pas. De nouvelles recherches suggèrent que l’émergence de la vie sur Terre, bien que loin d’être une garantie, était en fait un événement probable, alors que les chances de voir une vie intelligente se développer restent plutôt moins favorables.
Dans une nouvelle étude, l’astronome David Kipping de l’Université de Columbia (États-Unis) examine ces probabilités comme un moyen d’explorer librement la question éternelle de savoir si l’humanité pourrait être seule dans l’Univers.
Malgré tous nos progrès technologiques et nos prouesses scientifiques, nous n’avons encore trouvé aucune preuve de vie au-delà de la Terre, et encore moins de signes de civilisations extraterrestres avancées ressemblant à notre propre race( humaine) de vie intelligente.
Les scientifiques ont avancé de nombreuses raisons pour expliquer cette situation. Peut-être que les extraterrestres ont déjà été et sont partis/ éteints. Peut-être que nous ne pouvons tout simplement pas les voir. Peut-être que c’est ce qu’ils veulent.
Bien sûr, une grande partie de cette conjecture est basée sur une hypothèse particulière : qu’il est logique que la vie (et la vie intelligente) existe ailleurs, étant donné le nombre ahurissant de mondes habitables que l’on estime exister dans le cosmos.
Étant donné cette abondance d’exoplanètes, et compte tenu de la façon dont nous sommes apparus ici sur Terre, il est certain que d’autres formes de vie apparaîtront également sur d’autres sphères, n’est-ce pas ? Et bien, peut-être pas. En tout cas, nous n’avons pas encore de données réelles permettant de le savoir d’une manière ou d’une autre.
La seule preuve solide que nous ayons que la vie existe quelque part, en fait, c’est la Terre, et même la vie sur Terre n’était peut-être pas destinée à prospérer, encore moins à évoluer au point de pouvoir lire ces mots.
Selon Kipping, dans son étude :
Bien que nous ne disposions d’aucune donnée d’observation concernant la vie non terrestre, nous sommes en possession de contraintes plus fortes lorsqu’il s’agit de la vie sur Terre.
Jusqu’à ce que cette situation change, les déductions concernant l’existence de la vie ailleurs dans l’Univers doivent malheureusement s’appuyer fortement sur ce seul point de données.
Dans sa nouvelle étude, Kipping examine quelles auraient pu être les chances de voir la vie et l’intelligence émerger sur Terre, en utilisant une méthode statistique appelée inférence bayésienne. En termes très simples, il s’agit d’un type de statistiques qui utilise les probabilités pour prendre en compte des informations ultérieures, ce qui lui donne un avantage par rapport à la comparaison d’ensembles de chiffres stricts.
Ce n’est pas la première fois que des chercheurs utilisent cette technique pour quantifier théoriquement les chances de vie sur d’autres planètes semblables à la Terre, mais Kipping a apporté quelques modifications à la formule.
Dans l’étude, l’astronome a effectué des calculs basés sur la preuve que si la vie est censée avoir émergé rapidement dans l’histoire planétaire de la Terre, la vie intelligente n’est apparue que récemment, soit environ 4 milliards d’années plus tard.
Avec cela en main, et quelques formules complexes, Kipping a évalué un certain nombre de possibilités d’évolution pour la vie sur Terre :
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La vie est commune et développe souvent une intelligence
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La vie est commune, mais développe rarement une intelligence
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La vie est rare, mais développe souvent une intelligence
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La vie est rare et développe rarement une intelligence.
Au vu de tous ces résultats potentiels, Kipping estime que les arguments en faveur d’une implantation rapide de la vie sur Terre sont solides, notant que si vous acceptez les premières prétendues preuves du début de la vie sur Terre, les chances deviennent encore plus grandes :
Sur cette base, nous pouvons conclure que même avec la date la plus conservatrice pour l’émergence de la vie, un scénario où l’abiogenèse (apparition de la vie à partir de matière inanimée) se produit rapidement est au moins 3 fois plus probable qu’une émergence lente.
Si les preuves les plus ambiguës d’un début précoce de la vie sont confirmées, alors cela augmenterait les chances à un facteur de 9, ce qui représente une préférence relativement forte pour un modèle où la vie émergerait constamment et rapidement sur Terre, si le temps était rejoué.
Le calendrier de l’apparition de la vie sur Terre à partir de son apparition à partir de matière inanimée (abiogenèse), jusqu’à l’intelligence/ civilisation.
Si Kipping a raison, statistiquement parlant, les conditions sur Terre étaient bien adaptées pour que la vie émerge comme elle l’a fait, mais cela ne signifie pas que la vie intelligente était nécessairement assurée de sa place par la suite.
Toujours selon Kipping :
Il est possible que l’intelligence soit extrêmement rare et que la Terre ait eu de la chance, mais cela reste tout à fait viable.
Dans l’ensemble, nous constatons une faible préférence, 3 contre 2 en pariant que l’intelligence émerge rarement étant donné notre arrivée tardive.
Si cela signifie que les chances étaient peut-être contre l’évolution de la vie intelligente sur Terre, comme le reconnaît le chercheur, il n’est pas trop éloigné d’une chance sur deux, et de toute façon, tout cela est entièrement théorique.
Pouvons-nous appliquer ces chances à la recherche de la vie au-delà de la Terre ? Oui et non, explique Kipping, en soulignant que « l’analyse concerne uniquement la Terre, en traitant l’abiogenèse comme un processus stochastique (en traitant l’apparition de la vie à partir de matière inanimée comme un processus aléatoire) sur fond d’événements et de conditions qui pourraient être plausiblement uniques à la Terre« .
Cela dit, si une autre planète se trouvait être virtuellement identique à la Terre en termes de conditions et d’évolution planétaires, alors peut-être, juste peut-être, pouvons-nous maintenant sonder la probabilité de la vie sur ce monde étrange et familier.
Dans cette vidéo, David Kipping présente les résultats de ses récents travaux :
L’étude publiée dans PNAS : An objective Bayesian analysis of life’s early start and our late arrival et présentée sur le site de l’université Columbia : New Study Estimates the Odds of Life and Intelligence Emerging Beyond Our Planet.
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De la « chance » de la planète Terre de nous avoir reçu… 😉
Au sujet de l’article cela m’en a remémoré d’autres sur le même sujet: Comme quoi la vie serait le plus à son aise sur une planète recouverte d’une multitude de petites îles, baignant dans un océan peu profond et pour un autre article que ce serait justement le modèle le plus fréquent parmi les planètes habitables (désolé pour les sources…même pas sûr de ne pas les avoir rêvé XD).
Je pense aussi au Nestor kéa et à son cousin le Nestor superbe qui, confronté à des environnements différents n’ont pas développé la même attirance pour les problèmes complexes.
Tout ça pour dire que j’ai l’idée que l’intelligence » » « supérieure » » » n’a pas vraiment de raison d’apparaitre dans un monde qui fonctionne. Comme s’il fallait à une espèce d’avoir été pourri par son environnement pour lui rendre la pareille…
Pour autant, au vu de l’immensité mis en jeu, je reste d’avis que ce genre d’intelligence est bel et bien apparu ailleurs, puis qu’il lui a fallu choisir: Se décalquer, égale à elle même à travers les siècles (et redevenir une espèce qui vit simplement parmi les autres) ou bien célébrer l’hubris et s’améliorer sans cesse jusqu’à ne plus trouver aucune raison de rester en vie…