La Russie vient de traverser son hiver le plus chaud depuis 130 ans
La Russie est normalement considérée comme un bastion du froid. Mais elle vient de connaître son hiver le plus chaud depuis qu’on a commencé à recenser les températures il y a 130 ans. Le changement climatique en est bien sûr le principal coupable.
Image d’entête : des pêcheurs russes sur un étang recouvert d’une fine couche de glace, alors que la température a atteint les 2°C à Moscou le 18 décembre. (Maxim Shipenkov/ EPA-EFE)
De grandes parties de la Russie ont connu des températures supérieures de 6 à 8 °C à la normale, selon les données du service météorologique russe. Le précédent record établi pendant l’hiver 2015-16 a donc été battu de 1,3 °C. Au milieu de cette chaleur généralisée, des records importants ont été enregistrés dans des endroits comme Moscou, qui a à peine eu un hiver cette année.
Toute cette chaleur hors saison a perturbé la flore et la faune de la région. Les fleurs ont commencé à fleurir au début de l’hiver, et certains ours se sont même réveillés de leur hibernation au zoo Bolsherechensky. C’est le genre de choses bizarres qui se produisent lorsque les températures montent à ce point. C’est le résultat d’une chaleur qui n’a pas été ressentie au moins depuis 1891.
Il ne serait pas surprenant que la Sibérie puisse devenir un lieu de vie populaire d’ici la fin du siècle.
L’intense chaleur hivernale en Russie a été un facteur majeur de la chaleur mondiale cet hiver. Les données de la NASA publiées mercredi montrent qu’il s’agit du deuxième hiver le plus chaud, derrière 2015-16 seulement. Cet hiver-là, le monde était au milieu d’un Super El Niño, un phénomène climatique naturel qui augmente encore plus les températures mondiales.
Cet hiver, aucun El Niño n’a été observé, et encore moins un El Niño suralimenté. Une grande partie de l’est de l’Amérique du Nord s’est également retrouvée sans hiver et les températures ont augmenté de 4 °C par rapport à la moyenne de 1951-1980 utilisée par les données de la NASA. L’Australie a également connu une saison de feux de brousse meurtriers et destructeurs, alimentés par le changement climatique.
Tout cela se produit après que le monde ait connu sa deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en 2019 et la décennie la plus chaude jamais enregistrée dans les années 2010.
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