Une grande exoplanète pas si éloignée qui, malgré tout, pourrait bien être habitable
Une équipe d’astronomes de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) a déterminé qu’une exoplanète appelée K2-18b est capable de retenir de l’eau liquide dans des conditions habitables.
Image d’entête : représentation artistique de K2-18b. (Amanda Smith)
Cette énorme planète située à seulement 124 années-lumière, toujours dans notre voisinage au niveau cosmique, a un rayon de 2,6 fois celui de la Terre et tourne autour de son étoile dans la « zone habitable« , la région d’un système stellaire où l’eau liquide peut exister. Elle a été repérée pour la première fois en 2015 par le télescope spatial Kepler de la NASA.
L’année dernière, deux équipes différentes d’astronomes ont conclu indépendamment qu’il y a des quantités importantes de vapeur d’eau dans l’atmosphère riche en hydrogène de cette planète.
Mais elles ne savaient toujours pas si les conditions sous lesquelles se trouvait tout cet hydrogène étaient propices à la vie. S’il y a trop d’hydrogène, la température et la pression en dessous seraient bien trop élevées pour permettre la vie.
Selon Nikku Madhusudhan de l’Institut d’astronomie de Cambridge, qui a dirigé les nouvelles recherches :
De la vapeur d’eau a été détectée dans l’atmosphère de plusieurs exoplanètes mais, même si la planète se trouve dans la zone habitable, cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a des conditions habitables à la surface.
Pour établir les perspectives d’habitabilité, il est important d’obtenir une compréhension unifiée des conditions intérieures et atmosphériques sur la planète, en particulier, si de l’eau liquide peut exister sous l’atmosphère.
L’équipe a modélisé différentes conditions en utilisant des données sur l’intérieur de la planète pour découvrir l’épaisseur de la couche d’hydrogène gazeux tout en étant capable d’héberger la vie en dessous.
Ils ont découvert que si la couche d’hydrogène représentait entre un millionième de la masse de la planète, similaire à celle de l’atmosphère terrestre, jusqu’à 6% de la masse de la planète, sa surface pourrait encore être habitable.
Selon les chercheurs :
Un certain nombre de scénarios permettent d’envisager un monde océanique, avec de l’eau liquide sous l’atmosphère à des pressions et des températures similaires à celles que l’on trouve dans les océans de la Terre.
Ce n’est pas une preuve concluante que K2-18b est définitivement habitable, mais cela démontre que ce type d’exoplanètes pourraient l’être. Cela signifie que nous n’avons pas à limiter notre recherche de mondes habitables aux planètes rocheuses de la zone habitable. Cela ouvre un tout nouveau domaine de recherche sur les mondes extraterrestres.
Les futures observations, par exemple avec le télescope spatial James Webb, auront le potentiel d’affiner nos découvertes.
Nous soutenons que des planètes telles que K2-18b peuvent en effet avoir le potentiel d’approcher des conditions habitables et les recherches de biosignatures ne devraient pas nécessairement se limiter aux petites planètes rocheuses.
L’étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters : The Interior and Atmosphere of the Habitable-zone Exoplanet K2-18b et présentée sur le site de l’université de Cambridge : Large exoplanet could have the right conditions for life.