Le télescope solaire à la plus haute résolution de tous les temps produit ses premières et incroyables images du Soleil
Les premières images et vidéos du télescope solaire Daniel-K.-Inouye de la Fondation nationale pour la science (NSF/ États-Unis) sont disponibles. Elles montrent la surface explosive et bouillonnante de notre soleil avec des détails qui n’ont pas de précédents.
Image d’entête : l’image de la surface du Soleil à la plus haute résolution jamais obtenue avec les Etats-Unis pour l’échelle. (NSO/AURA/NSF)
Le télescope, situé au sommet du volcan Haleakalā à Hawaii, est un projet dont la planification et la construction ont duré 10 ans. Il utilise un énorme miroir de 4 mètres, le plus grand jamais utilisé sur un télescope solaire, et sa forme incurvée et d’autres éléments optiques concentrent un énorme 13 kilowatts d’énergie solaire, engendrant une chaleur énorme. Le refroidissement est assuré par un « donut métallique refroidi par liquide », et il est doté d’une optique adaptative à haute résolution conçue pour compenser le flou induit par l’atmosphère terrestre.
Il s’agit donc du télescope solaire le plus avancé jamais construit, et capable de rendre des images claires des caractéristiques solaires d’une taille aussi petite que 20 à 30 km. Les premières images sont maintenant disponibles, et elles montrent le plasma turbulent de la surface du soleil avec de magnifiques détails.
(NSO/NSF/AURA)
Chacune des structures cellulaires des images et des vidéos présentées ici est de la taille du Texas, soit environ 1 100 km de diamètre. La vidéo en bas de page montre comment elles s’élèvent et s’abaissent en l’espace de 10 minutes seulement. Pour donner une idée de l’échelle, la première vidéo (un peu plus bas) couvre une largeur de la surface solaire égale à environ une fois et demie le diamètre de la Terre, soit environ 1/73e du diamètre du soleil lui-même.
Les courants de convection visibles montrent le plasma le plus chaud, les parties les plus claires de l’image, s’élevant au centre de chaque « cellule », puis se refroidissant et retombant dans la masse en ébullition dans les zones plus sombres. Dans certaines de ces zones plus sombres, nous pouvons également voir les repères extrêmement brillants des champs magnétiques, qui sont censés canaliser l’énergie vers l’atmosphère extérieure du soleil, ou couronne, la chauffant à plus d’un million de degrés et rayonnant à des niveaux ahurissants de chaleur qui fournissent l’énergie et la chaleur pour la vie sur Terre, tout en se dispersant dans toutes les autres directions.
Zoom avec le Texas (696 241 km2) pour l’échelle. (NSO/AURA/NSF)
C’est la meilleure vue sur le monstrueux réacteur nucléaire à hydrogène au centre de notre système solaire, mais ce télescope n’est pas seulement là pour produire de jolies images. Sa principale fonction est de permettre aux scientifiques de mieux comprendre les champs magnétiques ondulants et tortueux de la surface solaire, qui peuvent avoir de terribles et dangereux effets sur les radiocommunications modernes, les réseaux électriques et d’autres technologies.
L’objectif est d’avertir au plus tôt d’une activité solaire extrême. Actuellement, nous sommes avertis environ 48 minutes à l’avance, mais on pense que le télescope Inouye sera capable de nous avertir jusqu’à 48 heures avant que les effets ne frappent la Terre.
Cette vidéo couvre une zone de 36,500 × 36,500 km. Pris à une longueur d’onde de 705 nm sur une période de 10 minutes, elle présente pour la toute première fois des éléments solaire de 30 km de diamètre. (NSO/AURA/NSF)
Cette vidéo couvre une zone de 19,000 x 10,700 km. (NSO/AURA/NSF)
Selon Valentin Pillet, directeur de l’Observatoire solaire national de la NSF :
C’est une période passionnante pour un physicien solaire. Le télescope solaire Inouye permettra la télédétection des couches extérieures du Soleil et des processus magnétiques qui s’y produisent. Ces processus se propagent dans le système solaire où les missions Parker Solar Probe et Solar Orbiter mesureront leurs conséquences. Ensemble, elles constituent une véritable opération d’astronomie multimessager pour comprendre comment les étoiles et leurs planètes sont reliées magnétiquement.
…et selon David Boboltz, directeur de programme à la NSF et qui supervise la construction et le fonctionnement de l’installation :
Ces premières images ne sont qu’un début. Au cours des 6 prochains mois, l’équipe de scientifiques, d’ingénieurs et de techniciens du télescope Inouye continuera à tester et à mettre en service le télescope afin qu’il soit prêt à être utilisé par la communauté scientifique solaire internationale. Le télescope solaire Inouye collectera plus d’informations sur notre Soleil pendant les 5 premières années de sa vie que toutes les données solaires recueillies depuis que Galilée a pointé pour la première fois un télescope vers le Soleil en 1612.
Sur le site de la Fondation nationale pour la science (US National Solar Observatory) : NSF’s newest solar telescope produces first images.
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