Comment les albatros peuvent être utilisés pour surveiller les navires de pêche illégale ?
Les humains ne pêchent pas de manière durable. Dans tous les océans, les stocks de poissons ont diminué et se sont effondrés, et une étude sur des données de captures publiée en 2006 dans la revue Science a sommairement prédit que si les taux de pêche se maintiennent à un niveau élevé, toutes les pêcheries du monde se seront effondrées d’ici 2048.
On estime que la pêche illégale et non réglementée représente jusqu’à 30 % du total des captures. Le problème est qu’il est difficile de faire respecter la réglementation. Les océans sont vastes et leur surveillance s’est avérée être une tâche monumentale. La première étape difficile consiste à détecter les navires illégaux. Il n’y a pas de moyen facile de savoir où va chacun des navires en transit, et c’est là que les albatros peuvent aider.
Comme pour l’image d’entête, Grand albatros équipé d’une balise au large des Kerguelen. (Matheron/ TAAF/ CNRS)
Ce sont des oiseaux majestueux, dont l’envergure est la plus grande de tous les oiseaux vivants : jusqu’à 3,7 m. Ils parcourent les mers à la recherche de poissons, de calamars et de krill, parcourant jusqu’à 16 000 kilomètres sans se poser. Ils sont également opportunistes, non seulement en chassant, mais aussi en fouillant quand ils le peuvent.
Nous savons depuis longtemps que les albatros aiment aussi suivre les bateaux de pêche. Ils considèrent cela comme un « déjeuner gratuit », une façon de manger quelque chose sans avoir à faire l’effort de chasser.
Cela fait d’eux des sentinelles océaniques idéales.
Dans une nouvelle étude, des chercheurs notamment du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (Université de la Rochelle/ CNRS) montrent comment les albatros peuvent être utilisés pour aider à surveiller les navires de pêche illégale. L’idée est assez simple : marquer certains oiseaux avec des traceurs GPS et des enregistreurs radar. Lorsque les enregistreurs reçoivent un signal radar (provenant d’un bateau), vous pouvez voir si le bateau est légalement enregistré, et si ce n’est pas le cas… vous avez trouvé un bateau de pêche illégal. C’est une idée simple, mais très efficace, et les capteurs sont suffisamment petits pour ne pas causer de réelle gêne aux oiseaux.
Cette idée a été mise à l’épreuve par des chercheurs de France et de Nouvelle-Zélande, dans le cadre du programme Ocean Sentinel.
Les chercheurs ont équipé près de 170 albatros d’enregistreurs GPS pendant 6 mois, surveillant plus de 47 millions de kilomètres carrés de l’océan Austral. En examinant les données, les chercheurs ont constaté que plus d’un tiers des navires de pêche opérant dans les eaux internationales étaient illégaux.
Zone de prospection dans l’Ocean Indien des albatros (ligne bleue) et localisation des navires déclarés (points verts) et non déclarés (points rouges) dans les eaux internationales et dans les zones économiques (lignes jaunes). (Weimerskirch et Coll./PNAS/ CNRS)
La méthode est remarquablement peu coûteuse, efficace et peut couvrir des grandes zones de l’océan presque gratuitement. En outre, les données pourraient être utilisées indépendamment pour la conservation des animaux.
Déjà, des équipements similaires sont testés en Nouvelle-Zélande et à Hawaï pour d’autres espèces marines, comme les requins et les tortues de mer. Si cette technologie pouvait également être facilement adaptée pour éviter tout inconfort aux animaux, cela pourrait marquer une étape très importante dans la surveillance et la lutte contre la pêche illégale.
L’étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences : Ocean sentinel albatrosses locate illegal vessels and provide the first estimate of the extent of nondeclared fishing et présentée sur le site du CNRS : Quelle est l’ampleur de la pêche illégale ? Les albatros répondent.
Ça c’est une excellente idée ! A voir si les pêcheurs ne deviendrait pas aussi de bons tireurs à la carabine si ce système se développe…
Les braconniers vont abbattre ces mouchards potentiels quand ils s’approcheront d’eux comme sont detruits les radars fixes sur le bord des routes.
Sans compter que de surcharger et casser l’aerodynamisme d’un aeroplane l’oblige a consommer plus plus d’energie pour voler. On les epuisera prematurement.
…et dès que les pêcheurs illégaux auront compris que les piafs les espionnent, ils les dégommeront à vue…🤔