Une étoile à l’étrange variation lumineuse qui ne peut être expliquée par les théories habituelles
Vous vous souvenez peut-être, il y a quelques années, des astronomes ont remarqué une étoile, l’étoile de Tabby, qui s’assombrissait selon un curieux modèle (en temps et en variations), laissant supposer qu’une « mégastructure extraterrestre » était en train de l’entourer. Des explications plus plausibles ont été avancées par la suite, le coupable le plus probable étant un groupe de comètes. Mais maintenant, des scientifiques ont découvert un système stellaire encore plus étrange qui semble s’obscurcir complètement et aléatoirement, et aucune des explications habituelles ne semble convenir.
EPIC 249706694 (ou HD 139139) est un système binaire, c’est-à-dire qu’il est composé de deux étoiles verrouillées/ emprisonnées gravitationnellement ensemble. Au cours de la deuxième mission du télescope spatial Kepler (mission K2), le système a été observé pendant 87 jours d’affilée, et pendant ce temps, sa lumière s’est estompée 28 fois. Normalement, ce genre de variations/ gradations indique qu’une planète passe devant l’étoile (méthode du transit, en exemple dans le GIF ci-dessous), mais si c’est le cas, l’obscurcissement suit habituellement un horaire strict (par exemple, des extraterrestres observant le Soleil à angle droit verraient la Terre bloquer sa lumière tous les 365 jours, comme une horloge).
Mais dans ce cas-ci, les baisses de luminosité n’avaient aucune régularité. L’équipe internationale qui décrit le système stellaire l’appelle « The Random Transiter« , en précisant que » leurs horaires de passage pourraient tout aussi bien avoir été produits par un générateur aléatoire de nombres ». Il a également été constaté que le niveau de gradation était à peu près le même à chaque fois.
Un graphique montrant la gradation apparemment aléatoire de l’étoile connue sous le nom de EPIC 249706694. (Rappaport et col./ Monthly Notices of the Royal Astronomical Society)
L’histoire est donc similaire à la « Tabby’s Star », que le Guru vous présentait dans son introduction, dont la gradation irrégulière a fait la une des journaux en 2015. Une étude particulièrement intrigante a suggéré que ces variations correspondaient au modèle que l’on pourrait attendre d’une « mégastructure extraterrestre » (comme une hypothétique sphère de Dyson) orbitant autour de l’étoile et captant son énergie. Aussi amusant que cela puisse paraître, l’explication la plus probable est qu’un essaim de comètes ou d’astéroïdes orbite autour de l’étoile, bloquant périodiquement une partie de sa lumière.
Exemple de sphère de Dyson installé autour d’une étoile pour capter son énergie.
Mais EPIC 24970606694 est encore plus fascinante. L’équipe a examiné 9 scénarios courants qui pourraient normalement expliquer une variation irrégulière de l’intensité lumineuse, et elle a constaté qu’aucun d’entre eux ne convenait.
L’idée la plus logique est que le système abrite une série de planètes, et que ces mondes sont passés devant l’étoile à des moments différents. Mais l’équipe a constaté que cela ne pouvait raisonnablement représenter que moins de la moitié des baisses de luminosité. Par exemple, si une planète orbitait autour de l’étoile tous les 20 jours, elle pourrait représenter quatre des événements d’assombrissement au cours de cette période de 87 jours. Mais dans un système normal, cela signifie que la prochaine planète à l’extérieur de l’étoile ne pourrait faire que trois passages pendant ce temps.
Pour expliquer toutes ces gradations, il faudrait 19 planètes autour de l’étoile, beaucoup plus que tout autre système connu, et elles devraient toutes être assez proches pour avoir des « années » de moins de 90 jours. Ajoutez à cela qu’elles doivent toutes avoir à peu près la même taille, et ce n’est tout simplement pas plausible.
De même, l’équipe a également exclu d’autres théories populaires, telles que la désintégration d’une planète, des astéroïdes, des planètes en orbite autour des deux étoiles, de grandes « taches » sur les étoiles comme on les voit sur notre Soleil, ou qu’elles s’estompent et brillent naturellement pour d’autres raisons.
Cela laisse les astronomes perplexes quant à la cause possible. Avant que quelqu’un ne saute sur la réponse séculaire des extraterrestres, l’équipe demande à d’autres astronomes de pointer différents instruments sur l’étrange système stellaire pour voir s’ils peuvent le comprendre.
L’étude publiée dans The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society : The Random Transiter – EPIC 249706694/HD 139139 et en prépublication sur ArXiv (PDF).
Merci oh Grand Gourou!
Mais à combien de kilomètre (seconde ^^) se situe ce Double star-system ^^