S’il vous fallait une preuve que le changement climatique a aggravé la dernière canicule européenne
Le travail des climatologues a montré que la vague de chaleur record de juin en Europe dépassait largement les prévisions en raison du changement climatique provoqué par l’humain.
Le Copernicus Climate Change Service (C3S du programme Copernicus), une agence qui surveille les conditions météorologiques en Europe pour l’Union européenne par le biais d’observations satellitaires, a rapporté que la température moyenne mondiale pour juin était la plus élevée jamais enregistrée pour ce mois.
Image d’entête : carte présentant les anomalies de température (°C) estimées pendant la période de 5 jours du 25 au 29 juin 2019. (CEPMMT/ Copernicus Climate Change Service)
Les températures moyennes de la majeure partie de la France, de l’Allemagne et du nord de l’Espagne pendant la canicule ont été jusqu’à 10 °C au-dessus de la normale. Les températures en France ont dépassé 45 degrés Celsius vendredi dernier.
Selon Hannah Cloke, chercheuse à l’université de Reading (Royaume-Uni) :
Nous savions que juin était chaud en Europe, mais cette étude montre que les records de température n’ont pas seulement été battus. Ils ont été anéantis.
Les conclusions de l’agence ont attiré l’attention des scientifiques et des personnalités du monde du changement climatique.
Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’organisation World Weather Attribution a conclu que le changement climatique a rendu la canicule de la semaine dernière au moins 5 fois plus probable.
Selon les chercheurs :
Chaque vague de chaleur qui se produit aujourd’hui en Europe est rendue plus probable et plus intense par le changement climatique induit par l’homme.
Les experts de l’Agence satellitaire européenne ont approuvé cette analyse.
Selon Jean-Noël Thepaut, le responsable du C3S :
Nos données montrent que les températures sur le sud-ouest de l’Europe au cours de la dernière semaine de juin ont été exceptionnellement élevées. Bien que cela ait été exceptionnel, il est probable que nous verrons davantage de ces événements dans le futur en raison du changement climatique.
En juillet 2018, l’Europe a connu une vague de chaleur similaire, avec des températures supérieures à 32,2 °C aussi loin au nord jusqu’au cercle polaire.
Une analyse effectuée en 2018 a révélé que les changements climatiques ont rendu 5 fois plus probables l’apparition de vagues de chaleur comme celle-ci.
Le précédent record national de température pour la France a été établi il y a 16 ans, le 12 août 2003, lorsque 15 000 personnes à travers le pays sont mortes à la suite d’une sévère vague de chaleur estivale. Une étude a révélé que le changement climatique a rendu la vague de chaleur de 2003 deux fois plus probable.
Dans l’ensemble, selon météo France, le nombre de vagues de chaleur dans le pays a doublé au cours des 34 dernières années et devrait doubler à nouveau d’ici 2050.
Selon Stefan Rahmstorf de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (Allemagne) :
Cette augmentation des températures extrêmes est tout aussi prévisible par la climatologie en raison du réchauffement climatique causé par l’augmentation des gaz à effet de serre provenant de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz.
La chaleur a également bien touché certaines parties de l’Arctique où la glace de mer se retire à un rythme alarmant. Une analyse préliminaire des données conservées par le National Snow and Ice Data Center (Centre national américain de données sur la neige et la glace) montre que la glace de mer a atteint son deuxième plus bas niveau en juin. Et la chaleur ne s’est pas arrêtée non plus dans le nord du globe. En fait, elle s’intensifie.
Average June #Arctic sea ice extent was the 2nd lowest on record. It was 1,230,000 km² below the 1981-2010 average. Data from @NSIDC. pic.twitter.com/nuDVv71Fcv
— Zack Labe (@ZLabe) 1 juillet 2019
L’Alaska est en “feu” et une vague de haute pression devrait se former dans tout l’état cette semaine. Cela signifie que des conditions ensoleillées et chaudes entraîneront sans doute de nouveaux records de température. Présentée sur le site du Copernicus Climate Change Service : Record-breaking temperatures for June et du World Weather Attribution : Human contribution to record-breaking June 2019 heatwave in France.