Des pucerons sacrifient leur vie pour se transformer en enduit à reboucher les trous
Les Nipponaphis monzeni (aphides/ pucerons japonais), se sacrifient littéralement pour protéger leur maison. Avec l’intention de fixer les trous dans leur nid, ils éclatent afin que leurs fluides corporels les bouchent.
Chacun de ces pucerons est une perle blanche d’un demi-millimètre de diamètre. En grand nombre, elles peuvent contraindre les arbres japonais à former de grandes sphères creuses, appelées galles, des demeures spacieuses dans lesquelles des centaines ou des milliers d’entre elles peuvent vivre. Comme les fourmis, les abeilles et les termites, les pucerons partagent les tâches : les adultes se reproduisent, tandis que les nymphes immatures agissent à la fois comme ouvrières et comme soldats. Si les chenilles se frayent un chemin dans les galles, les nymphes poignardent littéralement ces intrus, en se servant des pièces buccales tranchantes qu’elles utilisent normalement pour aspirer la sève des arbres.
La solution du puceron pour boucher les trous, découverte en 2003, est assez radicale. Des dizaines ou des centaines de jeunes soldats se rassemblent autour d’un trou et évacuent le liquide d’une paire de tubes situées sur leurs arrières train. Il ne s’agit pas d’une légère fuite, mais d’une violente éruption qui draine les nymphes si profondément qu’elles se ratatinent jusqu’au tiers seulement de leur volume initial. Lorsqu’elles sèchent et meurent, elles se servent aussi de leurs pattes pour mélanger les liquides par-dessus les trous. Ceux-ci durcissent en moins d’une heure, scellant l’espace et parfois ensevelissant les pucerons suicidaires.
A partir de l’étude : nymphes de N. monzeni réparant leur galle.
En 2009, Mayako Kutsukake, de l’Institut national des sciences et technologies industrielles avancées (Tsukuba, Japon), a montré dans une étude que lorsqu’il arrêtait les réparations des pucerons, les galles mouraient presque toujours.
À l’époque, Kutsukake et son collègue Takema Fukatsu ont comparé les réparations des pucerons au processus de coagulation que nous et d’autres animaux utilisons pour guérir les plaies ouvertes. Maintenant, après une décennie de travail, ils ont réalisé que l’analogie est plus appropriée qu’ils n’auraient pu l’imaginer.
Si un insecte est blessé, les cellules appelées hémocytes (de leur hémolymphe) se précipitent vers la brèche et éclatent, libérant des graisses qui se coagulent rapidement en un bouchon mou. Ces cellules éclatantes libèrent également une enzyme appelée phénoloxydase, qui transforme les molécules du sang des insectes en un maillage dur et renforcé, une croûte.
L’étude publiée dans PNAS : Exaggeration and cooption of innate immunity for social defense.
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