Des microplastiques sont transportés par le vent dans un coin reculé des Pyrénées
Il y a plus dans le vent qu’il n’y paraît. Une petite étude pilote suggère maintenant que de minuscules fragments de plastique pleuvent dans certaines des régions les plus reculées du monde.
Image d’entête : le lac Gentau reflétant le pic du Midi d’Ossau dans les Pyrénées-Atlantiques, France. (Wikimédia)
Enfouis dans le sol des Pyrénées françaises, les chercheurs ont découvert une abondance de microplastiques, collectant chaque jour en moyenne 249 fragments, 73 films, et 44 fibres par mètre carré.
Carte topographique des Pyrénées. (Wikimédia)
À l’aide de simulations atmosphériques et des trajectoires des masses d’air, les chercheurs ont maintenant retracé cette pollution jusqu’à quelques petites villes voisines. Et bien que les données ne puissent pas prouver avec exactitude le transport sur de longues distances, les résultats suggèrent certainement que les microplastiques peuvent parcourir jusqu’à 100 kilomètres dans l’atmosphère, peut-être même plus.
Nichés dans l’une des régions les plus intactes d’Europe, ces échantillons présentent un niveau de pollution plastique atmosphérique similaire à celui de mégapoles comme Paris, parfois même plus.
Selon Steve Allen, de l’université de Strathclyde (Royaume-Uni), qui a participé à l’étude :
Nous nous y attendions un peu en ville. Mais là-haut ? La quantité est stupéfiante.
C’est un autre rappel décourageant que la pollution humaine ne connaît pas de frontières. Pourtant, même si les déchets plastiques constituent un défi environnemental majeur pour cette génération, détectés dans le sol, les rivières, les océans et les lacs, peu d’études se sont penchées sur la question de savoir si on peut les trouver flottant dans l’air lui-même.
Bien que la nouvelle recherche soit modeste, c’est un point de départ important.
Les chercheurs de conclure :
Nous suggérons que les microplastiques peuvent atteindre et affecter des régions éloignées et peu peuplées par le transport atmosphérique.
S’ils ont raison, cela pourrait signifier que les microplastiques sont vraiment partout, même dans l’air que nous respirons.
Selon la géologue marine Michèlle van der Does :
Ces particules de plastique sont beaucoup plus grosses que les particules de poussière que nous trouvons, bien que nous trouvions aussi ces particules de poussière géantes.
Mais leur densité est beaucoup plus faible, donc ils sont aussi plus faciles à transporter sur de grandes distances.
L’étude publiée dans Nature Geoscience : Atmospheric transport and deposition of microplastics in a remote mountain catchment et présentée sur le site de l’université de Strathclyde : Microplastics blown by wind found in remote mountainous region.
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