La fréquence des impacts d’astéroïdes a augmenté juste avant l’ère des dinosaures
En comparant l’âge des cratères d’impact sur la Lune à celui de ceux de la Terre, des chercheurs affirment avoir découvert une augmentation du taux d’impact des astéroïdes il y a environ 290 millions d’années, une découverte qui va à l’encontre des conventions scientifiques. Et en effet, tout le monde n’est pas convaincu par ces preuves.
Image d’entête : cette photo a été prise en décembre 1968 à partir de l’engin spatial Apollo 8, en regardant vers le sud le grand cratère Goclenius, qui est en avant-plan. (NASA/ JSC)
À l’échelle cosmique, la Terre et la Lune se trouvent essentiellement au même endroit dans l’espace. Cela signifie qu’ils devraient être touchés par à peu près le même nombre de météorites, mais une hypothèse commune est que l’érosion sur Terre, mais pas sur la Lune qui n’est pas géologiquement active, effacerait certains des grands cratères qui en résultent, de même que de la plupart des petits.
Sara Mazrouei, de l’université de Toronto au Canada, et ses collègues ont utilisé les données de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA pour examiner les cratères de la Lune et déterminer si la fréquence des cratères de plus de 10 kilomètres de diamètre est la même sur Terre que sur la Lune.
Utilisation les données sur l’abondance des roches de la sonde Lunar Reconnaisance Orbiter afin de déterminer l’âge des cratères lunaires (Rebecca Ghent/ Université de Toronto-Thomas Gernon/ Université de Southampton)
Les données de la sonde LRO pour étudier les cratères de la lune, classés par taille et par âge, afin de comprendre l’histoire des impacts de la Terre. La surface lunaire est dominée par des cratères bleus de moins de 290 millions d’années, ce qui correspond à ceux de la Terre, ce qui indique que les bombardements sur les deux corps ont augmenté depuis cette époque. (NASA/ LRO/ USG/ Université de Toronto)
Cratères sur la Lune de plus de 10 kilomètres et de moins d’un milliard d’années. (A. Parker/ Southwest Research Institute)
Ils ont trouvé une correspondance frappante entre les deux, indiquant que l’érosion pourrait ne pas être aussi destructrice pour les grands cratères que nous le pensions. Ils ont également trouvé qu’il y a environ 290 millions d’années, le taux d’impacts provoquant ces grands cratères a été multiplié par 2,6 environ par rapport aux 700 millions d’années précédentes.
La cause de cette augmentation du taux de bombardement est encore inconnue. Cependant, on suppose que la désintégration d’une famille d’astéroïdes a provoqué la dissémination d’une plus grande quantité de débris de la ceinture d’astéroïdes vers notre région du système solaire. La perte de la plupart des cratères de plus de 650 millions d’années pourrait être due à l’érosion de la Terre Boule de neige, lorsque la majeure partie de la surface de la Terre était gelée, il y a environ 650 millions d’années.
Selon Meenakshi Wadhwa de l’université d’État d’Arizona :
Ce travail a des implications très intéressantes pour la cause de cette hausse du taux de cratérisation. Cela pourrait indiquer qu’un ou plusieurs gros astéroïdes de la ceinture d’astéroïdes se sont brisés vers cette époque, envoyant une pluie d’éclats vers le système solaire intérieur.
Ces débris pourraient avoir eu un effet important sur la vie sur Terre et, selon Mazrouei, ils pourraient même être liés à l’impact qui aurait tué les dinosaures il y a 65 millions d’années.
Toujours selon Meenakshi Wadhwa :
Nous ne pouvons pas dire que les impacts sont la cause d’une caractéristique d’extinction, par exemple une extinction massive. Mais si vous êtes bombardés d’astéroïdes à l’échelle mondiale, cela pourrait avoir des effets globaux.
L’étude publiée dans Science : When Earth got pummeled et présentée sur le site de l’université de Toronto : What the moon’s craters reveal about the Earth’s history: U of T expert and lead author of new study.