Sélectionner une page

L’évolution des vertébrés a débuté en eau peu profonde

27 Oct 2018 | 0 commentaires

placoderm

Les conditions dans lesquelles les premières formes de vie ont pris naissance et ont évolué, pour devenir les nombreux groupes d’animaux que nous voyons aujourd’hui, restent un mystère qui confond les scientifiques depuis des décennies. De nouvelles recherches suggèrent que les environnements marins peu profonds ont été un “banc d’essai critique” pour ces premiers animaux, leur offrant l’espace idéal pour développer les caractéristiques physiques requises afin qu’ils puissent se déplacer au-delà de leur berceau, près du rivage.

Image d’entête : ressemblant à une raie pastenague moderne, reconstitution d’un placoderme à mâchoires datant du Dévonien. (Nobumichi Tamura)

Les microbes furent la seule forme de vie sur Terre pendant des milliers de millions d’années. Mais quelque chose de remarquable s’est produit : des organismes complexes et multicellulaires, y compris des animaux, sont apparus. Apparemment, du jour au lendemain, ces nouvelles formes de vie se sont diversifiées en toutes sortes de créatures farfelues, se répandant pour remplir pratiquement tous les coins et recoins de la planète. Cependant, l’habitat dans lequel cette transformation cruciale a eu lieu est encore mal estimé, en raison d’une pénurie de vestiges fossiles. De nouvelles recherches publiées cette semaine postulent que les environnements littoraux peu profonds ont joué un rôle crucial dans cette révolution biologique et que tous les groupes de vertébrés vivants aujourd’hui ont émergé de ces types d’environnements marins, il y a entre 480 et 360 millions d’années.

Un Cephalaspis, un ostéostracé blindé sans mâchoires, membre du premier groupe à avoir des appendices appariés comme nos propres bras, habitait principalement en eau douce il y a 415 millions d’années. (Nobumichi Tamura)

Cephalaspis copy

En plus de fournir de nouveaux détails sur l’origine des vertébrés complexes, cette étude pourrait nous en apprendre davantage sur la façon dont la vie apparaît, ou non, sur d’autres planètes habitables. Sans des eaux peu profondes, cette nouvelle recherche suggère que les débuts de la vie pourraient rester coincés dans un mode primitif.

Avant cette nouvelle étude, les biologistes soupçonnaient que les premiers vertébrés auraient pu émerger et évoluer en eaux peu profondes, mais certains ont suggéré qu’ils avaient évolué en eau douce, en haute mer ou même parmi les récifs coralliens. Mais en l’absence de preuves, impossible d’adopter l’une de ces théories.

Le Bothriolepis, un placoderme blindé, qui se trouve au fond de l’océan et qui est apparenté à certains des premiers vertébrés à mâchoires à apparaître dans les archives, vit surtout sur les côtes. Les recherches de Lauren Sallan et de ses collègues ont révélé que ces groupes se sont diversifiés dans les eaux océaniques peu profondes avant de s’étendre à d’autres types d’habitats. (Nobumichi Tamura)

Bothriolepis copy

Selon Lauren Sallan, auteure principale de la nouvelle étude et chercheuse à l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis), une partie du problème est liée à la pénurie de fossiles. Les archives fossiles de vertébrés datant de dizaines de millions d’années après leurs débuts, lors de l’explosion cambrienne, sont plutôt dérisoires selon elle, mais les scientifiques ont pu découvrir des morceaux d’os et des fragments de fossiles de corps entier, datant de l’Ordovicien, il y a environ 480 millions d’années. Cependant, rien n’a été trouvé dans les écosystèmes fossilisés tels que les récifs coralliens. Puis, à l’époque silurienne, il y a environ 443 millions d’années, un grand nombre d’animaux à mâchoires et sans mâchoires sont soudainement apparus, d’un seul coup note Sallan. La grande question que se posent les scientifiques est de savoir pourquoi, et dans quelles conditions, cette transformation spectaculaire a eu lieu.

Pour M. Sallan, de nouvelles méthodes quantitatives permettent enfin aux scientifiques de tester des théories sur les anciens habitats des vertébrés, au lieu de simplement faire des suppositions éclairées. Avec ses collègues, ils ont constitué une base de données de plus de 2 700 premières occurrences de vertébrés, d’il y a 480 millions d’années à 360 millions d’années, lorsque les poissons ont connu une extinction de masse, et ils ont ainsi pu déterminer de quels milieux ces fossiles provenaient à l’origine. Ils ont ensuite utilisé l’arbre évolutionnaire des premiers poissons et des modèles mathématiques pour reconstruire les habitats ancestraux de différents types de vertébrés. Cela a permis de montrer que tous les grands groupes, des poissons sans mâchoires aux poissons à mâchoires, ont évolué dans une bande très restreinte d’eaux côtières, bien au large de la lagune. Les chercheurs ont ensuite comparé les données sur les vertébrés à celles sur les invertébrés comme les coquillages et les coraux, qui montrent que les premiers poissons ont prospéré et se sont diversifiés dans des eaux beaucoup moins profondes que prévu.

Représentation de Pituriaspis, membre d’un groupe rare de poissons australiens de 410 millions d’années sans mâchoires, le long du rivage. Les recherches menées par Lauren Sallan de l’Université de Pennsylvanie et ses collègues ont révélé que ces groupes se sont diversifiés dans les eaux océaniques peu profondes avant de s’étendre à d’autres types d’habitats. (Nobumichi Tamura)

Pituriaspis

Les lagunes d’eau peu profonde qui bordent le littoral du Paléozoïque (“l’ère des poissons”), selon cette recherche, ont servi de tremplin aux premiers grands groupes de vertébrés sur une période de 100 millions d’années. À mesure que ces créatures évoluaient et se diversifiaient, leur corps s’est adapté pour finalement leur permettre de se propager dans de nouveaux environnements. Des animaux robustes sont restés près des côtes ou se sont déplacés dans des habitats en eau douce comme les lacs et les rivières, tandis que des créatures plus délicates et flexibles se sont aventurées en eau profonde pour éviter la concurrence de plus en plus hostile, selon les chercheurs.

Selon Sallan :

Notre étude suggère qu’il y a eu une  » invasion répétée des océans  » par des vertébrés qui ont commencé dans les eaux peu profondes et se sont déplacés vers les récifs et le large. Cela exigeait des changements spécifiques tels que des corps flexibles, tout comme l’invasion de la terre exigeait l’évolution antérieure de traits spécifiques comme des poumons et des membres. Cependant, nous ne voyons pas d’autre diversification majeure causée par ces déplacements offshore. Nous constatons aussi que de nombreux groupes de vertébrés ont d’abord envahi les eaux douces.

Cette étude ne couvre que les premières phases de l’évolution des vertébrés. Dans la perspective de futures recherches, Sallan a déclaré que son équipe aimerait savoir si ce berceau d’eau primordial a persisté dans le temps ou si d’autres environnements, comme les coraux, ont contribué à l’émergence de nouveaux groupes de poissons.

La diversification des vertébrés primitifs dépendait de la présence d’eaux peu profondes, selon cette recherche. Une question pertinente à se poser est de savoir si des contraintes similaires existent ailleurs, notamment sur des exoplanètes habitables. la découverte surprenante du domaine de l’astronomie est que la plupart des (exo)planètes terrestres habitables peuvent être des mondes aquatiques.

Précédemment :

Les planètes recouvertes d’eau sont communes dans la Voie lactée

Finalement, des simulations montrent que les exoplanètes recouvertes d’eau restent suffisamment longtemps stables pour que la vie s’y installe

De telles planètes seraient dépourvues de zones peu profondes, avec des eaux profondes enveloppant la planète. Il est possible que la vie microbienne émerge sur les mondes aquatiques, et même évolue en créatures primitives ressemblant à des poissons, mais sans environnements littoraux, ces organismes pourraient ne pas être capables de passer au niveau suivant de la complexité évolutive.

L’étude publiée dans Science : The nearshore cradle of early vertebrate diversification et présentée sur le site de l’université de Pennsylvanie : Tracing the evolutionary origins of fish to shallow ocean waters.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Des astronomes découvrent le plus grand trou noir stellaire de notre galaxie et il est proche de la Terre

Le plus grand trou noir stellaire de la Voie lactée a été découvert par la mission Gaia de l’Agence spatiale européenne. Et il est très proche de la Terre.

Baptisé Gaia BH3, il pèse 33 fois la masse de notre soleil, soit plus de 50 % de plus que le deuxième plus grand trou noir stellaire, Cygnus X-1, qui pèse 21 masses solaires. Il existe des trous noirs plus grands dans notre galaxie, mais aucun d’entre eux n’a été formé par l’effondrement du cœur d’une étoile massive.

Par exemple, Sagittarius A*, le trou noir…

Pain perdu : Découverte d’un pain vieux de 8 600 ans en Turquie

Des archéologues de l’université Necmettin Erbakan ont découvert en Anatolie centrale, en Turquie, ce que l’on pense être le plus vieux pain du monde. Sécouvert sur le site néolithique de Çatalhöyük, l’un des sites les plus grands et les mieux préservés de ce type, est estimé à environ 8 600 ans, soit 6600 ans avant notre ère. Cette découverte rare et inattendue montre à quel point les pratiques culinaires des premières sociétés agraires étaient avancées.

Çatalhöyük est situé au sud-est de l’actuelle Konya, non loin du mont Hasan…

Sur l’origine du cœur de Pluton

Le « cœur » de Pluton, également connu sous le nom de Tombaugh Regio, a attiré l’attention du public dès sa découverte. Mais il a également suscité l’intérêt des scientifiques parce qu’il est recouvert d’un matériau à albédo élevé qui réfléchit plus de lumière que son environnement, d’où sa couleur plus blanche.

Maintenant, des chercheurs affirment avoir trouvé le scénario le plus probable à l’apparition de ce coeur, à savoir une ancienne collision avec un corps planétaire d’un peu plus de 640 km de large…

Goldene: la première feuille d’or d’un seul atome d’épaisseur

Pour la première fois, des scientifiques de l’université de Linköping, en Suède, ont réussi à mettre au point des feuilles d’or de l’épaisseur d’un seul atome. Baptisé « goldene », ce matériau révolutionnaire présente de nouvelles propriétés qui pourraient transformer plusieurs applications technologiques, de la catalyse à l’électronique de pointe.

Il n’y a pas si longtemps, le graphène faisait constamment la une des journaux, car il était incroyablement solide, fin, flexible, léger et un excellent conducteur de…

La surprenante raison pour laquelle nous clignons des yeux bien plus souvent qu’il est nécessaire

Cligner des yeux permet de les humidifier, mais nous le faisons bien plus souvent qu’il ne le faudrait si c’était la seule raison. Des scientifiques de l’université de Rochester (États-Unis) ont découvert que cette action involontaire joue un rôle plus important que nous le pensions, en nous aidant à traiter les informations visuelles.

On a longtemps pensé que la principale raison pour laquelle nous clignons des yeux était d’éliminer la poussière et les débris de nos yeux, afin de prévenir les infections et…

Les oiseaux chantent en dormant ce qui permet de déterminer à quoi ils rêvent

Des chercheurs ont suivi les contractions musculaires du conduit vocal d’un oiseau et reconstitué le chant qu’il chantait silencieusement dans son sommeil. Le son obtenu est un appel très spécifique, ce qui a permis à l’équipe de déterminer le sujet du rêve de l’oiseau.

Lorsque les oiseaux dorment, la partie de leur cerveau consacrée au chant diurne reste active et présente des motifs qui ressemblent à ceux produits lorsqu’ils sont éveillés. Des chercheurs de l’université de Buenos Aires (UBA) ont déjà démontré que ces modèles cérébraux…

Des milliers de météorites encore non découvertes disparaissent dans la glace molle de l’Antarctique

Plus de 60 % de toutes les météorites connues ont été découvertes en Antarctique, car elles sont faciles à repérer et se détachent sur le fond blanc gelé du continent. On estime que jusqu’à 850 000 météorites doivent encore être collectées sur la calotte glaciaire.

Une nouvelle analyse suggère que le réchauffement des températures rend la glace plus molle, ce qui fait que les météorites s’enfoncent profondément hors de notre portée. Au cours des prochaines décennies, nous pourrions ainsi perdre quelque 5 000 météorites par an…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Le premier utilisateur de l’implant cérébral Neuralink joue aux échecs par la pensée

La société Neuralink a présenté une vidéo de son premier patient humain, Noland Arbaugh, jouant aux échecs sur ordinateur avec ses pensées grâce à un implant cérébral.

Paralysé des épaules à la suite d’un accident de plongée, Arbaugh s’est montré enthousiaste quant au potentiel de cette technologie… »

Découverte en Australie de ce qui pourrait être le plus velu des coléoptères

Un entomologiste campant avec son partenaire dans le Queensland, en Australie, a trouvé ce qui pourrait être un concurrent pour le coléoptère le plus touffu d’Australie, et peut-être du monde.

James Tweed, de l’université du Queensland, a fait cette découverte à Noël 2021 au Binna Burra Lodge, une parcelle de terre privée et un…

Le troisième vol du Starship de SpaceX atteint l’espace, mais disparaît lors de sa rentrée dans l’atmosphère

Après deux explosions spectaculaires en avril et en novembre de l’année dernière, l’énorme “vaisseau spatial” de SpaceX, le Starship a officiellement atteint l’espace pour la deuxième fois…

Pin It on Pinterest

Share This