Le parasite parasité : une guêpe parasite des arbres, une vigne parasite la guêpe
Une plante parasite connue sous le nom de vigne Cassytha filiformis pousse sur les chênes, et se nourrit aussi des guêpes à galle. Les chercheurs qui ont découvert ce comportement l’appellent « parasitisme botanique d’un insecte par une plante parasite », un type particulier d’interaction jamais observé auparavant.
Image d’entête : la vigne parasite entourant les galles, les chambres natales des guêpes parasites. (Mattheau Comerford/ Université Rice)
Les guêpes poussent le chêne (Quercus geminata) à créer des excroissances tumorales appelées galles, qui protègent leurs jeunes en développement. La vigne Cassytha filiformis cherche activement ces pousses et attache leurs racines spécialisées à leurs parois, absorbant l’humidité et les nutriments qui s’y trouvent. À l’intérieur d’une galle normale, une jeune guêpe devient adulte et en sort par un petit trou. Lorsqu’une liane de la vigne parasite se nourrit d’une galle, la guêpe se développe encore en adulte, mais finit par devenir un cadavre momifié piégé à l’intérieur.
Selon Scott Egan, auteur principal, de l’université Rice, Houston, États-Unis :
J’ai étudié les guêpes à galle et leurs interactions avec leurs hôtes et leurs ennemis naturels depuis la pointe sud de la Floride jusqu’à la limite sud du Texas pendant plus d’une décennie, mais je n’avais jamais observé cette interaction entre les guêpes et la vigne parasitaire.
Nous avons découvert une nouvelle interaction entre les parasites des plantes et des insectes lorsque les deux existent sur un hôte commun. Plus particulièrement, le parasite de la vigne influence directement la forme physique et la survie de l’insecte parasite.
La guêpe la plus communément attaquée est une espèce appelée Belonocnema treatae, qui forme des galles sphériques à chambre unique, mais la vigne grimpante a également été trouvée attachée à celles de plusieurs autres espèces, ce qui suggère que le comportement adopté soit répandu.
La guêpe à galle Belonocnema treatae. (Scott Egan et col./ Université Rice)
Cela signifie que leur potentiel est à l’échelle mondiale. Les espèces parasites représentent 1 % des plantes à fleurs, ou angiospermes, ce qui représente quelque 4500 espèces dans 20 familles. La formation de la galle est décrite chez plus de 13 000 espèces dans six ordres d’insectes.
Le prochain objectif pour Egan et ses collègues est d’établir comment la vigne d’amour trouve les galles.
Nous savons que les structures racinaires de la vigne ciblent spécifiquement les tissus de galles parce qu’elles s’attachent à celles situées dans les régions de l’arbre auxquelles la vigne ne s’attache pas normalement.
Cela suggère que la vigne peut avoir une sorte de mécanisme de recherche ou qu’il y a quelque chose de spécial dans la galle qui les attire.
La façon dont les vignes détectent les galles peut avoir des applications médicales, en particulier dans la recherche sur le cancer.
Présentation de la découverte par l’université Rice :
L’étude publiée dans Current Biology : Botanical parasitism of an insect by a parasitic plant et présentée sur le site de l’université Rice : Love vine sucks life from wasps, leaving only mummies.