Rides et calvities : Des scientifiques inversent ces deux effets du vieillissement chez des souris
Une nouvelle étude avant-gardiste menée par des chercheurs de l’université de l’Alabama à Birmingham (Royaume-Uni) a démontré que l’inversion de la dysfonction mitochondriale chez des souris peut inverser la chute de leurs poils et lisser leurs rides. La recherche indique de nouvelles cibles que les scientifiques doivent étudier pour mettre au point des traitements contre la détérioration de la peau et la perte de cheveux liée à l’âge.
Depuis quelque temps, les chercheurs ont identifié une corrélation entre le vieillissement et une diminution de la fonction mitochondriale. L’appauvrissement du génome mitochondrial (ADNmt) a été impliqué dans un certain nombre de maladies humaines, comme le diabète, les troubles neurologiques liés à l’âge (neurodégénérescence) et même le cancer.
On estime qu’en moyenne, un humain perd quatre copies d’ADNmt tous les 10 ans. La question de savoir si cette diminution de l’ADNmt est liée de manière causale aux maladies liées à l’âge fait encore l’objet d’un débat, mais cette nouvelle étude démontre pour la première fois que la restauration de l’ADNmt peut améliorer un certain nombre de pathologies physiologiques liées à l’âge.
La nouvelle étude a commencé par la mise au point d’un modèle de souris chez lequel l’ADNmt peut être appauvri à l’aide d’un simple antibiotique stimulateur. À l’âge de 8 semaines, les souris ont reçu l’antibiotique déclencheur, ce qui a entraîné une diminution subséquente de l’ADNmt. En l’espace de quatre semaines, les souris présentaient une perte de poils, une peau ridée et une léthargie, signes de vieillissement naturel, quoique de façon accélérée.
Plus important encore, lorsque le déclencheur antibiotique a été retiré, les chercheurs ont assisté à un impressionnant inversement de ces signes physiologiques, comprenant une épaisse repousse des poils et un lissage de toutes les rides de la peau.
Ces images illustrent l’appauvrissement et la restauration de l’ADNmt dans une expérience sur la souris (Université d’Alabama à Birmingham/ Cell Death and Disease)
Ce revirement spectaculaire a surpris les chercheurs, l’étude suggérant pour la première fois que l’ADNmt pourrait être un régulateur efficace du vieillissement cutané et de la perte de cheveux.
Selon Keshav Singh, l’un des auteurs de l’étude :
À notre connaissance, cette observation est sans précédent. Il suggère que les mécanismes épigénétiques qui sous-tendent la diaphonie mitochondrie-nucléus doivent jouer un rôle important dans la restauration du phénotype normal de la peau et des cheveux.
L’étude n’a pas examiné les répercussions systémiques plus larges de ce type spécifique d’appauvrissement et de restauration de l’ADNmt, mais les examens initiaux ont constaté peu de changements dans les autres organes des animaux, ce qui suggère que les mitochondries jouent un rôle très important dans la peau par rapport aux autres tissus du corps.
Bien sûr, il reste encore beaucoup de recherches à faire avant que cette découverte ne débouche sur un traitement humain, mais si ce mécanisme direct peut être reproduit chez l’homme et modulé efficacement, il pourrait offrir un avenir où nous pourrons réduire la dégénérescence physiologique liée à l’âge, comme les rides et la perte de cheveux.
Selon dit Singh :
Ce modèle de souris devrait fournir une occasion sans précédent pour le développement de stratégies de développement de médicaments préventifs et thérapeutiques afin d’augmenter les fonctions mitochondriales pour le traitement des pathologies de la peau et des cheveux associées au vieillissement et d’autres maladies humaines dans lesquelles la dysfonction mitochondriale joue un rôle important.
L’étude publiée dans Cell Death and Disease : Reversing wrinkled skin and hair loss in mice by restoring mitochondrial function et présentée sur le site de l’université de l’Alabama à Birmingham : Scientists reverse aging-associated skin wrinkles and hair loss in a mouse model.