Gaz de vaches : cinq des plus grandes entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers émettent plus de gaz à effet de serre que nos sociétés pétrolière et gazière
Les compagnies pétrolières et gazières n’ont pas bonne presse actuellement, ayant engrangé une opinion plutôt négative auprès du grand public, principalement pour l’impact de leurs activités sur le climat. Cependant, les entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers ont tendance à passer sous le radar, malgré le fait que leur contribution au réchauffement climatique soit très importante. Bien que ces entreprises ne soient généralement pas associés aux émissions de réchauffement climatique, cinq des plus grandes entreprises du secteur de la viande et des produits laitiers émettent plus de gaz à effet de serre (GES) qu’ExxonMobil, Shell ou BP, selon une nouvelle étude.
Image d’entête : élevage de bovins en Californie. (Wikimedia)
Le rapport, intitulé (traduction) « Émissions impossibles : comment la viande et les produits laitiers réchauffent notre planète » (lien plus bas), a été rédigé par des chercheurs de l’Institute for Agriculture and Trade Policy (IATP) un organisme de recherche et de défense des intérêts à but non lucratif qui fait la promotion de systèmes alimentaires, agricoles et commerciaux durables et de l’ONG Grain, basée en Espagne, qui a reçu le prix Nobel alternatif en 2011.
Selon le rapport, qui a examiné les 35 plus grandes entreprises mondiales de bœuf, de porc, de volaille et de produits laitiers qui tiennent un registre de leurs émissions de GES, seulement quatre entreprises fournissent des estimations complètes des émissions,ce sont NH Foods (Japon), Nestlé (Suisse), FrieslandCampina (Pays-Bas) et Danone (France).
Les émissions résultant des émissions de viande et de produits laitiers ne sont pas uniformément réparties dans le monde entier, mais proviennent plutôt de divers points chauds qui coïncident avec les principales régions exportatrices : les États-Unis et le Canada, l’Union européenne, le Brésil et l’Argentine, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Bien qu’elles représentent 15 % de la population mondiale, ces régions représentent ensemble 43 % des émissions mondiales totales provenant de la production de viande et de produits laitiers.
Les 35 plus grandes compagnies, par leurs volumes, du secteur de la viande et des produits laitiers et leur siège social. (Grain/ IATP)
Ensemble, le top 5 des compagnies du secteur de la viande et des produits laitiers émettent plus de gaz à effet de serre (GES) qu’ExxonMobil, Shell ou BP. (Grain/ IATP)
Conformément à l’Accord de Paris sur le climat, qui a été signé par plus de 190 pays, nous devons réduire les émissions de GES afin de maintenir le réchauffement de la planète à 1,5 ℃. La réalisation de cet objectif est une entreprise extrêmement difficile qui exige une action mondiale. Mais si la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables est une évidence, d’autres secteurs, qui peuvent être tout aussi taxant pour l’environnement, ne sont pas sous les feux de la rampe.
Selon le nouveau rapport, JBS, Tyson, Cargill, Dairy Farmers of America et Fonterra, qui sont les cinq plus grandes entreprises de viande et de produits laitiers au monde, émettent autant de gaz à effet de serre qu’ExxonMobile ou Shell.
Ensemble, le top 5 des compagnies du secteur de la viande et des produits laitiers émet plus de gaz à effet de serre (GES) que l’Allemagne, le Canada, l’Australie, l’Angleterre et la France. (Grain/ IATP)
Selon le rapport :
Si les secteurs de l’énergie, des transports et d’autres secteurs parviennent à réduire les émissions conformément aux objectifs de Paris, alors que les entreprises des secteurs de la viande et des produits laitiers continuent d’augmenter leur production, le secteur de l’élevage représentera une part de plus en plus importante du budget mondial disponible de 13 gigatonnes d’émissions de gaz à effet de serre.
Si nous continuons à produire de la viande et des produits laitiers selon le statu quo, le secteur de l’élevage pourrait consommer plus de 80% de ce budget carbone disponible, selon le nouveau rapport.
Pour Shefali Sharma, directrice de l’IATP :
Pendant des décennies, la production en masse de viande et de produits laitiers a été rendue possible par le fait que les agriculteurs sont payés en dessous du coût de production, que les travailleurs sont exploités et que les contribuables paient la facture de la pollution de l’air, de la terre et de l’eau causée par la viande et les produits laitiers. Il n’y a pas de viande » bon marché « .
Il est temps que nous réalisions que la surconsommation est directement liée aux subventions que nous fournissons à l’industrie pour continuer à déforester, à épuiser nos ressources naturelles et à créer un danger majeur pour la santé publique par la surconsommation d’antibiotiques. Ce rapport montre le rôle clé qu’elles jouent également dans la création du changement climatique.
Estimation du niveau des émissions des gaz à effet de serre à conserver pour éviter une élévation des températures au-delà des 1,5 °C comparée aux émissions des compagnies du secteur de la viande et des produits laitiers basé sur des projections de la croissance de la production habituelle. (Grain/ IATP)
Il semble donc que nous devons non seulement étancher notre soif de carburant fossile, mais aussi satisfaire notre appétit pour les viandes et les produits laitiers. Avec une population croissante, tant en nombre qu’en richesse, la réduction de la production, et donc de la consommation de viande, sera une mission très difficile, mais cela ne veut pas dire que c’est impossible.
Selon Joseph Poore, de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) :
Un régime végétalien est probablement le moyen le plus important de réduire votre impact sur la planète Terre, non seulement les gaz à effet de serre, mais aussi l’acidification, l’eutrophisation, l’utilisation des terres et de l’eau à l’échelle mondiale. C’est beaucoup plus important que de réduire vos vols ou d’acheter une voiture électrique, car ces mesures ne font que réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Poore et ses collègues sont les auteurs d’une étude publiée cette année, qui note que le bétail ne fournit que 18 % de toutes les calories que nous consommons, mais occupe 83 % de toutes les terres agricoles. La production de viande et de produits laitiers consomme également beaucoup d’eau, chaque kilo de bœuf nécessite au moins plus de 8000 litres d’eau, alors qu’une quantité équivalente de pommes de terre en consomme plus de 1000 fois moins.
Mais, bien sûr, une population largement végétalienne dans n’importe quelle partie du monde est totalement irréaliste à ce stade, surtout dans les pays développés. Cependant, ce que nous pouvons faire à notre petit niveau, c’est de consommer ces types de produits de façon modérée. Si vous mangez de la viande et des produits laitiers tous les jours, de passer à un jour sur deux réduira instantanément votre impact sur l’environnement de 50 %.
Le rapport sur le site du Grain : Emissions impossible: How big meat and dairy are heating up the planet.
Avoir une grande partie de la population végétalienne est réaliste , la seule chose qui coince c’est souvent le refus culturel des gens et leur inertie aux changements d’habitudes 🙂
Sinon l’objectif des 1,5 degré de paris est foutu depuis longtemps , même si aujourd’hui on stop tout , il y a une inertie d’environ 30 ans entre l’émission de CO² et son impact
actuellement on se bat pour qu’aprés 2050 la température ne monte pas au dessus de 2 degré voir 3 degré , mais jusqu’en 2050 c’est plié pour le CO²
par contre pour le méthane , sa dissipation est bien plus rapide ( environ 5 ans ) et en effet , un gros focus sur l’exploitation animale nous permettrait de influer sur le climat avant 2050 ….
mais perso j’y crois pas trop
Il y a aussi de la résistance au changemet parce que la bouffe végétalienne est insipide et/ou dégueulasse d’un point de ve gustatif. Le jour où l’on vendra de la fausse charcutaille à base de légumes ou végétaux qui auront la consistance/texture et goût de la barbaque j’envisagerai sérieusement de me convertir. On peut aussi imaginer que la viande artificille se développe le bilan de production serait bien meilleur et plus de souffrance animale et il serait possible d’avoir la meilleure quelité imaginable.
Tout n’est qu’une question de savoir cuisiner. Des légumes et par extension les produits que mangent les végétariens/vegans demandent autant de préparation que cuisiner un porc, un mouton ou un chat. La viande crue c’est presque aussi intéressant que du seitan sorti de sa boîte ou des haricots dans l’eau : le plaisir est réduit à néant.
À priori il existe déjà cette fausse charcuterie vegan, par contre c’est du transformé donc écologiquement et nutritivement parlant c’est à éviter.
Il me semble que la méthane qui s échappe pendant l extraction est aussi important surtout aux u.s.a.
Je pense qu’ il faudra revoir tout. De l industrie chimique à l industrie agroalimentaire.
Et surtout, notre façon de consommer. Nous avons besoins d une révolution pour changer notre façon de penser donc de gérer notre planète avant que cela ne soit trop tard. C est peut-être déjà trop tard.