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Cimex lectularius

La biologiste Regine Gries de l’université Simon Fraser, avec son mari Gerhard, font partie d’une équipe de recherche au Canada qui tente de développer un piège qui aurait pour effet de lutter contre les infestations de punaises des lits (Cimex lectularius).

Ces minuscules créatures connaissent une recrudescence depuis les années 1990 et sont devenues, à force d’y être confrontées (merci l’évolution), résistantes à la plupart des pesticides non nocif pour l’homme. Les moyens de s’en débarrasser relèvent presque de la science-fiction et elles sont devenues un véritable fléau aux États-Unis et peut-être déjà ou bientôt chez nous… De plus, des scientifiques ont récemment découvert qu’elles peuvent transmettre l’agent pathogène qui provoque la maladie de Chagas, qui sévit surtout en Amérique du Sud et Centrale.

Chaque semaine, pendant cinq ans, Regine Gries a donc permis à plus d’un millier de ces parasites avides de sang humain de se nourrir du sien, totalisant 180 000 piqûres. Elle est devenue “l’hôte involontaire” non parce qu’elle a perdu un pari, mais parce qu’elle ressent moins les effets des piqûres, ne souffrant que de légères éruptions cutanées au lieu de féroces démangeaisons et d’enflures dont la plupart des gens souffrent, comme son scientifique de mari, Gerhard.

Regine Gries et ses nouvelles amies les punaises de lits en pleine récolte de sang (image université Simon Fraser – Greg Ehlers)
Regine Gries-punaises des lits

L’expérience vampirique a fini par payer lorsque l’équipe a isolé une substance chimique qui rend les humains si attrayants pour ces insectes.

Après deux ans de frustration à suivre de fausses pistes, le professeur Robert Britton, ses étudiants et le duo Gries ont finalement découvert que l’histamine, une molécule aux propriétés inhabituelles qui a échappé à toute identification par des méthodes traditionnelles, signale “un abri sûr” pour les punaises. De plus, une fois en contact avec l’histamine, les punaises restent sur place qu’elles se soient ou non récemment nourris sur un hôte humain.

Malheureusement, il n’y avait pas que l’histamine qui attirait les punaises et il a fallu des dizaines de milliers de piqûres de plus pour en faire le tri. Ainsi, 5 mois et 35 expériences plus tard, elle avait trouvé trois nouveaux composés volatils à partir d’excréments des punaises, qui n’avaient jamais été décelées. Ces trois composants (les deux de leur précédente recherche et, bien sûr, l’histamine) sont devenus l’appât très efficace qu’ils recherchaient.

Les scientifiques espèrent en faire un piège qui sera disponible dans le commerce l’année prochaine.

L’étude publiée dans la revue scientifique Angewandte Chemie : Bedbug aggregation pheromone finally identified et annoncée sur le site de l’université Simon Fraser : SFU scientists help put bedbugs to bed forever.

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