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Une épidémie d’amputation du pénis en Thaïlande a conduit des chercheurs à enquêter sur ce qui se passait (et pourquoi des canards sont impliqués dans l’émasculation…).

Environ une fois par décennie, la profession médicale porte un nouveau regard sur la pléthore d’amputation de pénis thaïlandais. Le premier grand recensement du douloureux phénomène est paru dans un numéro de l’American Journal of Surgery en 1983. L’étude : “Gestion chirurgicale d’une épidémie d’amputations péniennes au Siam” , par Kasian Bhanganada et quatre collègues médecins à l’hôpital Siriraj à Bangkok, introduit le sujet ainsi :

Il est devenu à la mode, dans la décennie suivant l’année 1970, pour l’épouse thaïlandaise humiliée d’attendre que son (coureur de jupons) mari s’endorme pour qu’elle puisse rapidement couper son pénis avec un couteau de cuisine. Une maison traditionnelle thaïlandaise est construite sur pilotis et les fenêtres sont ouvertes pour permettre la ventilation. La zone sous la maison appartient aux porcs, aux poulets et aux canards. Ainsi, il est tout à fait normal que le pénis amputé soit jeté par une fenêtre ouverte, où il peut être capturé par un canard.

Le rapport explique, pour les lecteurs d’autres pays, le proverbe Thaï : “Je ferais mieux de rentrer chez moi ou les canards auront quelque chose à manger”, qui est donc une plaisanterie courante, qui est tout de suite comprise à tous les niveaux de la société thaïlandaise.

La majeure partie de l’article présente la manière dont les médecins et leurs collègues ont appris, au cours de 18 tentatives de réimplantations, la façon d’améliorer les techniques chirurgicales nécessaires à celles-ci. Des photographies sans ambigüités complètent le texte.

Les médecins rajoutent à la fin de leur étude qu’ :

Il est intéressant de noter qu’aucun de nos patients a déposé une plainte pénale contre leurs agresseurs.

Un article intitulé “Facteurs associés à l’amputation du pénis en Thaïlande”, publié en 1998 dans la revue NursingConnections, examine les raisons de cela. Gregory Bechtel et Cecilia Tiller, du Medical College of Georgia (Atlanta), ont rassemblé des données provenant de trois couples qui avaient fait partie de l’épidémie. Les couples, maintenant divorcés, ont discuté tranquillement de leur expérience. Bechtel et Tiller rapporte que dans chaque cas, trois choses s’étaient passées pendant la semaine précédant le démembrement :

1 – une crise/détresse financière;

2 – l’ingestion de drogues ou d’alcool par le mari juste avant l’évènement,

3 – l’humiliation du public pour la femme en raison de la présence d’une seconde “épouse” ou concubine.

En 2008, le Journal of Urology diffusait une rétrospective des Dr Gênes Ferguson et Steven Brandes de l’Université Washington à St Louis, appelé “L’épidémie de l’amputation du pénis en Thaïlande dans les années 1970”.

Ferguson et Brandes concluent que:

Les femmes en encourageant et incitant publiquement d’autres femmes humiliées à commettre cet acte, a aggravé l’épidémie La grande majorité des rapports dans le monde de la réimplantation du pénis, à ce jour, sont le résultat de ce qui est devenu une forme de représailles à la mode dans un pays où la fidélité est une valeur fortement appréciée.

Bon, on ne sait pas si, comme dans d’autres espèces vivantes, cette émasculation leur permet de sauver leur peau ou si ces nouveaux eunuques sont devenus de grands catcheurs…  Un article douloureux qui devra s’arrêter ici…

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