Lorsque les femelles bonobos se joignent à un nouveau groupe, elles feront n’importe quoi pour obtenir à la crème de la haute société… ce qui signifie, chez ces primates, avoir des relations sexuelles avec la femelle alpha.
Et selon une nouvelle étude, les femelles, de cette espèce de primates qui tente de gravir l’échelle sociale, avertiront de leurs succès pendant les rapports sexuels en criant, en particulier lorsque leur partenaire est de statut plus élevé ou lorsque la femelle alpha est dans le public.
“Ces femelles grimpent dans l’échelle sociale” d’après l’étude des chercheurs (lien plus bas). Selon la responsable de la recherche, Zanna Clay, une chercheuse à l’université Emory (Atlanta, États-Unis), “en s’engageant dans ces interactions sociales et sexuelles, elles démontrent leurs aptitudes sociales.”
Les bonobos (Pan paniscus), sont étroitement liés au chimpanzé, ils sont de fileurs aussi appelés chimpanzé nain. Les singes en voie de disparition ne vivent que dans la République démocratique du Congo, en Afrique centrale. Ils sont populairement considérés comme le cousin du chimpanzé qui préfère faire l’amour à la guerre. Et par amour, nous entendons de nombreuses et diverses activités sexuelles. Pour les bonobos, le sexe sert à apaiser les tensions après un conflit, à montrer de l’affection, pour relayer le statut social, pour fournir de l’excitation et réduire le stress. Il se produit dans presque toutes les combinaisons de partenaires et dans une grande variété de positions.
Cette image a t’elle besoin d’une description ? :
Les femelles Bonobos quittent le groupe dans lequel elles ont grandi, pour choisir une nouvelle famille dans laquelle vivre et trouver des partenaires. La nouvelle venue a besoin de grimper l’échelle sociale, ce qu’elle fait en ayant des relations poussées avec des femelles de haut rang dans le groupe. Cette liaison prend de nombreuses formes, comme : de passer du temps ensemble, de se toiletter, de jouer ensemble, jusqu’à “avoir des relations sexuelles" en se touchant les parties génitales et en balançant leurs hanches de coté à l’unisson.
Lors de la première entrée fans une nouvelle famille, le bonobo ne connaît personne et il n’a aucune relation de parenté avec l’une de ces femelles, explique Clay. Ils doivent développer des relations et apprendre à se tolérer les uns les autres. Le sexe soulage le stress.
Les mâles Bonobos se font aider par leurs mamans dans leur sexualité… et vous ?
Les chercheurs ont observé les primates qui interagissent dans trois enclos au ‘”paradis des bonobos” le Sanctuaire Lola Ya Bonobo au Congo. Ils ont également placé des bonobos dans des enclos expérimentaux, afin qu’ils puissent exclure les mâles de l’auditoire.
Ils ont analysé la façon dont plusieurs facteurs ont influencé le taux d’appels sexuels des bonobos.
C’est lorsqu’elles étaient invitées à avoir des relations sexuelles avec une femelle de haut rang, qu’elles se mettaient à crier/appeler afin de montrer aux autres qu’elles avaient été prises. Les mieux classés socialement n’ont pas l’habitude de crier.
L’autre facteur important : le public. Si la femelle alpha était présente, la femelle de faible rang était plus susceptible de crier pendant les rapports sexuels. "Elles sont très conscientes de la femelle alpha, qui est le membre du groupe le plus pertinent, a déclaré Clay. "Quand elle est là, elles sont beaucoup plus susceptibles de connaitre des amitiés sexuelles."
Ce que les chercheurs n’ont pas trouvé : une relation entre la stimulation physique et le fait de crier pendant les rapports sexuels. La durée du contact et la position n’ont pas affecté le taux d’appel.
L’étude a été publiée jeudi sur Nature, Scientific Reports : Communication during sex among female bonobos: effects of dominance, solicitation and audience.