Mauvaise nouvelle pour le moteur qui nous promettait des voyages interplanétaires à très faible cout
En 2015, les scientifiques du laboratoire Eagleworks (laboratoire de physique en propulsion avancée) de la NASA ont construit un moteur qui peut générer (dfelon leurs essais) de la poussée sans carburant et sans essais. Le dispositif a fait la Une pour la dernière fois à la fin de 2016 lorsqu’une étude relatait des résultats de la dernière série d’essais de la NASA.
Appelé EmDrive, l’engin qui défi les lois de la physique, produit ostensiblement de la poussée simplement en faisant rebondir des micro-ondes à l’intérieur d’une cavité fermée en forme de cône, sans carburant. Et le carburant c’est justement l’un des gros problèmes des voyages dans l’espace.
En me reprenant (X2) :
L’EmDrive est controversée en ce qu’il semble violer la physique classique et le principe de conservation de la quantité de mouvement. Le moteur, inventé par le scientifique britannique Roger Sawyer, convertit l’énergie électrique en poussée sans avoir besoin de produit de propulsion, en faisant rebondir des micro-ondes dans un conteneur fermé.
Il y a d’abord eu, en 2015, la surprise mêlée de scepticisme…
L’excitation, en novembre 2016…
Et la jalousie, en décembre 2016…
Pour propulser des charges lourdes, des engins spatiaux et peut-être des personnes à des vitesses respectables sur des distances interplanétaires (sans parler du luxe de s’arrêter à destination), il faut une quantité de propergol trop importante pour que les fusées actuelles puissent être transportées dans le vide.
Récemment, des chercheurs indépendants en Allemagne ont construit leur propre EmDrive, dans le but de tester des concepts de propulsion innovants et de déterminer si son efficacité apparente est réelle ou s’il s’agit d’un artefact.
Alors, selon l’équipe de chercheur de l’université technique de Dresde (Allemagne) lors d’une récente conférence sur la propulsion spatiale :
La ‘poussée’ ne vient pas de l’EmDrive, mais d’une interaction électromagnétique.
Le groupe, dirigé par Martin Tajmar, a testé le moteur dans une chambre à vide avec une variété de capteurs et de dispositifs automatisés. Les chercheurs pouvaient contrôler les vibrations, les fluctuations thermiques, les résonances et d’autres sources potentielles de poussée, mais ils n’étaient pas en mesure de protéger l’appareil contre les effets du champ magnétique terrestre.
Quand ils ont allumé le système, mais en limitant la puissance du moteur, de sorte qu’aucune micro-onde ne rebondissait, l’EmDrive a quand même réussi à produire de la poussée, ce qui n’aurait pas dû être le cas si cela fonctionnait comme le prétend l’équipe de la NASA.
Les chercheurs ont provisoirement conclu que l’effet qu’ils ont mesuré est le résultat de l’interaction du champ magnétique terrestre avec les câbles d’alimentation de la chambre, ce que d’autres experts approuvent.
Selon Jim Woodward de l’université de l’Etat de Californie, à Fullerton :
Dans le cas d’EmDrive, les interactions avec le champ magnétique terrestre semblent être la principale explication des petites poussées observées.
Woodward a théorisé un dispositif de propulsion qu’il a lui-même appelé le propulseur à effet Mach (Mach Effect Thruster), que le groupe de Dresde a également testé. Cependant, afin de déterminer ce qui se passe avec l’EmDrive, le groupe a eu besoin de recouvrir le dispositif d’un blindage composé de ce qui appelé du mu-métal, essentiellement un alliage de nickel et de fer, qui l’isolera contre le magnétisme de notre planète. Il est important de noter que ce blindage ne faisait pas non plus partie de l’appareil de test d’Eagleworks initial, ce qui laisse supposer que les premières constatations pourraient également être une conséquence de fuites de champs magnétiques.
Cela pourrait être un coup dur porté au concept de l’EmDrive, mais Woodward n’est pas encore prêt à clore le dossier. Outre l’absence de blindage métallique, les tests du laboratoire de Dresde ont été effectués à des niveaux de puissance très faibles, ce qui signifie que » tout signal réel serait probablement submergé par le bruit provenant de sources parasites « , selon lui.
Donc, peut-être qu’un autre test encore plus élaboré pourrait définitivement régler le débat.
Les résultats de ces tests présentés lors de la conférence “Space Propulsion” à Séville, en Espagne et publiés dans Research gate : The SpaceDrive Project – First Results on EMDrive and Mach-Effect Thrusters.