Il y a autant de microbes dans votre salon que dans la Station Spatiale Internationale
Il ne vous viendrait sans doute pas à l’idée de comparer votre salon à la Station Spatiale Internationale (ISS), mais il s’avère que cet assemblage d’ingénierie de pointe flottant dans l’espace a beaucoup en commun avec l’endroit où vous mangez et vous dormez, au moins au niveau microbiologique.
Comme vous le savez, nous transportons un riche bagage écologique avec nos milliards de microbes qui crapahutent à l’intérieur et sur notre corps et la façon dont ils sont transférés dans les environnements où nous vivons et travaillons s’avère être un riche domaine de recherche.
Le dernier lieu de vie à être examiné, tel que décrit dans une nouvelle étude, est donc l’ISS où les chercheurs ont trouvé une communauté microbienne riche et diversifiée.
Le projet MERCCURI, un projet de recherche sur l’écologie microbienne combinant des chercheurs citoyens et universitaires à bord de l’ISS, a recueilli des échantillons à 15 endroits de la station. Lors de l’analyse des échantillons sur Terre, des microbiologistes de l’université de Californie à Davis ont trouvé des milliers d’espèces différentes qu’ils ont ensuite comparées à celles de l’étude Wildlife In Our Homes, qui cartographie la vie microbienne dans les maisons privées et les bâtiments publics et enfin à partir des données de l’Human Microbiome Project.
Le résultat ? Alors, ils n’ont pas trouvé de microbes extraterrestres, comme le prétend un cosmonaute russe, mais une variété de vie microbienne trouvée habituellement dans nos maisons, où une grande partie de ses communautés proviennent des humains qui y vivent.
Selon l’un des auteurs de l’étude, David Coil :
Nous sommes complètement entourés de microbes essentiellement inoffensifs sur Terre, et nous voyons une communauté microbienne largement similaire sur l’ISS. Donc, elle n’est probablement pas très différente de celle de votre salon.
Et selon la responsable de la recherche, Jenna Lang :
Nous étions également ravis de voir que la diversité était assez élevée, indiquant que cela ne ressemblait pas à une communauté microbienne “malade”.
Ces données serviront, entre autres, lors de la planification de voyages extraplanétaires, car il est important de savoir quelle sera la charge biologique probable de toute embarcation potentielle. L’ISS, où les seuls voyageurs microbiologiques sont embarqués par ses habitants et sa cargaison, offre un terrain d’essai unique, à la base stérile, qu’aucun bâtiment terrestre ne pourrait espérer égaler.
L’étude publiée dans PeerJ : A microbial survey of the International Space Station (ISS) et le site du projet MERCCURI.