L’arbre des villes pousse actuellement plus vite que l’arbre des champs
Dans la première étude du genre, une grande analyse sur la différence entre les arbres des villes et ceux des champs dans dix régions métropolitaines du monde est arrivée à une surprenante conclusion. Malgré la pollution sonore, de l’air et tous les autres défis associés à la vie en ville, les arbres urbains semblent croître plus rapidement que leurs homologues ruraux.
Les auteurs de l’étude ne savent pas exactement pourquoi, mais ils pensent que cela a quelque chose à voir avec l’activité humaine… L’histoire, cependant, se complique lorsque vous prenez différentes parties du monde individuellement.
L’étude, qui a été menée par des chercheurs de l’université technique de Munich, impliquait l’analyse des taux de croissance des cernes (anneaux de croissance) de près de 1400 arbres de dix milieux ruraux et métropolitains à travers le monde. Les villes, comprenant Berlin, Paris, Houston, Santiago du Chili, Le Cap et d’autres, ont été sélectionnées pour englober quatre zones climatiques majeures : boréale, tempérée, méditerranéenne et subtropicale.
Dans l’ensemble, les auteurs ont constaté que les taux de croissance des arbres urbains et ruraux ont légèrement augmenté depuis les années 1960. Qui plus est, en moyenne, les arbres urbains se sont développés jusqu’à 25% plus rapidement que leurs homologues ruraux.
Mais, lorsque ventilées par zone climatique individuelle, les choses se compliquent. Dans la forêt boréale, les arbres urbains ont constamment grandi plus vigoureusement que leurs voisins ruraux. Toutefois, dans les régions subtropicales, les arbres urbains ont connu une croissance plus rapide que les arbres ruraux avant les années 1960, mais les deux groupes ont la même croissance depuis. En Méditerranée, il n’y a pas de différence significative de croissance entre les arbres urbains et ruraux et dans la zone climatique tempérée, les arbres urbains se sont développés plus lentement.
Alors, qu’est-ce que cela signifie ? C’est un peu difficile à dire, parce que cette étude n’a examiné que les tendances de croissance des arbres au fil du temps, elle n’a pas tenté d’identifier les facteurs sous-jacents. Mais les auteurs ont une assez bonne idée des facteurs probables. La hausse mondiale du taux de croissance des arbres depuis les années 1960 s’explique par l’effet des émissions de carbone qui peuvent stimuler la croissance des plantes par l’effet de fertilisation du CO2 et par le rallongement de leur saison de croissance due au changement climatique.
Dans les limites de la ville, où les arbres urbains croissent plus vite que les arbres ruraux, les auteurs suggèrent que l’effet d’îlot de chaleur urbain pourrait être à blâmer.
Selon les chercheurs, dans leur étude publiée cette semaine :
Les taux de croissance plus élevés des arbres urbains (par rapport aux arbres ruraux) semblent être étroitement liés au climat urbain qui se caractérise par l’effet d’îlot de chaleur urbain. L’îlot de chaleur urbain implique des températures plus élevées dans les villes par rapport aux paysages environnants qui peuvent stimuler l’activité photosynthétique si l’optimum de température d’une espèce n’est pas encore atteint et prolonger la saison de croissance.
Dans le cas des forêts tempérées, où les arbres poussent plus lentement dans les villes, d’autres facteurs tels que le stress hydrique et la qualité du sol pourraient être plus importants que la température. Dans l’ensemble, la différence de taux de croissance entre les arbres urbains et ruraux a diminué à mesure que les arbres vieillissaient, ce qui peut indiquer une augmentation du stress hydrique dans les villes à mesure que les arbres grossissent.
Cette étude est importante, car elle montre que la croissance des arbres a augmenté avec le temps, probablement en raison du changement climatique et que les effets de l’urbanisation sur la croissance des arbres dépendent de l’endroit où ils vivent dans le monde. Après tout, les arbres sont une partie vitale de l’écosystème urbain, affectant de la qualité de l’air à la qualité de vie.
L’étude publiée dans Scientific Reports : Climate change accelerates growth of urban trees in metropolises worldwide.