Les restes d’un jeune Néanderthalien révèlent pourquoi ils disposaient d’un plus grand cerveau que le nôtre
Les restes d’un jeune Néanderthalien, vieux de 49 000 ans (les fossiles…), ont aidé à mettre en lumière la façon dont leur cerveau se développait pour finir assez large, plus grand que celui des humains modernes, en fait. Selon l’étude, ces plus grands cerveaux étaient probablement dus à des périodes de croissance plus longues. Cette conclusion a été faite en analysant les restes squelettiques, en grande partie complets et bien préservés, de l’enfant estimé avoir 7 ou 8 ans au moment de son décès.
Comparaison du crane de l’homme moderne (à gauche) avec celui du néanderthalien :
L’analyse a été menée par une équipe dirigée par le paléobiologue Antonio Rosas du Museo Nacional de Sciences Naturales de Madrid.
Les scientifiques ont constaté que l’enfant avait un cerveau d’environ 87,7% de celle de la taille d’un adulte. Les enfants humains ont un cerveau de 95% de la taille adulte, du même âge.
L’équipe a également constaté que certaines de ses vertèbres n’avaient pas fusionné, alors que chez les humains, les mêmes os sont complètement fusionnés entre quatre et six ans.
Le squelette a été récupéré dans la Grotte d’El Sidrón dans les Asturies en Espagne, dans laquelle ont été découverts plus de 2 500 restes de sept adultes et de six juvéniles.
Les chercheurs ont récupéré suffisamment de preuves génétiques pour établir que le groupe contenait trois lignées mitochondriales distinctes et que c’était probablement une grande famille. Le squelette utilisé par Antonio Rosas et ses collègues a été surnommé « El Sidron J1 » et il est censé être l’enfant de la « femme adulte 4 ».
Environ 36% du squelette de J1 a survécu à 49 000 ans sous terre, assez pour permettre aux paléobiologues de faire des observations fermes et détaillées sur l’âge et la taille, mais pas sur le genre. Cependant, l’équipe écrit que “l’évaluation de la taille des canines et de la robustesse osseuse suggère fortement qu’il s’agissait d’un mâle ».
Comme pour l’image d’entête, image tirée de l’étude : squelette de l’enfant néanderthalien El Sidron J1.
(Paleoanthropology Group MNCN-CSIC)
La dentition du squelette comprenait des dents permanentes et de lait, permettant d’établir avec confiance que l’enfant avait entre sept ans et demi et huit ans au moment du décès.
Une analyse rapprochée des restes du crâne a montré des signes de résorption osseuse (dégénérescence du tissu osseux), le processus par lequel les cellules appelées ostéoclastes décomposent le tissu osseux et libèrent du calcium dans la circulation sanguine. Cela indique que le cerveau continuait de croître.
Les auteurs prennent soin de souligner que bien que le cerveau de J1 soit plus petit qu’un humain moderne du même âge, il n’indique rien sur l’intelligence, que ce soit à cet âge ou à pleine maturité.
Les néanderthaliens avaient un volume crânien plus important que l’Homo sapiens et des formes corporelles différentes. La croissance cérébrale est un processus très énergivore et le modèle de développement, selon les chercheurs, pourrait simplement refléter différents compromis de développement des jeunes « plutôt que de définir une différence fondamentale dans le rythme général de croissance de cette espèce d’homo ».
L’étude publiée dans Science : The growth pattern of Neandertals, reconstructed from a juvenile skeleton from El Sidrón (Spain).