Le dérèglement climatique fait murir plus tôt des baies dont les ours raffolent, délaissant les saumons qui arrivent en même temps
Une nouvelle recherche a analysé l’influence du climat sur les choix alimentaires qu’adoptent les ours Kodiak, en image d’entête (université du Montana). Au cours de ces dernières années plus chaudes, les ours ont choisi les baies de sureau au lieu du saumon lorsque la saison de maturation des baies et la saison de frai du saumon se produisent simultanément. Ces changements de timing peuvent entièrement éliminer d’importantes chaines alimentaires.
Les chercheurs ont enquêté sur une population d’ours brun Kodiak en Alaska. Ils ont calculé les dates de maturation des sureaux, analysé les excréments des ours et l’abondance estimée du saumon pour créer une image sur la façon dont les relations se sont modifiées avec le temps. Il leur a semblé que plus il y avait de baies de sureaux mûres près du ruisseau, moins les ours ont cherché à attraper du poisson. Les années chaudes ont déplacé la saison des baies qui arrivent désormais plus tôt et qui se chevauchent avec la saison de frai des saumons, et les ours ont choisi les baies de sureaux moins riches en calories, mais plus riches en nutriments, face à la graisse et aux protéines du saumon.
Ours Kodiak (université du Montana)
L’analyse suggère que ce chevauchement se produira de plus en plus souvent.
Selon les chercheurs dans leur étude :
Si ces tendances se poursuivent, d’ici 2070, l’apparition moyenne de la disponibilité des baies se produirait pendant le pic moyen de la disponibilité du saumon…
…ce qui implique que les ours pourraient choisir les baies sur le saumon, de plus en plus souvent dans le futur.
On ne connaît pas précisément ce que cela va impliquer pour la faune et la flore aux alentours. Peut-être que le fait de passer à une alimentation moins grasse entrainera des difficultés pour l’hibernation des ours, par exemple. Ou peut-être que les autres animaux, comme les goélands et les petits poissons, ne profiteront plus des restes de saumon que les ours abandonnent. Et la flore qui profite du carbone diffusé dans le sol par les carcasses de poissons abandonnées…
Il y a probablement beaucoup d’autres endroits où l’évolution du climat ou de l’activité humaine à un impact sur des chaines alimentaires et des écosystèmes entiers et selon les auteurs de l’étude :
Nous suggérons que des réponses aussi fortes et moins appréciées se produisent ailleurs, car le changement climatique réécrit les interactions entre les espèces dans les écosystèmes.
L’étude publiée dans PNAS : Phenological synchronization disrupts trophic interactions between Kodiak brown bears and salmon et présentée sur le site de l’université du Montana : UM Study: Kodiak Bears Track Salmon Runs in Alaska.
Bonjour Guru, a se passage : » Et la flore qui profite du carbone diffusé dans le sol par les carcasses de poissons abandonnées… »
Vous vouliez pas plutôt dire : « Et la flore qui profite du phosphore diffusé dans le sol par les carcasses de poissons abandonnées… »
Je m’explique: Les plantes peuvent se suffire entre elle même pour le carbone (du au plante voisine mourante racine et feuille), mais se qui a de plus précieux dans le poisson est sont phosphore, élément plus rare et moins disponible a proximité pour les plantes.
Une vidéo sympathique sur le cycle du phosphore https://www.youtube.com/watch?v=0zO2uEpmtkc&t=994s
Bien a vous, et merci !