Quand des statistiques annoncent que nous sommes seuls dans l’Univers
S‘il y a d’autres civilisations dans l’Univers, alors pourquoi, en près de 60 ans d’écoute et de regard porté sur le ciel, n’avons-nous trouvé aucune preuve de leur existence ? Selon Daniel Whitmire, astrophysicien à l’université de l’Arkansas, c’est peut-être parce qu’il n’y a personne à trouver là-haut. À l’aide d’analyse statistique, Whitmire conclut que, si la Terre est typique, il n’est pas possible pour toute autre civilisation technologique d’exister en même temps que nous.
Il y a au moins une planète pour une étoile dans l’Univers qui en contient, à un zéro près, 1 000 000 000 000 000 000 000 000 (10^24). Avec tous ces mondes où la vie serait susceptible de s’installer et avec plus de 13 milliards d’années pour la faire évoluer, il semble raisonnable d’estimer qu’il y ait beaucoup d’autres civilisations beaucoup plus avancées que la nôtre.
Le problème est qu’il n’y a pas une seule preuve solide qu’elles existent. Dans les années 1950, le physicien italien Enrico Fermi a fait un petit calcul rapide et s’est demandé : « Mais ou est tout ce monde ? » Fermi a utilisé des hypothèses extrêmement conservatrices sur les hypothétiques ET et il a calculé que, même la civilisation la plus apathique et la plus fière nous aurait depuis longtemps non seulement contacté, mais atteint et qu’elle aurait colonisé toutes les planètes habitables dans la galaxie.
Depuis plus de six décennies, le Paradox de Fermi torture les scientifiques, les chercheurs du Search for Extra-Terrestrial Intelligence (SETI) se référant à lui comme le Great Silence (Grand Silence). Pourquoi le silence ? Au fil des années, de nombreuses raisons ont été données, allant de l’idée que personne n’a trouvé d’intérêt à nous contacter, à des théories conspirationnistes paranoïaques, que des autorités terrestres ou cosmiques feraient en sorte de nous dissimuler la vérité.
Cependant, l’explication la plus simple est que la raison pour laquelle nous ne trouvons pas d’autres civilisations est qu’elles ne sont pas là. La position de Whitmire est que, si le concept cosmologique appelé principe de médiocrité est appliqué au Paradox de Fermi, cela donne la raison pour laquelle nous sommes seuls, que nous sommes une civilisation typique et que nous allons nous éteindre bientôt, alors que nous sommes capables de communication interstellaire.
Le principe de médiocrité est l’une des hypothèses fondamentales de la physique moderne et de la cosmologie en particulier. Elle affirme qu’il n’y a rien de spécial en ce qui concerne notre place dans l’univers, notre planète ou notre espèce. Cela signifie que nous pouvons, par exemple, regarder comment la gravité agit ici et supposer que cela fonctionne exactement de la même manière à 10 milliards d’années-lumière.
L’argument de Whitmire est que l’idée selon laquelle nous sommes une espèce technologique* inhabituellement primitive et jeune est fausse. Mais nous sommes la première espèce technologique à apparaître sur la Terre, prenant 60 millions d’années à évoluer et sans preuve de la précédente présence d’une autre espèce technologique. Puisque la Terre sera encore capable d’accueillir la vie pendant un autre milliard d’années, cela signifie qu’elle pourrait potentiellement produire 23 autres espèces comme nous… enfin presque.
*”Espèce technologique” : qui a développé des dispositifs électroniques et peut considérablement modifier la planète. Après la révolution industrielle selon Whitmire.
Le point important est que nous n’avons été capables d’envoyer des messages aux étoiles que pendant un peu plus d’un siècle après l’invention de la radio. Whitmire a constaté que s’il assume que les humains sont typiques plutôt qu’exceptionnels, la courbe en cloche produite par l’analyse statistique (principe de médiocrité) nous place au milieu des 95 % de toutes les civilisations et celles qui ont des millions d’années sont les valeurs limites des statistiques avec une très faible probabilité d’existence.
En d’autres termes, si la race humaine est typique, alors comme nous sommes une jeune espèce technologique qui est la première de notre planète et que nous ne crapahutons dessus que depuis environ un siècle (en tant qu’espèce technologique), la même chose est vrai/ typique pour toutes les autres civilisations. Pire encore, si nous devons rester typiques, la race humaine va probablement disparaître et bientôt.
Cela signifie que les autres civilisations sont constituées de créatures biologiques, et non de machines, les premières à apparaître sur leur planète, et qu’elles ne subsistent que pendant quelques siècles avant d’être (auto)détruites. Une fois que ces premières civilisations disparaissent, la biosphère de leur planète est tellement compromise qu’aucune autre espèce technologique ne se présente pour les remplacer, et c’est là que le Dr Zaius (en image d’entête), de la planète des singes, fait la tête…
Comme il s’agit d’un résultat statistique, un écart-type est impliqué. Dans ce cas, il est d’environ deux cents ans et si le fait que la courbe biaisée aux âges avancés est prise en compte, cela donne 500 ans. Whitmire précise que même si une autre hypothèse, que la courbe en cloche du principe de médiocrité, est utilisée, les résultats seront similaires.
Les calculs de Whitmire sont déprimants non seulement en ce qui concerne les petits hommes verts, mais aussi pour nous-mêmes, car ils suggèrent que nôtre espèce à une courte existence et que nous allons user notre planète jusqu’à la corde avant de disparaître. Pour nous consoler, ils nous restent le fait que nous ne disposons que d’un échantillon, l’humain, et plus nous restons longtemps, plus nous resterons (…). Si nous refaisons fonctionner la calculette dans mille ans, alors la durée de vie prédite est de 5 000 ans. Si nous sommes encore là dans un million d’années, la prévision est de 5 millions d’années.
Mais Whitmire admet qu’il y a une autre conclusion :
Si nous ne sommes pas typiques alors mon observation initiale sera correcte. Nous serions les êtres les plus stupides de la galaxie selon les chiffres.
L’étude publiée dans l’International Journal of Astrobiology : Implication of our technological species being first and early et présentée sur le site de l’université de l’Arkansas : The Implications of Cosmic Silence.
Je rend homage au travail réalisé ici, et ai -modestement- contribué à la rançon.
Cependant pour mon usage le nouveau site est significativement moins bon que le précédent :
– Temps de chargement imposant plusieurs secondes avant la connexion. Voire parfois entre les articles. L’ancienne version n’avait pas ces latences et je ne comprend pas vraiment l’origine de ces lourdeurs. Ahma, le but est de délivrer de l’information textuelle pas des images nécessitant d’être zoomées pour être appréciées. En revanche, qu’un second clic mène à une image longue à charger ne me gêne pas.
– Chargement aboutissant sur une page ne contenant strictement aucune information neuve. Pire il me faut scroller un écran complet avant de changer de « news ». Peut-être est-ce la mode -discutable- sur mobile, mais sur desktop cela me semble exagéré.
Bref, bravo pour le travail accompli, mais cette mise à jour ne me semble pas aller dans le bon sens.
Merci Jeremie !
Le Guru travail encore sur gurumed et il se peut qu’il y ait des ralentissements dû à ses travaux (au moins deux semaines)… quoi qu’il en soit, il reste des choses à faire comme d’avoir son propre serveur ou d’héberger les images ailleurs. Le Guru à bien ça en tête et il y travaille, il lui faut du temps et des moyens… difficile de rédiger des articles tout en gérant le reste et il faut aussi que le Guru puisse se nourrir (au 1er sens du terme) ce qu’il ne peut pas avec cette seule activité…
Merci encore, Jeremi, et désolé pour ces perturbations qui seront passagères, laissez-lui le temps de s’installer! 😉
Salut, pour ma part, j’aurais juste réduit de moitié la hauteur de la bannière (l’image avec le rideau et le portrait du saint guru). Car on est obligé de scroller dès la première page pour voir s’il n’y a pas de nouveaux articles.
Il me semble difficile de calculer des probabilités dans un système dont on ne connait même pas le nombre de degrés de liberté. Combien de formes de vies sont possibles (qu’est-ce que la vie d’abord, quelles sont ses conditions nécessaires – à chaque fois qu’on essaie de les déterminer on trouve un organisme « bizarre » ou « extrême » sur terre que nous classons dans le vivant et qui vit dans des conditions encore différentes), combien de formes de civilisations sont possibles, combien de techniques de communications sont possibles, combien d’entre elles nous sont « détectables » ?
Sans ces variables de base, je pense que le calcul de probabilité reste un exercice philosophique. Pas sans intérêt mais pas très quantifiable.
Il me semble en plus qu’il y a un biais à la base, à supposer que concernant la vie dans l’univers le progrès conduirait inéluctablement à la technologie … Peut être que l’homme est atypique dans le sens où tellement naze, que seules l’intelligence et la technologie lui ont permis de survivre… Peut-être que des aliens beaucoup plus intelligents ont fait le choix de ne pas communiquer, ou de ne pas utiliser de technologie. Peut être que le principe de médiocrité est totalement faux…
Tellement anthropologique !
Misère …
Vous voulez dire « anthropocentrique » je suppose?
Oui je suis d’accord, les E-T sont toujours très efficaces pour avoir une bonne idée de l’image que leurs créateurs humains ont d’eux même…
Toutefois j’ai bien aimé cet article.
Petite nuance: Lorsque l’on dit « univers » on devrait dire « univers visible » bien sûr. De ce que j’ai cru comprendre d’une conférence d’Aurélien Barrau, la tendance actuelle n’est pas favorable à un univers infini (un truc de courbure…) mais ce n’est pas totalement inenvisageable. Et dans ce cas la question du nombres de civilisation dans l’univers ne se pose pas: Il y en aurait une infini. Il y aurait même à coup sûr des civilisations en tout point identiques à nous. Et même chacun d’entre nous aurait quelques clones au quatre coin de l’univers (juste une infinité 😉 ).
Seul soucis pour communiquer avec eux: Ceux-ci seraient infiniment loin…
Sinon une autre hypothèse (très SF) non proposée par l’article: Il y a de nombreuses espèces « intelligentes » tout autour de nous (pas toutes plus « avancées » mais la plupart beaucoup plus anciennes) seulement leurs traces nous sont volontairement cachées….
Je ne vois pas du tout comment quelqun peut se permettre de faire des statistiques sur un sujet dont ne nous ne connaissons qu’un seul exemple!
Moi je peux faire des statistiques sur la taille des pommes de terre avec une seule pomme de terre ? Sur la taille des êtres humains en ne connaissant qu’une seule personne ??
Foutaises
Mais la vraie question que tout le monde se pose est…. :
Quand est-ce qu’on mange ?