Vous êtes fait(es) de poussière d’étoiles… mais pas que de cette galaxie
Il semble naturel de supposer que la matière à partir de laquelle la Voie lactée est faite a été formée dans la galaxie elle-même, mais une série de nouvelles simulations activée sur superordinateurs suggère que la moitié de ce matériel pourrait provenir d’un certain nombre d’autres galaxies éloignées.
Ce phénomène, qualifié de “transfert intergalactique” dans une étude menée par un groupe d’astrophysiciens du CIERA (Center for Interdisciplinary Exploration and Research in Astrophysics) de l’université Northwestern aux États-Unis, devrait ouvrir une nouvelle voie de recherche dans le domaine de l’astronomie qui étudie la formation des galaxies.
Image d’entête : cette illustration présente deux galaxies proches de la nôtre, M81 (en bas à droite) et M82 (en haut à gauche) où un transfert intergalactique pourrait se produire. (Fred Hermann)
Dirigé par Daniel Anglés-Alcázar, les astrophysiciens ont atteint cette intrigante conclusion en exécutant des simulations numériques du sophistiqué projet FIRE qui ont permis de produire des modèles 3D réalistes de galaxies et ils ont suivi leur formation peu de temps après le Big Bang, jusqu’à nos jours. Les chercheurs ont ensuite utilisé des algorithmes à la fine pointe de la technologie pour exploiter cet océan de données afin d’obtenir des informations relatives aux modèles d’acquisition de la matière des galaxies.
Grâce à leur analyse des flux simulés de matière, Anglés-Alcázar et ses collègues ont constaté que les explosions de supernova éjectent de grandes quantités de gaz provenant de galaxies, ce qui entraîne l’acheminement d’atomes d’un système à l’autre par des vents galactiques. En outre, les chercheurs notent que ce flux de matière a tendance à passer des systèmes plus petits aux plus grands et qu’il pourrait contribuer jusqu’à 50 % de la matière dans certaines galaxies.
Anglés-Alcázar et ses collègues utilisent cette preuve pour suggérer que l’origine de la matière dans notre propre galaxie, y compris la matière qui constitue le Soleil, la Terre et tout ce qui vit dessus, pourrait être beaucoup moins locale que ce que l’on croyait auparavant.
Précédemment : La vie sur Terre est vraiment et principalement constituée de poussière d’étoiles.
Selon Anglés-Alcázar :
Il est probable qu’une grande partie de la matière de la Voie lactée fut dans d’autres galaxies avant d’être expulsée par un vent puissant, a traversé l’espace intergalactique pour finalement trouver son nouveau domicile dans la Voie lactée.
L’équipe d’astrophysiciens espère maintenant tester les prédictions faites par leurs simulations en utilisant des indices du monde réel recueillies par le télescope spatial Hubble et d’autres observatoires terrestres.
L’étude publiée dans The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society : The cosmic baryon cycle and galaxy mass assembly in the FIRE simulations.