Si vous prévoyez de commettre un crime, prévoyez aussi l’anti moustique
Une équipe de recherche de l’université de Nagoya (Japon) a montré qu’il était possible de réaliser une analyse de l’ADN du sang d’humain extrait de moustiques et cela jusqu’à deux jours après la piqure.
Vous serez d’accord que les piqûres de moustiques sont des expériences particulièrement ennuyeuses de l’été. Sauf peut-être pour les médecins légistes (science forensique), qui peuvent examiner le sang humain extrait du ventre d’un moustique et faire correspondre l’ADN pour déterminer qui a été piqué. Cette technique peut aider la police à s’entendre sur une scène de crime et, à l’avenir, fournir des preuves qui pourront être utilisées pour convaincre de l’innocence ou de la culpabilité d’un accusé. Mais il restait des questions sans réponses, comme le temps qu’il fallait à un moustique pour digérer le sang humain et avant que l’ADN ne soit méconnaissable.
L’équipe de médecins légistes de l’université de Nagoya a répondu à ces questions et selon l’un des auteur de l’étude, Yuuji Hiroshige :
Nous avons demandé à plusieurs volontaires de laisser les moustiques les piquer. Après avoir permis aux moustiques de digérer le sang pendant un certain temps, nous avons extrait l’ADN humain et utilisé des techniques de PCR (polymerase chain reaction) afin d’amplifier l’échantillon pour la quantification et le génotypage.
A partir de l’étude, des images de deux espèces de moustiques obtenues à différents moments après leur alimentation en sang humain. Les images du haut et du bas montrent respectivement le Culex pipiens pallens et l’Aedes albopictus à différents stades de digestion d’un repas en sang humain. (A) non nourris et (b) 0 h, (c) 24 h et (d) 72 h après l’alimentation. (Toshimich Yamamoto)
La réaction en chaîne par polymérase (PCR), est un outil standard de la médecine légale permettant d’amplifier une quantité minime d’ADN. Un seul fragment d’ADN peut être multiplié des milliers ou même des millions de fois. L’équipe de chercheurs peut alors utiliser les échantillons amplifiés pour connaître la quantité d’ADN qu’il reste après un passage dans le ventre d’un moustique et à qui il (l’ADN) appartient.
En examinant l’ADN dans le sang digéré par deux espèces différentes de moustiques, au cours de différents laps de temps après l’alimentation, les chercheurs ont pu faire correspondre les échantillons de sang avec les volontaires, même après deux jours de digestion dans le moustique. Après environ trois jours, ces derniers ont complètement digéré le sang.
Selon le responsable de la recherche, Toshimichi Yamamoto :
Notre étude est la première à appliquer systématiquement des techniques modernes de profilage de l’ADN à la difficile analyse médicale du sang des moustiques. Nous espérons que cela aidera les enquêteurs sur les lieux du crime à recueillir des preuves fiables qui pourraient être utilisées pour guider les enquêtes et soutenir les convictions, bien que nous ayons besoin de prendre des mesures pour améliorer nos méthodes et obtenir davantage de données, avec des méthodes de quantification plus précises, nous pourrions estimer le temps après l’alimentation en sang des moustiques avec une précision encore plus grande.
L’étude publiée dans Plos ONE : A human genotyping trial to estimate the post-feeding time from mosquito blood meals.
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Je suis déçu, rien sur la façon dont les policiers attrapent le moustique…
Et bien ma foi, avec l’augmentation de la criminalité on risque d’assister un jour à l’extinction des moustiques… et donc des araignées qui les mangent, et de fil en aiguille …. :p
Ben voyons, c’est très facile.
Il suffit d’attraper tous les moustiques qui sont près du lieu du crime, ensuite analyser les ADN.
Si le rapport d’autopsie indique des piqûres de moustique, on devrait retrouver au moins l’ADN de la victime.
Ensuite, voire si un des ADN correspond à un suspect.
A propos, quelle distance peut parcourir un moustique en 2 jours ???
C’est juste pour savoir ce que veut dire « près du lieu du crime »