Saviez-vous que les tiques n’aiment pas les mégots de cigarettes ? Parce que des passereaux eux, le savent !
Les scientifiques savent depuis longtemps que les oiseaux vivants à proximité des humains utilisent parfois leurs détritus pour construire leurs nids. Une équipe de scientifiques mexicains a remarqué un comportement particulier présenté par le Roselin familier (image d’entête) : une espèce de passereaux qui borde leurs nids avec des mégots de cigarettes. De précédentes recherches ont montré que les mégots semblent repousser les tiques hors des nids (peut-être car la nicotine est un antiparasite). Mais les oiseaux étaient-ils conscients de cela, ou avaient-ils récolté au hasard ces déchets toxiques ?
Selon des chercheurs de l’Universidad Nacional Autónoma de México dans leur étude :
Ce que montrent nos manipulations expérimentales … est que les mégots de cigarette sont ajoutés en réponse à une augmentation du nombre d’ectoparasites (comme les tiques) dans le nid, et doit donc être considéré comme une forme d’automédication.
Les chercheurs ont observé des passereaux sur le campus de leur université à Mexico et ils ont remplacé la doublure naturelle de 32 nids dont les oisillons venaient d’éclore par du feutre artificiel afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’autres parasites. Ils ont ensuite placé des tiques vivantes sur 10 nids, des tiques mortes sur 10 autres et les 12 nids restants ont servi de contrôle (rien n’a été changé). Ensuite, les chercheurs ont juste eu besoin d’attendre et de compter ensuite le nombre de mégots trouvés, que les oiseaux avaient ajoutés à leur nid.
Quand ils ont de nouveau observé les nids après que les poussins l’aient quitté pour voler de leurs propres ailes, leurs résultats étaient clairs : seuls les passereaux dans les nids remplis de tiques bordaient leurs nids avec une importante quantité de mégots de cigarette.
Les chercheurs utilisaient des nids artificiels et ne savent pas si les passereaux vivant dans des milieux non urbains présentent des comportements similaires. En outre, ils ne savent pas non plus avec certitude si les oiseaux savent ce qu’ils font, peut-être qu’ils apprennent à “associer l’odeur du mégot aux indices d’ectoparasites”.
L’étude ne mentionne pas quels effets les mégots de cigarette ont sur les tiques, juste que plus il y a de mégots, moins il y a de tiques, mais comme indiqué plus haut, la nicotine est connue pour repousser les parasites.
Et votre Guru vous a trouvé un exemple de nid de Roselin familier tel que l’on peut apparemment les trouver en ville. Une photo publiée parmi d’autres exemples de nids d’autres espèces sur le site de la Société nationale Audubon (une organisation environnementale américaine).
(Sharon Beals)
L’étude publiée dans The Journal of Avian Biology : An experimental demonstration that house finches add cigarette butts in response to ectoparasites.
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On connaissait déjà l’auto-médication chez les primates et dans une moindre mesure, les mammifères supérieurs en général. Ce que ne dit pas cette étude, c’est par quel processus est-ce que les passereaux sont arrivés à cette pratique prophylactique.
La réponse serait-elle que nous sous-estimons dramatiquement les capacités cognitives animales ?
A propos de ce dernier concept, il est navrant de constater à quel point il reflète la pauvreté de notre compréhension de la vie organique… et surtout notre anthropocentrisme nombriliste. Je parle ici des civilisations occidentales car nombre de peuples dits « primitifs » (les guillemets sont d’ailleurs ici foutrement mérités) utilisent des catégories conceptuelles beaucoup mieux différenciées, se plaçant même souvent dans la catégorie des animaux à deux pattes.
Il serait assez urgent de cesser d’employer ce terme fourre-tout qui met dans un même sac deux espèce aussi dissemblables qu’une tique et un éléphant, et qui, surtout, permet à l’Homo Sapiens de se placer sur un piédestal pas forcément mérité (ou de péter plus haut que son cul).
Voila qui est bien envoyé !