L’île “vierge” la plus plastifiée au monde d’ordures humaines
Une île éloignée et inhabitée dans l’océan Pacifique s’est révélée être l’endroit le plus pollué sur Terre.
L’île Henderson, désigné site du patrimoine mondial et une partie du groupe des îles Pitcairn, forme un atoll corallien élevé contenant plusieurs espèces de plantes, d’oiseaux et de gastéropodes. Jusqu’à récemment, elle était encore considérée comme un écosystème vierge, non affecté par l’activité humaine.
Cependant, une récente étude présente une image surprenante et tragique de l’île de seulement 5 km de largeur et de 10 km de long. Elle semble s’être transformée en une décharge pour les débris plastiques maritimes, entraînant des niveaux records d’ordures non biodégradables.
La recherche menée par Jennifer Lavers, de l’université australienne de Tasmanie et Alexander Bond, de la Royal Society for the Protection of Birds de Grande-Bretagne, a trouvé jusqu’à 670 articles plastiques par mètre carré sur et juste sous la surface des plages de l’île.
Les chercheurs ont calculé qu’Henderson détient un total de 37,7 millions d’articles en plastique, pesant collectivement environ 17,6 tonnes, équivalent à moins de 2 secondes de la production mondiale annuelle de plastique.
Images tirées de l’étude : (A) Débris plastiques sur l’une des plages de l’île Henderson. Une grande partie de ces débris proviennent d’activités liées à la pêche ou de sources terrestres en Chine, au Japon et au Chili. (C) Tortue verte femelle adulte (Chelonia mydas) enchevêtrée dans une ligne de pêche. (D) L’une des nombreuses centaines de Bernard-l’ermite (Coenobita spinosa) qui se logent dans des récipients en plastique. (Jennifer L. Lavers/ Alexander L. Bond/ PNAS)
Lavers et Bond notent que la pollution plastique océanique, bien que répandue, tend à s’accumuler dans des zones de convergence éloignées, comme le vortex de déchets du Pacifique nord.
Carte tirée de l’étude : l’emplacement de l’île Henderson. La limite de l’espace économique exclusif des îles Pitcairn est indiquée en bleu clair. Les flèches indiquent la direction des courants océaniques majeurs et du Gyre subtropical du Pacifique Sud. (Jennifer L. Lavers/ Alexander L. Bond/ PNAS)
Cependant, le manque de données signifie que le lieu de repos final (ou flottant) d’une grande partie du plastique mis au rebut dans les océans du monde reste inconnu.
Selon les chercheurs :
Le point final, ou le mécanisme de suppression, pour une partie de ce plastique comprend probablement des îles éloignées telles qu’Henderson, qui sont devenues des réservoirs pour les déchets mondiaux.
Les débris plastiques flottants représentent de multiples menaces pour la faune et l’environnement. Environ 55% des espèces d’oiseaux de mer dans le monde et un grand nombre d’organismes marins sont estimés être exposés à une pollution par les plastiques, selon leur étude.
Lorsque d’importants volumes de débris s’accumulent sur des zones comme l’île Henderson, à 5 000 km de toute habitation humaine significative, les chercheurs précisent que le problème est encore aggravé parce que “la prévention ou l’atténuation est extrêmement difficile et coûteuse et nécessite beaucoup de temps”.
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) : Exceptional and rapid accumulation of anthropogenic debris on one of the world’s most remote and pristine islands.
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