L’Homo Naledi aurait put coexister avec l’Homme moderne
Après avoir ajouté l’Homo naledi à l’arbre généalogique humain, des chercheurs à travers une série d’étude publiée cette semaine révèlent que l’espèce est plus jeune qu’elle ne le semble et qu’elle aurait pu ainsi croiser l’Homme “moderne”, tout en confirmant son aspect physique.
Image d’entête : une reconstruction de la tête d’un Homo naledi par l’artiste paléotique John Gurche, qui a passé environ 700 heures dessus. (Mark Thiessen / National Geographic)
Découvert dans une grotte sud-africaine, l’H. naledi c’est d’abord fait connaître en 2015, dans un article de l’anthropologue Lee Berger de l’université du Witwatersrand (Afrique du Sud). Bien que les restes n’aient pas été datés à ce moment-là, les estimations basées sur une analyse physique des os, qui contenait un curieux mélange de traits modernes et archaïques, les ont placés à entre 100 000 et plusieurs millions d’années. Maintenant, après avoir soumis les restes à une rigoureuse série d’examens, Berger et ses collègues ont montré que ces individus vivaient il y a entre 236 000 et 335 000 ans, en coexistant, au moins pendant un certain temps, avec les humains modernes.
La série d’étude publiée cette semaine annonce également des trouvailles réalisées dans une nouvelle chambre (Lesedi) dans les grottes de Rising Star où l’espèce a été trouvée. Elle contient également une collection d’os d’Homo naledi, dont au moins trois individus et un spécimen « remarquablement complet » avec un crâne presque intact.
Plan des grottes de Rising Star. (Marina Elliott/ Université Wits)
Conscients de l’importance de leur recherche, les auteurs ont soumis leurs spécimens et les sédiments environnants à de multiples tests de datation. Ils ont commencé en datant les sédiments où se trouvaient les fossiles et sont passés à la datation directe des fossiles eux-mêmes, en soumettant les dents d’h. Naledi a l’analyse par résonance paramagnétique électronique et en effectuant des tests de datation par l’uranium-thorium sur les os.
Bien que la datation soit solide, la présence si tardive d’une espèce de type primitif dans notre histoire est déroutante. Avec un haut du corps plus adapté à vivre dans les arbres, l’H. naledi avait un minuscule cerveau, plus petit qu’un chimpanzé, ce qui les aurait désavantagés face aux espèces d’homos plus intelligentes qui vivaient dans la même région à l’époque. On ne sait même pas s’ils pouvaient utiliser des outils, bien que ce soit certainement une possibilité.
Un indice sur leurs capacités vient du fait qu’ils ont été trouvés dans une grotte. La chambre Dinaledi où les premiers os ont été trouvés et la chambre Lesedi récemment découverte présentent chacun des passages étroits et tortueux que seuls les plus minces des adultes peuvent atteindre. Les deux salles se trouvent également dans l’obscurité complète. Les chercheurs ont pu exclure les éboulements, les animaux sauvages et les causes naturelles comme raisons possibles de la présence des os, ce qui indique qu’ils ont probablement été placés par les H. naledi eux-mêmes. Hawks et Berger affirment que la disposition des restes indique un type de rituels funéraires que l’on ne voit que chez les homininis plus avancés. Bien que les os ne soient peut-être pas arrivés dans la grotte par hasard, les preuves tangibles d’une sorte de rituel funéraire sont encore insuffisantes.
Parmi les nouvelles trouvailles, il y a celle d’un spécimen particulier dans la chambre Lesedi qui appartient à un mâle adulte que l’équipe a nommé “Neo”, ce qui signifie “cadeau” dans la langue Sesotho parlée dans la région.
Selon Hawks :
Le nouveau squelette … nous donne pour la première fois le visage de Naledi . Cela confirme presque tous les détails anatomiques que nous avons remarqués dans la chambre Dinaledi.
Le crane du spécimen d’homo Naledi appelé “Neo”. (John Hawks/ Université Wits)
Comparaison entre, à gauche, le crâne d’un homme archaïque et à droite le crâne de « Neo ». (John Hawks / Université du Wisconsin-Madison)
Les scientifiques continuent leur fouille des grottes de Rising Star, ainsi que d’autres sites dans la région. Ils se concentrent également sur des régions moins profondes de la grotte soupçonnant que les H. naledi l’ont peut-être utilisé à d’autres fins.
Les études publiées mardi dans la revue eLife :
…et détaillées sur le site de l’université James Cook (Australie) : JCU team says hominid lived alongside modern humans et sur le site de l’université de Witwatersrand : Single largest fossil hominin find.
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