Dans l’extrême intimité de la vie sexuelle des dauphins
La copulation du mammifère est généralement assez simple : le pénis s’insère dans le vagin… à moins d’avoir vu celui d’un dauphin.
Lors de la réunion annuelle de l’Association américaine des anatomistes de 2017 (Experimental Biology 2017), la biologiste Dara Orbach de l’université Dalhousie au Canada a expliqué pourquoi elle et ses collègues ont récemment utilisé un scanner (tomodensitométrie) pour mettre en image une pénétration simulée entre les organes reproducteurs de dauphins morts.
Il peut sembler évident qu’un pénis de dauphins entre dans un vagin de dauphins, mais, comme ils ne peuvent pas nous parler de leur vie sexuelle, les scientifiques n’en étaient pas complètement sûrs.
Selon Orbach :
Les baleines, les dauphins et les marsouins ont des plis vaginaux inhabituels, des spirales et des renfoncements que le pénis et le sperme doivent traverser pour fertiliser l’ovule.
Orbach et Patricia Brennan, du collège Mount Holyoke, ont utilisé de véritables organes de reproductions provenant de dauphins décédés naturellement. Ils ont regonflé mécaniquement les pénis à l’aide d’une pompe à solution saline pressurisée pour les insérer à l’intérieur de vagins de dauphins morts et voir exactement comment ils s’harmonisent.
Ils ont également créé des moules en silicone des organes génitaux pour étudier comment les structures du pénis et du vagin des mammifères pourraient avoir évolué, en particulier compte tenu du fait que les mammifères marins ont des défis intéressants à relever au cours de leur activité sexuelle : ils doivent en même temps nager et personne ne veut de l’eau salée dans son utérus biscornu. Comme vous pouvez le constater dans l’image d’entête, reconstruite à partir d’une tomodensitométrie montrant comment le pénis du dauphin (tursiops) en rouge s’insère dans les plis et les virages complexes d’un vagin de femelle (image de Dara Orbach, Université Dalhousie, Halifax), et bien le pénis des dauphins s’insère très bien, malgré les défis rencontrés.
Cette recherche n’est pas seulement destinée à satisfaire la curiosité pervers des scientifiques sur la façon dont les dauphins arrivent à leur fin. Elle pourrait potentiellement aider les programmes d’élevage de dauphins à comprendre comment optimiser les processus d’insémination artificielle en faveur de la conception.
Les dauphins ne sont cependant pas les seuls aux parcours reproductifs compliqués. Brennan a déjà étudié la vie sexuelle des canards, qui ont développé des organes génitaux encore plus compliqués/ biscornus que ceux que les dauphins portent.
L’étude en prépublication sur le site de l’Experimental Biology 2017 : Copulatory Fit of Common Bottlenose Dolphin (Tursiops truncatus) Genitalia.