Pourquoi le Grand collisionneur de hadrons ne croit pas aux fantômes ?
Selon les derniers sondages 54 % des Français, 42 % des Américains et 52 % des personnes vivants au Royaume-Uni croient aux fantômes, ce qui est plutôt énorme quand vous considérez que personne n’a jamais trouvé une preuve irréfutable qu’ils existent.
La physique tend à approuver qu’ils n’existent pas car, comme l’a souligné le physicien théoricien britannique Brian Cox de l’Université de Manchester, il n’y a pas de place dans le modèle standard de la physique pour une substance ou un milieu qui puissent transmettre notre information après la mort et qui reste indétectable du grand collisionneur de hadrons (LHC).
Lors d’un épisode de l’émission radiophonique The Infinite Monkey Cage diffusée sur la BBC, Cox a expliqué que :
Si nous voulons une sorte de modèle qui porte des informations qui persistent concernant nos cellules vivantes, alors nous devons précisément spécifier quel milieu soutient ce modèle, et comment il interagit avec les particules de matière à partir desquelles nos corps sont faits.
En d’autres termes, nous devons inventer une extension du modèle standard de la physique des particules qui a échappé à la détection du grand collisionneur de hadrons, ce qui est presque inconcevable aux échelles d’énergie typiques des interactions de particules dans notre corps.
L’astrophysicien Neil deGrasse Tyson, qui participait également à l’émission, a demandé :
Si je comprends ce que vous venez de déclarer, vous venez d’affirmer que le CERN, le Centre européen pour la recherche nucléaire, a réfuté l’existence des fantômes.
Cox de répondre :
– Oui !
Il est devenu évident que le modèle standard de la physique est une théorie incomplète, avec plusieurs trous béants que les physiciens ont essayé de boucher pendant des décennies, mais Cox précise que l’existence des fantômes ne relève pas des “inconnues connues” du modèle standard. Pour le physicien, l’idée contredit directement l’une des lois les plus rigoureusement testées et fondamentales de l’Univers dont nous disposons, la deuxième loi de la thermodynamique.
Ce principe affirme que l’entropie totale d’un système isolé augmente toujours avec le temps. L’entropie est une mesure de l’aléatoire ou du désordre au sein d’un système fermé ou isolé et la deuxième loi de la thermodynamique affirme que lorsque l’énergie utilisable est perdue, le chaos augmente et sans une énergie supplémentaire placée dans un système, cette progression vers le désordre ne peut jamais être inversé. En d’autres termes, l’énergie est toujours perdue en chaleur dans n’importe quel système, que ce soit une machine à laver ou l’Univers, et vous ne pourrez jamais récupérer toute l’énergie que vous y mettez. Le principe peut être utilisé pour expliquer pourquoi le temps va toujours de l’avant, pourquoi il y a un passé, un avenir et un présent et pourquoi vous ne pouvez pas “dé-brouiller” un œuf, parce que cela abaisserait l’entropie de l’Univers.
Comment cela s’applique-t-il aux fantômes ?
Comme nous ne pouvons pas les toucher et interagir avec eux, les fantômes ne peuvent pas être faits de matière, mais d’énergie. Et si l’énergie est forcément perdue dans tout système, en particulier si ceux-ci font quoi que ce soit qui nécessite d’en utiliser plus, comme le déplacement, d’émettre de la lumière, ou d’émettre des bruits effrayants, ils leur seraient impossible de maintenir leur existence pendant une période significative de temps.
Le deuxième coup de grâce provient du Grand collisionneur de hadrons, bien qu’il y ait des choses sur l’Univers que nous ne pouvons toujours pas expliquer en utilisant ce grand accélérateur de particules, ce qu’il nous permet de bien détecter c’est l’énergie et la façon avec laquelle elle entraine l’information de nos cellules.
Si nous supposons que l’énergie qui alimente les fantômes n’est pas une substance ou un support entièrement nouveau, mais qu’elle perdure à partir de notre entrée dans la vie, cette mystérieuse force contrôlant les particules qui composent nos cellules aurait été détectée par le Grand collisionneur de hadrons.
Selon Cox :
Je dirais que s’il y a une sorte de substance qui gouverne nos corps, qui fait bouger nos bras et nos jambes, elle doit interagir avec les particules sur lesquelles sont fabriqués nos corps.
Et comme nous avons fait des mesures de haute précision des interactions entre les particules, mon affirmation est qu’il ne peut y avoir une telle source d’énergie qui entraine nos corps.
DeGrasse Tyson ajoute à cela en disant que, comme beaucoup de gens, il a connu d’étranges expériences dans le passé, mais il attend encore de vraiment trouver un phénomène qui défie sa connaissance complète de la physique, des mathématiques et de l’astrophysique.
Mais cela ne signifie pas qu’il n’a pas l’envie très humaine de vouloir y croire :
En ce moment, il y a un mystère, et c’est un peu amusant. Cela me permet de comprendre, et même d’embrasser, l’envie que les gens doivent vouloir qu’il y ait ce profond mystère, tel que les fantômes d’ancêtres. J’ai un faible pour ce qu’est cet état psychologique, parce que je l’ai ressenti par intermittence, sauf que je continuais à explorer et à obtenir une réponse.
L’épisode concerné de The Infinite Monkey Cage.
Si je comprends bien, non seulement les fantômes n’existent pas, mais l’âme non plus n’existe pas. Citation :
« Je dirais que s’il y a une sorte de substance qui gouverne nos corps, qui fait bouger nos bras et nos jambes, elle doit interagir avec les particules sur lesquelles sont fabriqués nos corps. »
Avant de dire que l’« âme » n’existe pas, il faudrait définir avec précision ce qu’est une « âme ».
Bien sûr !
A propos de définition, la notion de fantôme n’est pas non plus clairement définie.
Je pense que cet article ne relève pas de la science, mais plutôt d’une stratégie de communication contestable.
ce Monsieur enterre aussi les univers parallèles puisque l’accélérateur n’a rien trouvé ? pas d’antimatière non plus ? et l’accélérateur n’a pas trouvé non plus le sens de l’humour ? :-)) ni le goût du beau ? c’est très décevant
il s’appuie, si je comprends bien, sur un postulat qui tourne autour de l’entropie ? Tout de même .. pas de fantômes .. c’est dur
Chaporond : Non cela ne remet en aucun cas l’existence de l’âme mais lorsque l’on meurt , privé de nos corps et donc dans l’impossibilité d’interagir avec les particules qui constitues nos corps , en liberté l’énergie (l’âme ou notre fantôme) » est forcément perdue dans tout système, en particulier si ceux-ci font quoi que ce soit qui nécessite d’en utiliser plus, comme le déplacement, émettre de la lumière, ou émettre des bruits effrayants, ils leur seraient impossible de maintenir leur existence pendant une période significative de temps. »n
Si j’ai bien compris aussi lol
Il me semble que ce qui est écrit à propos des « fantômes » s’applique tout aussi bien à « l’âme ».
Mais je ne cautionne en aucun cas la proposition soutenue à propos de fantômes.
JE NE CROIS PAS AUX FANTOMES
Rien ne permet à ces chercheurs d’affirmer que leur hypothèse, basée sur un référentiel -notre univers connu-, peut se généraliser à un référentiel potentiellement plus large – matière noire, et hypothèses des multivers reposant sur des lois différentes,-. Or, l’hypothèse de la vie après la mort ou des fantômes s’appuierait sur l’idée qu’il y aurait d’autres référentiels que celui de notre univers connu, qui pourrait alors reposer sur des lois différentes. Ce cas de figure s’apparente à la validité externe en méthode expérimentale. Les lois de la thermodynamique ou toutes celles recensées par cette équipe ne s’y appliquerait plus et ne permettrait pas de rejeter l’hypothèse de la vie après la mort. En outre, aucun protocole expérimental actuel ne pourrait tester cette hypothèse, et de ce fait, il n’y a rien qui permet de la rejeter.
Tout cela sans tenir compte du fait que le modèle thermodynamique sur lequel se repose l’équipe n’est que partiellement valide pour apporter une expication générale des principes qui gouvernent l’univers connu, puisqu’il entre en contradiction avec d’autres modèles tels ceux provenant de la mécanique quantique. Se baser sur un modèle partiel me semble insuffisamment fiable pour rejeter en bloc l’hypothèse de la vie après la mort…
Il y a un problème dans ce que vous dites selon moi… Si l’âme fait partie d’un référentiel étranger au notre et obéit à des lois différentes, alors comment interagit-elle avec nous ? Il faut bien que corps et âme obéissent aux mêmes lois si l’on veut établir un lien entre eux !
C’est eb effet écrit dans l’article.Citation :
« Je dirais que s’il y a une sorte de substance qui gouverne nos corps, qui fait bouger nos bras et nos jambes, elle doit interagir avec les particules sur lesquelles sont fabriqués nos corps. »
Il y dans cet article des arguments intéressants pour apporter des contraintes à certains modèles de la notion floue de « fantôme » (interactions particulaires, entropie) : par exemple, si c’est un modèle utilisant des particules matérielles inconnues, il ne faut pas que ces particules puissent être créées dans des collisionneurs, ce que la physique moderne résume en « ces particules n’existent pas » parce que ça a très bien marché de supposer que la physique est la même partout, et en particulier, indépendamment du fait que cela concerne une forme de vie (ou de mort) ou non.
Il est dommage que ces physiciens ne soient pas totalement rigoureux dans leurs affirmations. Il est impossible de prouver que les fantômes n’existent pas puisque cette notion est floue, il y aura toujours moyen d’adapter un modèle quitte à avoir un modèle trop magique pour qu’un physicien y adhère ; ce qu’on peut faire, c’est juste montrer que des modèles assez larges de fantômes ont besoin pour respecter la physique d’hypothèses qui cadrent très mal avec le mode de pensée qui marche bien en physique moderne.
D’autres modèles (qui veulent expliquer d’autres phénomènes de fantômes) n’ont rien à voir avec la physique mais avec le traitement de l’information : par exemple, est-ce qu’un mort (ou un démon etc.) peut encore avoir une forme de vie dans la tête de ceux qui l’ont connu ?
D’autres ont commenté sur une autre notion floue, l’«âme». Il me semble que c’est assez clairement une notion métaphysique, en-dehors de la physique, autrement dit, par définition ça n’existe pas pour la physique. En physique on a des conditions initiales et des tirages de dés, et des phénomènes chaotiques (= un changement indétectable des paramètres de départ est susceptible de changer complètement le phénomène à l’arrivée) donc à partir de là il n’est pas impossible de coller sur le monde matériel une âme qui influence les choix d’un individu. C’est plus facile de supposer que l’âme n’est pas liée à la flèche du temps et a une puissance de calcul infinie : par exemple, on peut avoir le modèle qu’au moment que je prends le décision de tourner à droite plutôt qu’à gauche, en fait mon âme agit au niveau de tirages de dés quantiques dans le passé (récent ou lointain) de manière que cette décision soit prise maintenant par le jeu des décharges neuronales ; cela suppose évidemment que cette décision soit chaotique (non-conditionnée, le calcul est susceptible aux conditions initiales) ; l’âme peut être contrainte dans sa puissance de manière à n’être pas détectable par des physiciens se livrant à une analyse statistique. Ou, au contraire, elle attend impatiemment d’être détectée pour rentrer dans le cadre de la physique ! Même dans un univers déterministe on peut imaginer une âme qui pourrait agir sur les conditions initiales, sur des décimales lointaines qui n’ont eu aucune influence sur le déroulement de l’univers jusqu’à maintenant… et la décision que je prends maintenant agit peut-être sur le vol d’un papillon sur une planète lointaine !
On peut imaginer un modèle similaire de fantôme métaphysique : du moment que le craquement du bois, ou la rupture de la ficelle qui tient le tableau, se déroule selon un phénomène chaotique, un fantôme farceur peut me faire drôlement peur en faisant craquer quand je pense du mal de ma grand-mêre ! Et le physicien n’aura rien vu…
La physique ne peut rien faire d’autre que de donner des précisions sur le déroulement des phénomènes matériels, toujours sous l’hypothèse que les phénomènes sont partout comme sous ses instruments de mesure. Le physicien a entendu beaucoup d’âneries, et malheureusement il s’égare quand il remet de l’ordre…
SciencePost qui a plus ou moins copié collé cet article, en changeant juste les tournures de phrases.
Merci pour tout tes articles, c’est ma source principale d’informations scientifiques.
Au fait, n’oublions pas qu’il s’agit de propos tenus lors d’un émission de télé.
Il ne s’agit pas d’un écrit scientifique, mais plutôt d’un propos destiné à capter l’attention du public.
Émission radiophonique.
Oui mais ça marche pas sur Casper vu que lui c’est un gentil fantôme :/
oui, comme on a parfaitement bien compris le passage du quantique au classique, qu’on sait parfaitement ce qu’est la matière noire, et qu’on est sûr de ne pas vivre dans un hologramme, et que la théorie des cordes a été réfuté, on est tout à fait en droit de dire qu’il n’existe aucune matière susceptible de stocker l’information après la mort
Pour le guru: expérience en double aveugle sur les OBE (Sylvie Dethiollaz, doctarat en Biologie Moléculaire à Stanfordl):
https://www.amazon.fr/Voyage-aux-confins-conscience-dexploration/dp/2813209694
Vraiment ce qui s’appelle regarder par le petit trou de la lorgnette… Le tout petit trou… Un peu comme regarder le ciel la nuit et en conclure que c’est la preuve qu’il n’y a pas de vie extraterrestre… Ou regarder l’horizon au 12éme siècle et en conclure que la Terre est plate…