Sur ce qui attire et repousse notre galaxie la Voie lactée dans l’espace
De nouvelles recherches menées par une équipe internationale de scientifiques suggèrent qu’un vide énorme en dehors de notre voisinage extragalactique pourrait avoir un impact sur la façon dont notre galaxie (et d’autres autour d’elle) se déplace.
Pour rappel et même si nous ne pouvons le sentir, la terre tourne sur son axe à environ 1600 km/h, elle orbite autour du soleil à environ 100 000 km/h, celui-ci tourne autour du centre de notre galaxie, la Voie lactée, à environ 850 000 km/h et cette dernière avec la galaxie qui l’accompagne, Andromède, sont en mouvement, par rapport à l’univers en expansion, à environ 2 millions km/h, soit 630 km par seconde. On suspectait que le Grand Attracteur, une région d’une demi-douzaine d’amas riches en galaxies, à 150 millions d’années-lumière de la Voie lactée, était à l’origine du mouvement de notre galaxie.
Le professeur Yehuda Hoffman de l’université hébraïque de Jérusalem et ses collègues (université Paris-Saclay/ université d’Hawaï/ université de Lyon) ont étudié ce vide, appelé le “répulseur dipolaire”, qui repousse notre Groupe local de galaxies. Alors que les scientifiques ont longtemps cru qu’un grand amas de galaxies de haute densité appelé le superamas/ concentration de Shapley (qui fait partie du Grand Attracteur) attire la Voie lactée (et d’autres) vers elle, cette nouvelle preuve montre que le vide de faible densité est également responsable du déplacement des galaxies. Les chercheurs émettent l’hypothèse que ces deux points contrôlent le mouvement de notre groupe local de galaxies, d’où le terme de “dipolaire”.
Les chercheurs ont utilisé le télescope spatial Hubble ainsi que d’autres instruments pour créer des modèles 3-D qui ont suivi le flux de matière des régions de faible à haute densité. L’équipe a été en mesure de confirmer que les galaxies s’éloignaient du vide (le répulseur dipolaire) et attirées vers la Concentration de Shapley.
Nous sommes dans le Groupe local, la flèche jaune indique son déplacement (Yehuda Hoffman/ université hébraïque de Jérusalem/ illustration Daniel Pomarède – université Paris-Saclay)
Selon le professeur Yehuda Hoffman :
En cartographiant en 3-D le flux des galaxies à travers l’espace, nous avons constaté que notre galaxie, la Voie lactée s’éloigne d’une grande région, précédemment non identifiés de faible densité. Parce qu’elle est repoussée plutôt qu’attirée, nous appelons cette région le Dipole Repeller. En plus d’être tirés vers le superamas de Shapley connue, nous sommes également repoussés loin de la nouvelle découverte (le Dipole Repeller). Ainsi, il est devenu évident que la poussée et la traction sont d’importance comparable à notre emplacement.
Cette nouvelle preuve aidera les scientifiques à comprendre la direction dans laquelle la Voie lactée et nos galaxies voisines sont dirigées à mesure que notre univers se développe.
Les futurs relevés astronomiques ultra-sensibles aux longueurs d’onde optique, proche infrarouge et radio sont nécessaires pour identifier directement la poignée de galaxies attendues dans ce vide et confirmer directement le flux de galaxies qui s’éloignent des régions vides et se dirigent vers des régions de concentration de masse élevée.
Les résultats de l’équipe ont été publiés le 30 janvier dans Nature Astronomy : The dipole repeller et présentés sur le site de l’université hébraïque de Jérusalem : Both push and pull drive our Galaxy’s race through space.
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