Caramba ! : Cette espèce de guêpe parasite à une tête de fourmis en guise de derrière
Le mimétisme dans le règne animal, employé soit pour effrayer, soit pour attirer, n’est pas un sujet qui a rendu le Guru muet, bien au contraire. Il est largement présent sous des formes aussi bien banales qu’extraordinaires, tellement que parfois les biologistes doutent face au caractère exceptionnel de leur découverte.
Ce fut le cas pour ce spécimen de guêpe parasite Clistopyga caramba, avec une fin de désignation (caramba) liée à l’expression lâchée lors de sa découverte, selon son étude :
Le nom spécifique caramba se réfère à l’exclamation espagnole « ¡Ay, caramba! », utilisé pour exprimer l’étonnement. Ce mot décrit bien notre sentiment quand nous avons vu cette espèce pour la première fois.
Le spécimen fut redécouvert dans une collection du Musée d’Histoire Naturelle de l’université de San Marcos à Lima, au Pérou, par des chercheurs du Musée zoologique de l’université de Turku, en Finlande.
Ainsi, le spécimen semblait si bizarre, que les chercheurs ont pensé qu’il devait être déformé… mais non ! et d’autres entomologistes ont finalement convenu qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce
Le Musée d’Histoire Naturelle de l’université de San Marcos a trouvé ce spécimen dans la région où les Andes rencontrent la forêt amazonienne au Pérou. La date de la collecte est inconnue. Les chercheurs émettent plusieurs hypothèses concernant la potentielle fonction de cette tête de fourmi au cul (excusez du terme) de la C. caramba. Certaines espèces d’araignées sauteuses craignent les fourmis, alors la guêpe C. caramba pourrait utiliser une tactique appelée mimétisme Batésien pour effrayer les araignées … et ensuite se régaler de leurs œufs. Alternativement, la guêpe pourrait utiliser la tête de fourmi pour attirer certaines proies affamées, puis de les attaquer et de les immobiliser pour les grignoter ou déposer ses oeufs qui se chargeront de s’en faire un festin.
Les scientifiques reconnaissent qu’il n’est pas idéal d’identifier l’espèce d’un seul spécimen, et qu’il est difficile de deviner la fonction d’un appendice juste par sa forme. Ils devront maintenant recueillir des preuves solides pour confirmer l’une de leurs hypothèses.
Sa description publiée dans Zootaxa : Clistopyga caramba sp. nov. (Hymenoptera: Ichneumonidae; Pimplinae), an astonishing example of mimicry in spider-attacking parasitoid wasps.
Moi j’ai découvert une banane qui essayait de se faire passer pour une crotte dans ma cuisine, en hommage à mon cri de réaction j’ai nommé l’espèce « banana mamamia » !
C’est fou que personne n’ai vu cette guêpe avant, alors qu’elle était là, sous leurs yeux… Je ne lis pas l’anglais, sur quoi se basent-ils pour établir un nouveau taxon ?
Les collections d’un muséum d’histoire naturelle ont hélas toujours un bon petit pourcentage de spécimens non identifiés, qui ne seront revisités parfois que plusieurs années plus tard…
Pour répondre à votre question, des caractéristiques morphologiques précises d’un être vivant permettent de le classer au fur et à mesure plus précisément dans le « tiroir » auquel il appartient. Ces chercheurs sont donc, de fil en aiguille, arrivés à la conclusion que cette espèce appartenait vraisemblablement au genre Clistopyga (nervation des ailes, placement de poils, forme des organes génitaux si une dissection est envisageable, forme et aspect des pattes et diverses autres parties du corps etc.), sans y trouver d’espèce déjà décrite y ressemblant.
Un test génétique peut aussi apporter son lot d’informations supplémentaires qui peuvent se trouver particulièrement utile lorsque l’on a affaire à des espèces morphologiquement proches ou indiscernables autrement.
L’article n’étant pas en libre accès, je ne peux hélas pas vous apporter de réponse sur la manière dont ils ont procédé D: