ExoMars : les premières images de la nouvelle sonde martienne de l’ESA
Le nouvel orbiteur martien de l’Agence spatiale européenne vient de renvoyer ses premières images en haute résolution de la planète rouge.
Si le crash de l’atterrisseur Schiaparelli vous a laissé penser que la mission ExoMars de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) était fortement compromise, soyez assuré que ce n’est pas le cas. Le cheval de bataille scientifique de la mission, la sonde Trace Gas Orbiter (TGO), se porte très bien, comme en témoignent les premières images et les données que l’ESA a reçues de la planète rouge.
En vue d’accomplir l’objectif de la mission ExoMars, de découvrir des signes de vie, le TGO doit produire un relevé détaillé des gaz rares dans la basse atmosphère de Mars. Et parmi ces composés volatils, qui peuvent être de la vapeur d’eau, du dioxyde d’azote, de l’acétylène… il y a le méthane, qui finit par être détruit par la lumière du soleil. Si ce dernier est présent dans l’air martien, quelque chose, un processus biologique ou géologique, le produit.
Le TGO est également équipé d’équipements de pointe en matière d’imagerie. Si la sonde “renifle” quelque chose d’intéressant, l’ESA prendra des photos détaillées de l’endroit correspondant sur la surface. Une future astromobile pourrait ainsi aller y faire un tour.
Le mois dernier, le TGO a été capturé par la gravité de Mars pour emprunter une orbite hautement elliptique. Il va passer l’année prochaine dans cette orbite circulaire avant de commencer sa principale mission scientifique, mais en attendant, l’ESA en profite pour tester et calibrer les instruments de l’engin spatial.
Le Trace Gas Orbiter a ainsi produit ses premiers aperçus de l’atmosphère martienne, quelques belles photos aériennes et une reconstruction 3D d’une caractéristique de surface, Noctis Labyrinthus, à partir d’une paire d’images stéréo.
Image d’entête : un cratère sans nom près de l’équateur martien capturé le 22 novembre par la sonde TGO. (ESA/Roscosmos/ExoMars/CaSSIS/UniBE)
Image ci-dessous : une structure appelée Arsia Chasmata sur les flancs d’un des grands volcans martiens, l’Arsia Mons. Cette vue a été créée par le Système d’imagerie de surface couleur et stéréo (Colour and Stereo Surface Imaging System – CaSSIS) à bord du Trace Gas Orbiter. La largeur de l’image est d’environ 25 kilomètres. La formation est d’origine volcanique. (ESA / Roscosmos / ExoMars / CaSSIS / UniBE)
La mission ExoMars a produit sa première image 3D de la topographie martienne à partir de deux images stéréo capturées par le Trace Gas Orbiter.(ESA / Roscosmos / ExoMars / CaSSIS / UniBE)
Ce seront les images les plus proches obtenues de Mars par le TGO pour cette période. L’année prochaine, à la même période, la sonde spatiale s’installera dans son orbite scientifique, à une altitude fixe de 400 km.
Ci-dessous, une présentation par l’ESA de quelques-unes des premières images en haute résolution acquises par le Système d’imagerie de surface couleur et stéréo (CaSSIS) à bord de la sonde TGO, le 22 novembre 2016 et selon l’ESA :
La première séquence d’images a été prise à une distance de 5300 km avec une résolution de 60 m / pixel, environ 44 minutes avant l’approche la plus proche. Elle illustre comment CaSSIS acquiert des données en prenant des images en couleur simultanément dans des longueurs d’ondes différentes…
En ce qui concerne l’origine du crash de l’atterrisseur Schiapparelli, votre Guru n’en a pas fait l’article, mais il semble que l’altimètre de l’engin est tout d’un coup estimé la surface beaucoup plus proche qu’elle ne l’était en réalité. L’atterrisseur a ainsi activé ses rétrofusées pendant un très court moment avant de se laisser tomber pour s’écraser, d’exploser, car ses réservoirs étaient encore pleins.
Sur le site de l’ESA : First views of Mars show potential for ESA’s new orbiter.