Presque un an dans le ciel sans se poser, la vie d’un jeune martinet noir
Chaque année, au mois de juillet, les jeunes martinets noirs quittent leurs perchoirs européens et migrent vers l’Afrique occidentale et centrale. Ils ne seront pas de retour avant le mois de juin suivant et ils vont ainsi passer les 10 prochains mois presque sans interruption dans les airs. Ils pourraient voyager en Afrique, mais leurs pieds ne fouleront jamais le sol africain.
Selon Susanne Åkesson de l’université de Lund, en Suède :
Ils se nourrissent dans l’air, ils s’accouplent dans l’air, ils récupèrent des matériaux pour leur nid dans l’air. Ils peuvent atterrir sur des nichoirs, des branches, ou des maisons, mais ils ne peuvent pas vraiment se poser sur le sol, car leurs ailes sont trop longues et leurs pattes trop courtes pour décoller d’une surface plane.
En conséquence, les martinets communs sont très bien adaptés à passer une grande partie de leur vie dans le ciel.
On estimait que les martinets volaient pendant de longues périodes, mais personne ne pouvait le confirmer. Åkesson et son mari, Anders Hedenström, tous deux de l’université de Lund, l’ont fait en accrochant de légers enregistreurs de données à 19 martinets en 2013, pour les récupérer un ou deux ans plus tard. Les dispositifs ont régulièrement enregistré les niveaux de lumière locale que les biologistes pouvaient utiliser pour identifier la position des oiseaux dans le monde. Ils ont également enregistré l’accélération, l’activité et les positions du corps des martinets permettant de savoir s’ils volaient ou se reposaient.
Les données ont révélé que certains martinets n’étaient presque jamais inactifs pendant leurs longues migrations. Par exemple, entre septembre 2013 et avril 2014, l’un des oiseaux s’est seulement reposé 4 nuits en février. L’année suivante, il n’a jamais pris une nuit complète de repos, sur la même période, il s’est arrêté pendant seulement deux heures.
D’autres martinets se reposent plus souvent et Åkesson et Hedenström soupçonnent que c’est parce qu’ils n’avaient pas fini de remplacer leurs plumes de leurs ailes et de leur queue pendant leur mue annuelle. Les vieilles plumes pourraient avoir compromis leur capacité à rester en permanence en altitude, ou leur incapacité à muer complètement pourrait refléter un problème de santé qui a gêné leur vol. Mais s’ils se sont reposés, ce fut juste pour quelques heures. Ils ont passé tout au plus 0,64 % de leur migration sur la terre ferme.
D’autres scientifiques ont trouvé des résultats similaires. En 2013, Felix Liechti de l’Institut ornithologique suisse a utilisé des enregistreurs de données similaires pour montrer que trois martinets alpins ont probablement volé sans interruption pendant 200 jours, au cours de leur longue migration de la Suisse à l’Afrique avec le retour.
Ces longs vols sans escale impliquent que les martinets doivent être en mesure de dormir pendant le vol. En août dernier, Niels Rattenborg de l’Institut Max Planck d’ornithologie, en Allemagne, a prouvé que les frégates superbes des oiseaux de mer font la même chose. Il a montré qu’elles dorment en plein vol, pendant environ 40 minutes par jour et seulement quelques secondes à la fois.
La raison de cette vie dans les airs, selon Åkesson :
Quand vous êtes en vol, vous êtes extrêmement mobile, et vous pouvez explorer un environnement alimentaire dynamique.
Les martinets mangent des insectes, qui pourraient se regrouper en essaims denses et se déplacer d’un endroit à l’autre. En patrouillant de larges pans du ciel, sans perdre du temps au sol, les martinets seraient en mesure d’attraper au vol davantage de proies.
Leur étude publiée dans Current Biology : Annual 10-Month Aerial Life Phase in the Common Swift Apus apus.
Ça c’est un exploit. Un ans en vol.ben là le gros te le n’est in de west du vol, comme le grand monarque. Impressionnant.la vie est vraiment surprenante.
Bien d’accord Joctousignant, je pensais même que c’était une legende urbaine le coup des martinets qui dorment en volant.
J’ai depuis que je suis petit une profonde admiration pour ces oiseaux. Chaque année je guette leur arrivée et aussi leur départ ! Et parfois lorsque je voyage il m’arrive de les retrouver en vol au dessus de moi, alors qu’ils avaient quitté le lieu où j’habite. J’ai eu le bonheur d’en tenir un dans le creux de ma main un jour, il était tombé du ciel, malheureusement le bonheur a été de courte durée il s’est endormi pour l’éternité, je ne pouvais pas l’abandonner et le laisser gisant sur le trottoir, je l’ai emmené jusqu’à chez moi, l’ai enveloppé dans un linge et l’ai enterré dans mon petit jardin parisien.
J’aime entendre leurs cris et les voir voler, pour moi ce sont les maitres du ciel.