Des images de l’espace suggèrent que l’atterrisseur Schiaparelli s’est écrasé sur Mars
Il semble que l’atterrissage de Schiaparelli, sur Mars, se soit brutalement terminé. Selon l’ESA, les images de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) de la NASA indiquent que l’engin spatial a explosé lors de l’impact avec la surface de Mars, après une chute d’environ 4000 m. Faisant partie de la mission Exomars 2016, le contact a été perdu avec le module de démonstration (de faisabilité) le 19 octobre alors qu’il tentait un atterrissage en douceur dans le Meridiani Planum près de l’équateur.
La zone d’atterrissage avant et après l’arrivée brutale de Schiapparelli, photographiée par la sonde MRO. (NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Les communications ont été perdues avec le module Schiaparelli peu après sa pénétration à des vitesses hypersoniques dans l’atmosphère martienne, le 19 octobre à 16h42. Le contrôle de la mission à Darmstadt, en Allemagne, a analysé les données provenant de nombreuses sources : celle de la télémétrie de l’atterrisseur, enregistrée par son vaisseau mère le Trace Gaz Orbiter (TGO) qui est resté en orbite autour de la planète rouge, du Giant Metrewave Radio Telescope (GMRT) à Pune, en Inde, et du satellite Mars Express de l’ESA.
Selon la télémétrie de Schiaparelli, le vaisseau spatial a effectué la plupart de ses séquences préprogrammées pendant ses 6 minutes de procédure d’atterrissage. Bien que le bouclier thermique (aérocoque) le parachute aient été déployé correctement, ils l’ont été trop tôt et les rétrofusées utilisées pour l’atterrissage se sont activées et donc arrêtée également trop tôt. Mais la question demeurait, est-ce que le module avait, malgré tout, survécu à l’atterrissage et pourrait-il le signaler à la Terre ?
La réponse provient sans doute de la sonde MRO qui, le 20 octobre, a utilisé sa caméra CTX basse résolution pour capturer des images de la zone d’atterrissage de Schiaparelli. Avec une résolution de 6 mètres, les nouvelles images montrent un net changement entre celles prises en mai et celles plus récentes. Le parachute et l’aérocoque de l’atterrisseur sont visibles, mais à environ 1 km au nord du parachute apparait une caractéristique foncée mesurant 15 x 40 m. Une première analyse indique que cette grande tache marque le site d’impact de Schiaparelli après qu’il soit tombé d’une altitude de 2 000 à 4 000 m pour heurter le sol à 300 km / h. Schiaparelli a été initialement programmé pour être en chute libre à à peine deux mètres de la surface, après l’arrêt de ses rétrofusées, ce qui fut certainement en dehors de ses paramètres de conception.
La partie supérieure de cette image présente la zone d’atterrissage de Schiaparelli, en bas à gauche avant le crash et à gauche, après l’impact (NASA / JPL-Caltech / MSSS)
En outre, la taille de la tache suggère que le module avait les réservoirs de ses propulseurs pleins et qui ont explosé à l’impact. L’ESA indique qu’elle a à nouveau l’intention d’examiner le site la semaine prochaine en utilisant la caméra haute résolution HiRISE de la sonde MRO. L’agence spatiale espère également localiser le bouclier thermique.
Malgré la perte de Schiaparelli, l’ESA affirme que l’analyse de la télémétrie reçu sera très utile non seulement pour déterminer la cause de l’accident, mais également pour éviter que cela n’arrive à de futurs atterrisseurs Martien.
Sur le site de l’ESA : Mars Reconnaissance Orbiter view of Schiaparelli landing site.
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Bonjour,
« En outre, la taille de la tache suggère que le module avait les réservoirs de ses propulseurs pleins et qui ont explosé à l’impact. »
Bizarre cela ne semble pas cohérent avec le début :
« les rétrofusées utilisées pour l’atterrissage se sont activées et donc arrêtée également trop tôt… »
Je serai surpris que les réserves de carburant aient été pléthoriques en général la chasse aux masses superflues est féroce ! Donc si les rétrofusées se sont bien allumées, elles ont du tout consommer, à moins qu’il n’y ait eu un problème de motorisation.