Il y a au moins 10 fois plus de galaxies dans l’univers observable que prévu
En utilisant le télescope spatial Hubble et d’autres observatoires, des astronomes ont réalisé le plus précis recensement des galaxies (relevé astronomique) dans l’univers observable et les chiffres surpassent largement les précédentes estimations.
L’image d’entête (clic pour agrandir) a été prise par le télescope spatial Hubble et couvre une partie du champ sud du GOODS (Relevé profond des origines par les Grands Observatoires). C’est un grand relevé astronomique, une étude du ciel profond par plusieurs observatoires pour suivre la formation et l’évolution des galaxies. (NASA/ ESA / Hubble)
L’univers observable, la partie de l’univers qui est encore visible aux humains, contiendrait ainsi de 10 à 20 fois plus de galaxies que prévu. Cela fait grimper le total à entre mille et deux mille milliards de galaxies face à la meilleure des précédentes estimations, de 100 milliards de galaxies. Par conséquent, cela signifie que nous devons également mettre à jour le nombre d’étoiles dans l’univers observable, qui en compte aujourd’hui environ 700 000 milliards (7 x 10^22).
Et c’est juste pour l’univers observable. Comme le cosmos a émergé il y a quelques 13,8 milliards années, nous ne sommes pas en mesure d’observer des objets situés à une certaine distance de la Terre. Tout ce qui est en dehors de la “bulle de Hubble” nous est invisible, car la lumière de ces objets éloignés n’a pas eu assez de temps pour nous atteindre. Il est difficile, sinon impossible, de savoir combien de galaxies résident à l’extérieur de notre point de vue.
Illustration de la profondeur du champ de vision de Hubble (champ profond ou Deep Field), en milliards d’années de l’âge de l’Univers. (NASA et A. Feild (STScI))
Pour arriver à cette nouvelle estimation, une équipe internationale d’astronomes, dirigée par Christopher Conselice de l’université de Nottingham, au Royaume-Uni, a utilisé des images de l’espace profond de Hubble et elle les a combinées avec des données recueillies par d’autres astronomes. Les images ont été converties en 3D, permettant aux chercheurs de faire des mesures précises du nombre de galaxies à différents stades de l’histoire de l’univers.
Ils ont réussi à remonter dans le temps, montrant que l’univers primitif était encombré de nombreuses minuscules galaxies, qui ont finalement fusionné avec d’autres petites galaxies, formant un grand nombre d’objets plus grand que nous voyons aujourd’hui. Les résultats de ce dernier relevé céleste montrent l’intensité significative avec laquelle les galaxies ont évolué au cours de l’histoire de l’univers.
En utilisant de nouveaux modèles mathématiques, les astronomes ont pu déduire de l’existence de galaxies que la génération actuelle de télescopes ne peut pas détecter. Les chercheurs estiment qu’il doit encore y avoir 90 % des galaxies dans l’univers observable qui sont trop pâles et trop éloignées pour pouvoir être vues en utilisant les télescopes actuels.
Selon Conselice :
Que plus de 90 % des galaxies dans l’univers doivent encore être étudiés, dépasse l’entendement. Qui sait quelles seront les intéressantes propriétés que nous trouverons lorsque nous découvrirons ces galaxies avec les futures générations de télescopes ?
Les futurs observatoires comprendront, notamment, le puissant télescope spatial James Webb sur lequel repose beaucoup d’espoir.
L’étude publiée dans The Astrophysical Journal : The Evolution of Galaxy Number Density at z < 8 and its Implications et sur le site du Hubble : Observable Universe contains ten times more galaxies than previously thought.
Mon Dieu…. Mon premier sentiment en lisant cet article est un mélange de ‘joie’ à l’idée de voir nos connaissances de notre Univers s’agrandir et s’affiner mais aussi de vertige et d’impuissance devant ces milliards de galaxies qui nous rapetisse encore un peu plus. Nous ne sommes même plus un grain de sable dans un désert.
Et tout cela ne fait qu’augmenter mon obsession sur une question – que je pressens personnellement fondamentale – sur les propriété de notre Univers, à savoir, et pour reprendre les mots même de L. Sunsskind « Why is the Universe that big? ».
Merci Guru pour l’article et tout le travail sur le site. Bonne continuation!
Cheers
Il n’y a pas une coquille qui s’est glissée dans le nombre d’étoiles de l’univers?
7X10²² paraît correct, mais 700 000 milliards n’est alors pas bon…
Félicitation par ailleurs pour vos infos!
Cordialement.
M.L.
Ceci n’apporterai pas un debut de reponse à la masse caché de l’univers ?
cdlt
Laurent