Un trou noir avec des cheveux dans un ciel bleu
Cette image (clic pour agrandir) représente une classe de trou noir en rotation récemment découverte et appelée : “Trou noir de Kerr avec des cheveux/ poils scalaires” (Kerr black holes with scalar hair) appliquée au parvis du Centre européen de technologie spatiale à Noordwijk, aux pays-bas.
Les chercheurs de l’Advanced concepts team de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont développé un code/ logiciel de Ray-tracing (lancer de rayon) qui simule chaque pixel de lumière dans l’image atteignant la caméra, après avoir rencontré le trou noir en cour de route. Certains rayons de lumière se courbent dans leur trajectoire et d’autres sont entièrement aspirés dans le trou noir.
Simuler l’influence qu’à un trou noir sur la lumière permet de définir ce à quoi il ressemble dans différents environnements, et ces derniers dans l’influence du précédent, ce qui pourrait faciliter leur détection :
L’Advanced Concepts Team a fait des recherches sur les ombres portées par les trous noirs, leurs distorsions visuelles distinctives alors que leurs incontournables champs gravitationnels ingèrent la lumière environnante, comme un moyen définitif de les identifier.
D’autres exemples obtenus par le biais de leur logiciel que vous pouvez tester en ligne, ici.
Un trou noir… avec des poils… scalaires ?
Au départ, afin d’essayer d’imager un trou noir, il y a eu le théorème de calvitie (ou d’absence de chevelure) qui postule que tous les trous noirs, selon la relativité générale, peuvent être simplement et totalement caractérisés par trois paramètres classiques, observables de l’extérieur : la masse, la charge électrique et le moment cinétique (à quelle vitesse ils tournent). Toutes les autres informations concernant la matière qui a formé le trou noir ou qui est tombée dedans, et qui sont représentées métaphoriquement par des « cheveux/ poils », « disparaissent » derrière l’horizon des évènements du trou noir, la limite à partir de laquelle même la lumière ne peut s’en échapper et elles sont donc, en permanence, inaccessibles aux observateurs extérieurs.
Une autre théorie dans le cadre des équations de la théorie tenseur-scalaire, qui diffère de celles trouvées dans la théorie de la relativité générale d’Einstein, décrit également le champ gravitationnel des trous noirs en termes de courbure de l’espace-temps et prédit leur existence. Cependant, elle comprend également un autre type de champ, un champ scalaire, participant à la “diffusion” de l’interaction gravitationnelle.
Les chercheurs ont découvert que les trous noirs développent des « cheveux » scalaires lorsque la matière ordinaire les entourent, ce qui n’apparait pas dans l’image standard (la théorie d’Einstein ne comprend pas un champ scalaire).
Vous pouvez obtenir une description détaillée des Trous noirs de Kerr avec des cheveux/ poils scalaires, dans une présentation vidéo des chercheurs qui l’ont théorisé en 2014, ici : Kerr black holes with scalar hair.
Les cheveux des trous noirs impliquent également le paradoxe de l’information, mais ça, c’est une autre histoire…
Sur le site de l’ESA : Simulated black hole et le projet de l’Advanced concepts team : Black Hole Shadows.