Découvrez le plan dévoilé par SpaceX visant à établir une colonie autonome et permanente sur Mars
Hier soir (21h00), Elon Musk le patron de SpaceX, une société qui a notamment introduit l’ère des fusées réutilisables, a présenté son plan pour une future colonisation de Mars lors d’une conférence à l’International Astronautical Congress, à Guadalajara (Mexique). Retransmis en direct sur Youtube et malgré un gros rhume, le Guru a tout suivi et vous pourrez revoir l’intervention en bas de cet article. Ce fut fort intéressant et passionnant, même s’il y a encore beaucoup de zone d’ombres dans cette entreprise pharaonique que la société SpaceX ne pourra gérer à elle seule, comme l’a souligné son créateur.
Musk a commencé par préciser qu’aller sur Mars, ce qui nous ferait devenir une espèce multiplanétaire, est non seulement un choix, mais une nécessité.
Nous resterons sur Terre pour toujours, et, finalement, il y aura un évènement qui entrainera notre extinction … l’alternative est de devenir une espèce multiplanétaire menant des activités spatiales… c’est ce que nous voulons.
Il estime donc, et avec conviction, que ce projet de colonisation finira par sauver l’espèce humaine.
Sur l’aspect technique
Le fondateur de SpaceX a dévoilé l’ “Interplanetary Transport System” (ITS), qui combinera la plus puissante fusée (lanceur) jamais construite, avec un vaisseau spatial conçu pour transporter au moins 100 personnes par vol. Si tout se passe selon le plan, les ITS réutilisables aideront l’humanité à établir une colonie autonome permanente sur la planète rouge dans les 50 à 100 prochaines années.
Le lanceur de l’ITS mesurera 77,5 mètres de haut et profitera de 42 nouveaux moteurs baptisés Raptor.
(clic pour agrandir) Images présentées lors de la conférence (SpaceX)
Une fois combinés avec son vaisseau spatial contenant l’équipage (ou équipement/ carburant), les ITS mesureront 122 m de haut. Cela en ferait le plus grand système de vol spatial jamais construit, plus grand encore que la légendaire fusée lunaire, Saturn V, de la NASA.
(clic pour agrandir). (SpaceX)
Le moteur Raptor, que SpaceX a récemment testé pour la première fois, fait à peu près la même taille que leur actuel propulseur Merlin, tout en étant 3 fois plus puissant.
Photo réalisée lors du récent test par SpaceX de son nouveau moteur Raptor (SpaceX)
L’ITS sera donc une machine incroyablement puissante, capable de placer 300 tonnes en orbite terrestre basse, plus de deux fois ce que pouvait soulever une fusée Saturn V.
Le vaisseau spatial, qui se trouve au sommet du lanceur, mesurera 49,5 m de haut et 17 m de large et profitera de 9 Raptors.
Le lanceur placera le vaisseau spatial dans l’orbite de la Terre, puis reviendra faire un atterrissage en douceur sur son site de lancement.
Le vaisseau spatial contiendra peu ou pas de carburant à son bord, afin de maximiser la charge utile (des personnes, des marchandises ou les deux) que l’engin sera capable de transporter en orbite. Un lanceur ITS sera à nouveau lancé, surmonté d’un vaisseau cargo/ citerne (tanker) et il réalisera un rendez-vous avec le vaisseau spatial en orbite pour remplir son réservoir.
Images présentées lors de la conférence, pour avoir une idée de la taille des réservoirs (clic pour agrandir extérieur-intérieur) utilisés. (SpaceX)
Puis, au bon moment, lorsque la Terre et Mars seront favorablement alignées, ce qui arrive une fois tous les 26 mois, le vaisseau spatial de l’ITS s’activera pour quitter l’orbite terrestre et se diriger vers la planète rouge.
Le retour devrait notamment passer par la production de carburant sur Mars, nous y reviendrons un peu plus loin.
Une infographie présentée durant l’intervention d’Ellon Musk, présentant les différentes phases logistiques du voyage. (SpaceX)
Ellon Musk a également présenté une belle vidéo donnant un mini-aperçu du projet. Elle reprend les phases citées ci-dessus, que le Guru vous résume une nouvelle fois…en commençant par le décollage d’une fusée de Cap Canaveral. Après la séparation des étages, le vaisseau spatial se place en orbite tandis que le lanceur/Booster retourne sur Terre où il atterrit. Un vaisseau cargo/ citerne (tanker) de gaz propulseur est chargé sur le lanceur pour ravitailler le vaisseau spatial en orbite afin qu’il puisse entreprendre son voyage vers Mars. Le vaisseau cargo revient sur Terre et le vaisseau spatial habité se dirige vers Mars. Ses panneaux solaires se déploient et il atteint finalement l’orbite de Mars. Il atterrit à la surface, puis nous obtenons un aperçu des plaines martiennes que les astronautes découvrent à l’ouverture de leur vaisseau.
Selon Musk, le vaisseau spatial sera capable de transporter au moins 100 et peut-être jusqu’à 200 personnes. Il comportera également une salle de cinéma, de conférence et un restaurant, donnant aux pionniers de la planète rouge une expérience bien différente de celle qu’ont vécu les astronautes de la mission Apollo, entassés dans une minuscule capsule se dirigeant vers la lune.
Les puissants moteurs Raptors permettront au vaisseau de réaliser son périple en 80 jours, en fonction de la position de la Terre avec Mars. Aujourd’hui, il faut 6 à 9 mois pour se rendre sur la planète rouge en utilisant les technologie actuelles. Et, selon Musk, l’ITS devrait pouvoir réduire le voyage à seulement 30 jours ou plus.
Il n’y aura pas qu’un seul vaisseau à effectuer le voyage. Lorsque l’ITS sera vraiment opérationnelle, 1000 devraient se rendre sur Mars tous les 26 mois. Cette flotte atterrira sur Mars en utilisant la « rétropropulsion supersonique, » qui leur permettra de ralentir pour se poser en douceur, en utilisant les propulseurs embarqués plutôt que de compter sur des parachutes. La société SpaceX a déclaré qu’elle envisage de tester cette technique d’atterrissage lors de leur prochaine mission « Red Dragon« , qui vise à lancer une capsule Dragon sans équipage vers Mars, en mai 2018.
SpaceX prévoit également de construire une usine solaire sur Mars qui utilisera du dioxyde de carbone et de la glace d’eau, dans l’air et le sol de la planète, pour produire du méthane et de l’oxygène, le carburant utilisé par le moteur Raptor. Les vaisseaux spatiaux ITS seront ravitaillés sur Mars pour pouvoir revenir sur Terre, ce qui signifie que les colons ne seront pas obligés de rester, à jamais, sur la planète rouge. Il n’est pas nécessaire d’avoir une grosse fusée pour s’arracher de la surface de Mars, car la planète est beaucoup plus petite que la Terre et a donc une force gravitationnelle plus faible.
Cependant, ce que nous ne voyons pas dans la vidéo et qui n’a pas été évoqués lors de l’intervention de Musk, ce sont les types d’infrastructures qui permettraient aux astronautes de survivre après l’atterrissage. Il semble que SpaceX ait l’intention de construire une ville permanente. Avec 1 000 vaisseaux et 200 personnes dans chaque, Musk estime qu’il faudrait 40 à 100 ans pour former une civilisation totalement autonome sur Mars.
Avec des technologies qui restent à inventer, l’un des grands obstacles, dans la réalisation de ce projet, est le prix du billet.
Sur le plan économique
Musk a souligné de la nécessité que ce voyage vers Mars ait le même coût que le prix moyen d’une maison aux États-Unis, soit 200 000 $ (180 000 euros). Ce serait la seule façon de constituer une société véritablement durable sur Mars, car tout un chacun pourrait réellement se permettre de s’y installer. Malheureusement, les couts actuels seraient plus proches des 10 milliards de $ par personne.
Pour réaliser cette économie, Musk cite 4 éléments clés :
- Une totale réutilisation (des fusées que nous pouvons réutiliser encore et encore)
- Le plein en orbite (nous avons besoin de stations qui orbitent entre la Terre et Mars)
- La production de gaz propulseur sur Mars (être en mesure d’exploiter l’énergie de la planète rouge pour produire un carburant à base de méthane, au lieu des combustibles de fusées traditionnelles.)
- Un propulseur performant (de meilleures méthodes, plus efficaces de transports)
D’ici deux ans, Musk vise à placer la plupart de ses ingénieurs sur ce projet et d’y consacrer 300 millions de $ par an. Cela sera loin d’être suffisant et il envisage que d’autres organisations les rejoignent dans leur projet de colonisation Martienne : “L’effort sera un « grand partenariat public-privé. »”
Ainsi le planning de la mission dépendra largement du financement disponible. Mais s’ils ont l’argent et que tout se passe comme prévu d’un point de vue technique, nous pourrions voir des vols vers Mars commencer dès 2023, Musk de préciser que le calendrier des évènements risque de beaucoup évolué.
La chronologie des évènements présentée lors de la conférence. (SpaceX)
L’ITS pourrait également être utilisé pour permettre, par exemple, l’exploration humaine d’Encelade, une des lunes de Saturne, ou l’océan hébergé par la lune de Jupiter, Europe, ou encore de permettre à leurs clients de voler de New York à Tokyo, en seulement 25 minutes.
(SpaceX)
Mais pour l’instant, l’objectif principal est de coloniser Mars, Musk a toujours dit que c’était la raison pour laquelle il a fondé SpaceX, en 2002.
Bonjour,
Puisque l’une des conditions de faisabilité du projet est la réduction des coûts, pourquoi ne pas décoller d’un pas de tir plus favorable que Cap Canaveral ? La France pourrait inviter M. Musk à Kourou, non ?
Quelle blague.
Les chances d’extinction de l’humanité sont d’autant plus forte que les fuites en avant de ce genre prolifèrent sans aucune autocritique.
Musk a le tour de faire passer ses vessies, pardon ses entreprises, pour des lanternes.
Malgré les défis économiques et techniques, ça semble réalisable, et si c’est du vent, ça fait tout de même rêver.
@sgmsg
lett see..
@ Henrietta CROCE :
L’état français s’est désolidarisé d’arianespace qui depuis est privé le 10 juin 2015 .C’est Airbus Safran Launchers (ASL) qui en a pris le contrôle .
C’est à cause de spacex justement que notre nation a fait ce choix .
Tout a commencé en décembre 2013, quand la fusée américaine Falcon est parvenue à mettre en orbite un satellite de télécommunications. Ce succès résonna alors comme un coup de tonnerre dans le ciel spatial. Non seulement Elon Musk, le fondateur de SpaceX, avait réussi à ébranler le duopole européano-russe Ariane – Proton en partant de rien. Mais il cassait les prix en proposant des tarifs de lancements 30 % moins chers que ses concurrents, les ramenant à 60 millions de dollars (52,7 millions d’euros). Son secret, une production unifiée sur un seul site où la tôle entre d’un côté pour sortir en fusée de l’autre. Son atout, la confiance de la Nasa qui n’hésite pas à lui passer des contrats de lancement et à les financer.
En jouant sur les prix, le nouvel acteur américain a aussi bouleversé les règles du jeu. Plus question d’avancer la fiabilité des lancements d’Ariane pour défendre des tarifs élevés Désormais, les tirs doivent être peu chers et compétitifs. Il faut donc gagner en efficacité et rationaliser la filière industrielle très disséminée en Europe.
Donc c’est un concurrent , pas question qu’il vienne à KOUROU donc .
Je pose la question parce que c’est un projet d’ampleur mondiale. Personnellement, je ne trouverais pas étrange que de nombreux acteurs, comme des états ou de très grands groupes, décident de s’investir dans cette entreprise un peu folle, mais qui fera rêver les masses.
Après, je me doute bien que délocaliser et construire un pas de tir adapté n’est pas libre de coûts. Mais puisque M. Munsk est loin d’avoir l’argent nécessaire à la finalisation de son projet, il devra forcément transiger avec ses futurs investisseurs. Et si son but est de réduire au maximum le coût marginal de chaque tir, ça me semblerait logique qu’il se cherche un site de lancement le plus proche possible de l’équateur.
@ Henrietta CROCE :
Le but d’Elon MUSK n’est pas d’avoir un pas de tir fixe car à ce moment là il sera toujours dépendant de quelqu’un ( et même si ce n’est pas cher au début par la suite ( c’est un piège ) le propriétaire du terrain pourrait augmenter les prix de location du terrain exploité ) mais délocalisable , ce qui lui permet de rester libre .C’est pour cela qu’il a développé des berges de lancement mobile pour ça et il a quand même pu casser les coûts .
Je sais qu’il a mis des brevets de son entreprise automobile « TESLA » en open source , peut être que pour SPACE X c’est pareil .
Comme il l’ explique son but et de faire le nécessaire pour envoyer des humains sur d’autres planètes , le reste ( l’argent ) n’est que détail .
Il faut stimuler le marché de ce secteur aussi car jusqu’ici personne ne s’y était risqué .
C’est juste qu’il veut minimiser les dépenses , il a débuté avec paypal donc il pense comme un gestionnaire , un comptable , et relève les défis qui lui sont imposés .
Son trip à lui c’est de faire ce que beaucoup ont délaissé et il montre en réussissant que ç’est possible .
Tous ca n’est qu’une question d’argent, si nous voulons sauver l’espèce humaine mais que ca coûte trop cher? on fait quoi ?
On est vraiment primitif, on comprend moins de 3% de notre univers, et celui-ci est riche de toute les matière chimique, solide et biologique.
Je croyer que les limite de l’homme son son imagination, et non c’est l’argent. Vraiment ridicule.