Le Guru doit vous avouer, alors qu’il rédigeait cet article, qu’il se demanda s’il était bien utile de continuer sur un fait que tout un chacun a dû rencontrer à l’époque de la radio VHF… des interférences ! Il suffit que celles-ci soient un brin mélodieuse, captées depuis l’espace et qu’on n’est pas jugé utile d’en informer le grand public, à l’époque de la mission lunaire Appolo10, en 1969, pour qu’aujourd’hui un site “dubitatif” le présente comme un fait extraordinaire… voir extraterrestre. Et oui les Aliens adorent jouer du thérémine dans l’espace ! Bon, on est encore loin de la belle mélodie de la “Rencontre du 3e type”, mais ça donne du grain à moudre aux plus naïfs.
Maintenant que votre serviteur a commencé, autant aller jusqu’au bout !
La NASA a récemment remis en avant des documents montrant que les astronautes de la mission lunaire Apollo 10, en 1969, ont entendu une étrange "musique de l’espace" dont ils n’ont pas vraiment trouvé d’explication, parce qu’on n’a pas cherché à en avoir. Des "services de presse" ont récupéré l’histoire en prétendant que l’incident "de la musique de l’espace" vient seulement d’être rendu public, mais la NASA n’est pas d’accord. Selon l’agence spatiale, l’audio et les transcriptions de la mission sont disponibles dans les Archives nationales (américaine) depuis 1973 et l’explication de l’évènement semble tout à fait… terrestre.
Le site, dont on sait à quoi s’attendre, NASA’s Unexplained Files (“Les dossiers inexpliqués de la NASA”) a récemment diffusé un reportage avec une grosse voix affirmant que lorsque la mission Apollo était de l’autre côté de la Lune et hors de contact radio avec la Terre, l’équipage a entendu des sons électroniques étranges qui ont été décrits par le pilote du module lunaire, Eugene Cernan, comme "une musique du genre cosmique". L’article met l’accent sur l’angle "sans contact", laissant entendre que "quelque chose" d’exotique aurait pu être à l’origine du bruit étrange. Des extraterrestres, peut-être ?
Le reportage prétend que l’information n’a été libérée qu’en 2008, ce qui implique que la preuve de l’incident a été cachée par le gouvernement des États-Unis depuis des décennies, et que les astronautes craignaient d’en parler. Ces affirmations ont ensuite été récupérées et dupliquées dans le torrent d’informations ramassés, répétés et déformés par de nombreux organes de presses.
Cependant, la NASA, par l’intermédiaire d’un communiqué publié cette semaine, affirme que si les enregistrements et les transcriptions des conversations astronautes ont été marquées comme “classifiés” en 1969, s’était purement pour des raisons standards de sécurité. L‘audio (<mp3, à 2mn50s mais ne cherchez pas à entendre le sifflement) et la transcription des conversations ont été rendus publics en 1973 et déposés dans les Archives (américaines) nationales. L’agence indique également que, bien que l’incident était bien connu dans les milieux de la radio et de l’espace, les seules nouveautés concernant "la musique de l’espace" ont été la diffusion des fichiers numériques sur Internet.
En outre, l’astronaute Cernan a déclaré lundi que l’équipage n’a pas considéré l’incident comme important du tout.
Selon Cernan :
Je ne me souviens pas d’avoir pris cet incident comme suffisamment excitant pour le prendre au sérieux. C’était probablement juste des interférences radio. Si nous avions pensé que c’était autre chose, nous en aurions informé tout le monde après le vol. Nous ne lui avons donné aucune autre considération.
La transcription des enregistrements de la conversation des astronautes de la mission Apollo 10 concerne la découverte de ce son provenant de l’équipement radio tandis que l’équipage effectuait diverses tâches. Voici les parties pertinentes de la conversation avec l’horodatage de la mission (jour, heure, minute et seconde), et les astronautes identifiés comme étant le commandant Thomas Stafford (CDR), le pilote du module de commande John Young (CMP) et le pilote du Lunar Module, Eugene Cernan (LMP).
04 06 13 02 LMP Cette musique semble cosmique, n’est-ce pas ? Vous entendez ? Ce sifflement ?
04 06 13 06 CDR Oui.
04 06 13 07 LMP Whooooooo.04 06 13 12 CMP Avez-vous entendu que sifflement, trop?
04 06 13 14 LMP Oui. On dirait que, vous savez, un genre de musique cosmique.
04 06 13 18 CMP je me demande ce que c’est.
04 06 17 58 LMP C’est sûr, c’est une musique bizarre.
04 06 18 01 CMP Nous allons devoir en apprendre plus à ce sujet. Personne ne nous croira.
04 06 18 07 LMP Oui. C’est un sifflement, vous savez, comme quelque chose du type cosmique.
04 06 18 10 CMP Oui … VHF-A …
04 06 18 16 LMP Oui. Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un là-bas.
L’équipe d’astronaute de la mission Apollo 10 (le pilote du Lunar Module, Eugene Cernan à gauche)
VHF-A se réfère à un système de radio à bord du vaisseau et pointe sur l’origine des bruits étranges. Selon Paul D. Spudis, de l’Institut lunaire et planétaire à Houston, Texas, la mission Apollo effectuait de nombreuses liaisons radio pour la voix, la télémétrie, la navigation, les données biomédicales et d’autres informations.
Ces systèmes complexes ont tendance à interférer les un avec les autre et des bruits similaires ont été signalés sur d’autres missions, comme pour le pilote du module de commande d’Apollo 11, Michael Collins. Dans ce cas, la cause la plus probable fut les interférences des très hautes fréquences VHF du Lunar Module et du Command Service Module.
Spudis précise également que la raison pour laquelle ces sons n’ont pas été souvent entendus, est que les connexions radio n’étaient pas toutes actives en même temps et que chaque vaisseau spatial Apollo diffère légèrement entre eux de par leur conception et leur construction. En outre, Apollo 10 était dans une position particulière, car, contrairement à Apollo 8, elle a été la première mission circumlunaire à être accompagnée du module lunaire.
Cela explique aussi la légère surprise montrée par l’équipage, en dépit d’être des astronautes expérimentés bien familiarisés avec leur équipement radio. L’espace est un environnement stressant et très étranger, qu’il est très difficile de simuler sur Terre. Bon nombre d’astronautes ont rapporté au combien était différente la véritable expérience de l’espace, par rapport à leur formation.
Ainsi, alors que la musique extra-terrestre de l’espace ne faisait pas partie de l’équation, les réalisations concrètes d’Apollo 10 valent un rappel. Lancée le 18 mai 1969, elle était le quatrième mission habitée Apollo et la deuxième mission habitée en orbite autour de la Lune. Comme mentionné plus haut, elle a également été la première mission lunaire à transporter le module lunaire, que l’équipage a utilisé dans des tests orbitaux, une répétition pour la mission Apollo 11.
Apollo 10 a accumulé une série de records pendant son vol. Il fut le véhicule habité le plus rapide, avec une vitesse de pointe de 39 897 kilomètres par heure (11,08 km / s) en revenant sur Terre, avec la plus haute altitude pour un vol habité à 408 950 km, la première des deux missions Apollo avec un équipage expérimenté, et le seul équipage d’Apollo dont les membres ont participé aux missions suivantes.
Voilà, le Guru a quand même l’impression d’avoir perdu 3h de son temps…
Le communiqué sur l’affaire, sur le Tumblr de la NASA : Apollo 10 Audio — Publicly Available Since 1970s.
haha merci mon guru pour une autre page web avec un peu d’humour 🙂
Mon Dieu ce bruit dégueulasse !
Comment peut on oser appeler ça de la musique ? XD
Juste un peu de bruit … mais, je l’espère, pour beaucoup !
Car finalement, ce genre d’évènements ouvre peut être les yeux, ou à minima, attire l’attention d’individu qui se détourne complètement de la culture scientifique.
Je regrette la tonalité du premier paragraphe qui pourrait froisser ces nouveaux venus.
Carl Sagan a envoyé un message à l’attention d’autres forme de vie extra-terrestre sur disque d’or gravé placé sur Voyager avec le soutien de la NASA. Etait-il naif ?
Depuis des décennies, le programme SETI « écoute » à la recherche d’une mélodie. Perte de temps de quelques hurluberlus?
Dans l’équation de Drake, un paramètre est le nombre de planètes autour des autres étoiles.
A son époque nous ne connaissions que la notre et le doute était fort sur la valeur de ce coefficient. De nos jours, il « pleut » littéralement des planètes extra-solaire dans nos catalogues astronomiques.
Nous pourrions continuer longtemps cette liste.
En pensant à ce que représente le Blue Book et le Rapport Condon, nous ne pouvons qu’admettre qu’un très grand nombre d’individus sérieux et compétents dans des domaines variés ne sous-estiment pas la question de la vie extraterrestre et d’un éventuel contact direct ou indirect.
Faire un peu de sensationnel sur un tel évènement c’est bien : on pique un peu la curiosité, on fait rêver, puis la démarche scientifique arrive et explique tout ; dommage, ce n’était pas une fête bruyante de Sélénites … cette fois ci 😉
Merci de rappeler qu’un contact reste une possibilité à considérer, et non pas une idée inutile et naïve qui n’a pas sa place en tant qu’hypothèse scientifique.
La NASA et d’autres structures de recherche réalisent un nombre de travaux croissant autour de la question de la vie ailleurs dans l’univers, et il s’avère que les découvertes en faveur de cette idée s’amoncèlent au fil du temps.
Aucune idée n’est inutile et naïve, et la possibilité de la réception d’un signal venu d’une autre civilisation devrait être étudiée et prise en compte comme toute autre hypothèse.
on l’entend mieux là – à partir de 2min20 : https://www.youtube.com/watch?v=M3-ON8Oxa2o&ab_channel=Lacha%C3%AEneOVNI-UFONetwork
sinon ça m’a refait pensé à certains effets sonores dans la série space 1999 – vers 7min30-45 : https://www.youtube.com/watch?v=XBVqwo6urUg&ab_channel=moonbubba1999
Beaucoup d’interférences pour rien !
Merci d’avoir prit la peine de clarifier cette histoire… comme si l’histoire du programme Apollo n’était pas déjà assez intéressante.