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Une nouvelle étude montre que la peur d’être mangé pourrait avoir autant d’effet, sur la chaine alimentaire, que la prédation elle-même.

Des scientifiques canadiens ont diffusé des aboiements de chien à des ratons laveurs sauvages, et ils ont constaté que les créatures terrifiées ne sortaient, pour aller chercher de la nourriture, que durant seulement un tiers du temps de recherche qu’ils emploient habituellement. Cela signifiait que les populations composant leurs aliments préférés, les crabes des côtes, ont doublé en nombre, tandis que les crabes rouges des roches ont augmenté de 61%.

À leur tour, les proies et les concurrents des crabes, tels que les bigorneaux et certains poissons de roche (Cottoidea), ont chuté.

Illustration tirée de l’étude (J. P. Suraci et col /Nature Communications)raton laveur-peur-écosystème

L’expérience assez simple est la première à montrer comment les grands prédateurs, tels que les chiens ou les loups, peuvent affecter l’ensemble de la chaine alimentaire.

Les ratons laveurs sont d’habiles chasseurs de crabes. Dans quelques-unes des îles de la Colombie-Britannique au Canada, les loups, les ours et les couguars ont depuis longtemps disparu / été éradiqués, et les ratons laveurs sauvages se rendent sans crainte en ville pour récupérés leurs repas de crustacés sur la côte.

Donc, le biologiste Justin Suraci et ses collègues de l’université de Victoria (Canada) ont insufflé la peur dans les populations sauvages sur plusieurs petites îles, par la diffusion d’enregistrements de chiens, qui sont conservés par les personnes vivant sur les îles, durant un mois.

Quand un raton laveur s’aventurait pour se nourrir dans les rochers, un extrait de 10 secondes d’un chien qui aboie était diffusé. Les ratons laveurs ont répondu soit par la fuite, ou en restant, mais tout en étant super vigilant.

Les caméras ont capturé la réaction des ratons laveurs, qui n’a pas changé durant tout le mois.


Selon les auteurs de l’étude, cette réaction de peur peut être utilisée par les écologistes pour faire revivre des populations d’espèces animales, comme le crabe rouge, sans nuire à leurs prédateurs :

Nos résultats expérimentaux soutiennent la thèse selon laquelle, en matière de conservation de la biodiversité et du maintien de la santé des écosystèmes, la peur a son utilité.

L’étude publiée dans Nature Communications : Fear of large carnivores causes a trophic cascade.

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