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Il est difficile de garder une conspiration cachée car, tôt ou tard, l’un des conspirateurs révèlera sa couverture et plus il y en a, plus le mensonge sera dévoilé rapidement.

Une étude a examiné combien de temps les présumées conspirations pourraient “survivre” avant d’être révélées, délibérément ou inconsciemment, au grand public.

Les astronautes de la NASA, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, ont-ils vraiment marché sur la lune en 1969, ou était-ce une ruse élaborée par le gouvernement américain et réalisée par Stanley Kubrick ?  Des avions laissent-ils des “chemtrails” dans le ciel, des agents chimiques pulvérisés à des fins mystérieuses et néfastes ? Y a-t-il, en fait, un remède contre le cancer, caché par les compagnies pharmaceutiques afin de protéger les médicaments alternatifs plus chers et moins performants ?

Malheureusement, pour les plus imaginatifs théoriciens de la conspiration, la réponse à toutes ces questions est susceptible d’être un non retentissant. Et ce n’est pas seulement en fonction de la grande quantité de preuves disponibles , mais désormais également à partir d’une équation élaborée par le mathématicien David Grimes de l’université d’Oxford, qui estime le temps d’existence des complots présumés avant d’être révélés comme étant faux.

L’équation, publiée dans une récente étude (lien plus bas), est constituée de trois facteurs : le nombre de conspirateurs impliqués, le temps passé depuis que la présumée conspiration a eu lieu et la "probabilité intrinsèque d’un défaut de conspiration". Cette mesure intrinsèque a été estimée en examinant les données de conspirations qui s’étaient plus tard révélées être vrai, comme le programme de surveillance PRISM, qui a été révélé par Edward Snowden plusieurs années après, le scandale de l’étude de Tuskegee sur la syphilis, qui a empêché l’accès à un traitement de la syphilis à des Afro-Américains et qui a été révélé 25 ans après et un scandale impliquant le FBI et qui a conduit à l’exécution de personnes innocentes, dévoilées par un médecin après six ans.

Les données de ces exemples ont notamment permis au Pr Grimes de calculer la probabilité de la révélation d’un complot, qu’il a déterminé comme étant d’environ quatre sur un million. Cela peut sembler très faible, mais ce chiffre augmente à mesure que le nombre de conspirateurs s’accroit et que le temps passe.

Grimes a testé son équation sur quatre des plus célèbres théories du complot :

  • L’atterrissage sur la Lune a été truqué
  • Le changement climatique est un mensonge
  • Les vaccins engendrent l’autisme
  • Un remède contre le cancer est caché

L’équation a montré que si l’un de ces complots était réel, il serait très susceptible d’avoir déjà été révélé : l’atterrissage sur la Lune en seulement 3,7 années, le mensonge sur les changements climatiques en 3,7 à 26,8 années, le vaccin causant l’autisme en 3,2 à 34,8 ans et le remède contre le cancer en 3,2 années.

Selon les conclusions de l’étude :

Même s’il y avait un effort concerté, l’ampleur du nombre de personnes requises pour d’hypothétiques tromperies saperait inextricablement ces conspirations naissantes. Pour une conspiration comportant quelques milliers d’acteurs, l’échec intrinsèque émergerait en quelques décennies. Pour des centaines de milliers de personnes impliquées, un tel échec serait assuré en moins de la moitié d’une décennie.

Grimes a également mis en garde contre les “chambres d’écho polarisées" de débat en ligne mal informé : que les personnes qui sont profondément investies dans un récit particulier… sont fermées à toute autre source d’information.

La triste réalité est qu’il semble y avoir une cohorte si idéologiquement investie dans la croyance de leurs convictions qu’ils sont imperméables aux intrusions de la réalité. Dans ces cas, il est hautement improbable qu’une simple démonstration mathématique de l’inconsistance de leur croyance change leur point de vue.

L’étude publiée dans Plos One : On the Viability of Conspiratorial Beliefs.

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