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Perihelion_Jet

Les scientifiques ont trouvé une "forte abondance” d’oxygène dans la queue (coma) de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, mais ils ne peuvent pas encore expliquer l’origine de sa présence.

Les scientifiques de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont découvert avec surprise de l’oxygène moléculaire sur la comète en forme de canard en plastique, après examen des données renvoyées par la sonde Rosetta actuellement en orbite autour de 67P.

Les scientifiques, perplexes, ne s’attendaient pas à trouver de l’oxygène moléculaire, parce que, même si l’élément lui-même est le troisième le plus abondant dans l’univers, les molécules se décomposent très facilement en d’autres éléments, comme l’eau ou le dioxyde de carbone. L’ESA a déclaré que la découverte était "imprévue, car rares sont les exemples de détections d’O2 interstellaire."

L’O2 a été drepéré par la sonde Rosetta alors qu’il s’échappait du noyau de la comète.

Image d’entête et ci-dessous en 3D : la Comète 67P/Churyumov-Gerasimenko basée sur deux images acquises par l’instrument OSIRIS de Rosetta le 12 aout 2015. (ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA)
Comet_jet_in_3D

Selon Kathrin Altwegg, chercheuse à l’université de Berne (Suisse) et qui fait partie de l’équipe qui a étudié les données envoyées de la sonde Rosetta, l’oxygène doit avoir été incorporé dans la comète quand elle a été créée, éventuellement au cours d’une collision. Mais cette théorie ne correspond pas aux “modèles actuels de la formation du système solaire”.

La lumière ultraviolette du soleil ou des électrons libres sont probablement responsables de la création de l’O2. Des photons et des particules de haute énergie ont pu transformer les molécules d’eau en molécules d’oxygène (et d’hydrogène). L’oxygène a ensuite été emprisonné dans la glace, elle-même recueillie sur des grains de poussière, qui à leur tour se sont réunis pour assembler la comète. L’oxygène a ainsi été protégé pendant presque la durée du système solaire. Au 19e siècle, la comète 67P était assez loin dans le système solaire pour échapper à l’influence destructrice du soleil, mais une rencontre avec Jupiter et son attraction gravitationnelle la rapprocha de notre étoile. A chaque fois qu’elle passe près du soleil, la chaleur pénètre la comète, sublime la glace et libère l’O2.

Avec l’oxygène, un certain nombre d’autres gaz ont été trouvés comme du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone, de l’azote et également des gaz rares.

Infographie présentant notamment les différentes concentrations des gaz détectés par Rosetta (ESA) Rosetta_s_detection_of_molecular_oxygen

Ainsi, L’ESA a déclaré que les quantités d’O2 émises avaient une forte relation avec la quantité d’eau qu’ils ont mesuré, suggérant que les deux seraient liés. Cependant, l’oxygène n’aurait aucun lien avec l’oxyde de carbone et l’azote détecté.

L’agence spatiale prévoit maintenant de continuer à recueillir des données de 67P pendant presque un an avant l’atterrissage forcé de Rosetta sur la surface, en septembre ici 2016.

L’étude de l’université de Berne publiée dans Nature : Abundant molecular oxygen in the coma of comet 67P/Churyumov–Gerasimenko et annoncée sur le site de l’ESA : Rosetta’s detection of molecular oxygen.

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