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Bousier1

Une récente étude décrit comment une plante, avec des graines qui sentent et ressemblent à des fientes d’antilopes, attire les bousiers, pour que ceux-ci ensuite dispersent et enfouissent les semences. Il est suggéré que, puisque les graines sont dures et n’offrent aucune récompense pour les bousiers, cela représente un rare exemple de duperie dans la dispersion des graines de la plante.

Nombreux sont les exemples de fleurs, en particulier les orchidées, qui ressemblent à d’autres plantes ou à des insectes afin d’attirer les animaux qui les pollinisent, mais de savoir si le mimétisme est utilisé pour aider à disperser les graines reste controversé.

Les graines de Ceratocaryum argenteum sont plus grandes que celles des espèces apparentées et dégagent une odeur âcre rappelant celles des fientes d’antilopes. Serait-ce un exemple de duperie, un déguisement aromatique pour tromper les bousiers à leur insu afin de disperser les graines ? Dans la réserve naturelle De Hoop,en Afrique du Sud, Jeremy Midgley et ses collègues de l’université de Cap Town ont tenté d’élucider la tromperie.

Images tirées de l’étude :  de a à c graines de Ceratocaryum argenteum, d, e, au microscope électronique (SEM) l’extérieur et la première couche protégeant la graine. f, bousier E. flagellatus. g,  matières fécales de blesbok (antilope).

C. argenteum-bousier

La taille et la texture des graines suggèrent qu’elles pourraient être collectées et cachées par de petits mammifères, mais aucun ne présente ce type de comportement dans la région et la caméra cachée, mis en place par les chercheurs, a montré que les rongeurs indigènes ignoraient les graines. Mais ils ont put voir que le bousiers (Epirinus de flagellatus) en étaient très intéressés, roulant les noix plus loin pour les enterrer.

Vidéo à partir de l’étude : les rongeurs de la région ne sont pas intéressés par les graines de Ceratocaryum argenteum, à la différence des bousiers. Un fil fluorescent est rattaché à chaque graine.

Les auteurs ont analysé le cocktail de produits chimiques volatils émis par les graines et ont constaté que leur concentration et leur composition étaient semblables aux bouses relâchés par les élans et les blesbok. Pour un scarabée, ils peuvent sentir comme les fientes d’antilopes qui sont vitales pour leur processus de reproduction. Cependant, les graines sont trop dures pour être mangé par les coléoptères ou pour pondre à l’intérieur après qu’elles aient été soigneusement roulées à un emplacement de choix et enterrées.

En imitant les crottes de l’antilope, à la fois par l’apparence et l’odeur, la C. argenteum incite ainsi les bousiers à disperser les graines de la plante sans aucune récompense en retour. La nature peut parfois être aussi cruelle…

L’étude publiée dans Nature : Faecal mimicry by seeds ensures dispersal by dung beetles.

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