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Lonchophyllinae robusta

En fixant une caméra à haute vitesse face à un tube à essai rempli de nectar, des chercheurs ont été surpris de constater qu’une espèce de chauves-souris plongeait un peu trop longtemps leur langue dans le liquide, au lieu de le laper. Ils ont ainsi révélé un mécanisme de pompage qui n’a jamais été observé chez les mammifères.

La vidéo a dévoilé comment la chauve-souris, Lonchophylla robusta (image d’entête), boit 150% de son poids corporel, chaque nuit, mais que sa langue semble à peine se déplacer alors qu’elle avale le nectar d’une fleur.

La plupart des vertébrés boivent en lapant le liquide. Mais la pointe de la langue de la chauve-souris L. robusta reste immergée sous la surface du nectar tandis que la créature plane au-dessus d’une fleur.

Vidéo tirée de l’étude :

Alors que d’autres chauves-souris ont des langues avec des papilles ressemblant à des poils, la langue de la chauve-souris L. robusta  n’en dispose pas. A la place, selon l’écologiste Marco Tschapka de l’université d’Ulm, en Allemagne et co-auteur de l’étude, elle dispose de deux rainures ouvertes qui se prolongent le long de chaque côtés, droit et gauche. Les très petits muscles poussent comme une pompe le nectar vers le haut dans les deux sillons, ou “canaux” et dans la bouche. Les chercheurs soupçonnent qu’une sorte de capillarité empêche le nectar de se répandre en dehors des canaux alors que le pompage se produit.

Il y a peu, nous avions put découvrir que les colibris utilisent également des langues rainurées pour se nourrir de nectar. Les extrémités de leurs langues fourchues forcent le nectar dans les canaux, après quoi la langue se rétracte, les canaux sont comprimés et le liquide est poussé vers le haut.

Marco Tschapka spécule que le mécanisme de lapement est optimal pour la collecte de gouttelettes individuelles de nectar, alors que la “langue qui pompe” pourrait avoir plus facilement accès aux profonds bassins.

Ils notent également que la physiologie unique de la bouche suggère que les chauves-souris ont évolué leur manière de manger indépendamment des autres espèces.

L’étude publiée dans Science Advances : Nectar uptake in bats using a pumping-tongue mechanism.

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