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67P-périhélie1

Jeudi dernier, la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko a atteint son périhélie : Son approche la plus proche du Soleil. A ce moment-là, elle était à environ 186 millions de kilomètres de notre étoile (la Terre est à environ 147 millions de kilomètres du Soleil au périhélie).

L’orbite de 6,5 ans de la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko autour du Soleil et sa position au périhélie. (NASA)
trajectoire-67P

Cela se passe à chaque fois qu’elle tourne autour du Soleil, sur sa trajectoire de 6½ ans, sauf que cette fois elle a un visiteur. La sonde Rosetta de l’Agence spatiale européenne tourne autour de 67P depuis un peu plus d’un an maintenant. Le vaisseau est entré en orbite autour de la comète le 6 aout 2014 devenant, dans l’histoire de l’humanité, la première machine a réalisé un tel exploit.

Le timing était crucial, se rendre à la comète un an avant son périhélie. Comme elle se rapproche du Soleil, sa surface se réchauffe. Les comètes sont un mélange de roches, de graviers et de poussière mélangés avec différents types de glace (d’eau, de dioxyde de carbone, de monoxyde de carbone, d’ammoniac et autres), de sorte que la glace se transforme/ se sublime en un gaz à la lumière du soleil, perdant dans le processus de la matière. Cela forme les queues (ou coma) et permet au vaisseau spatial d’observer la matière libérée dans l’espace et d’en apprendre davantage sur la composition et la structure de 67P.

Rosetta est arrivée en avance pour pouvoir observer l’activité croissante. Ainsi nous avons pu voir la formation de gouffres dans sa surface qui s’agrandissent au fil du temps. La comète est entourée d’un halo de lumière du soleil réfléchie par le gaz et la poussière, mais qui est aussi ponctué par de minces jets de matière provenant des évents.

Mercredi, une grosse poche de gaz a été atteinte par la chaleur du Soleil et a éclaté, formant le plus intense et le plus spectaculaire jet aux gaz nauséabonds, que vous pouvez voir ci dessous ou dans le GIF en entête (ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team).
Approaching_perihelion_B

Le plus intense jet lumineux, se produisant juste au périhélie, est plutôt une coïncidence : la comète ne devient pas brusquement plus chaude à ce moment-là. Il faut du temps à la chaleur pour s’infiltrer à l’intérieur de la comète, il y aura donc encore de tels soubresauts dans les jours qui viennent et selon Nicolas Altobelli du Centre d’astronomie spatiale européen et scientifique du projet Rosetta :

L’activité restera ainsi élevée pendant plusieurs semaines, et nous avons hâte de voir combien de jets et d’évènements éruptifs nous saisiront en pleines actions, comme nous l’avons déjà vu dans les dernières semaines.

Pendant ce temps, les astronomes sur Terre ont suivi de loin l’évolution de la comète. Rosetta est beaucoup trop proche pour voir la queue de 67P s’allongeant de plus en plus, mais les images recueillies au cours des derniers mois avec des télescopes au sol montrent qu’elle s’étend déjà sur plus de 120 000 km. Alors que la majeure partie de la queue pointe vers la droite, il y a une région de haute densité pointant dans une direction différente, vers le bas à gauche (mise en évidence dans l’image en bas à droite, ci-dessous).

Cette série d’images de 67P / Churyumov-Gerasimenko a été recueillie entre 2014 et 2015 à l’aide de l’Observatoire Gemini (Gemini Observatory / AURA).
Gemini Observatory-Rosetta-Perihelion

En juin, l’ESA a confirmé que la mission Rosetta sera prolongée au moins jusqu’en septembre 2016, ainsi la célèbre sonde sera en mesure de continuer à observer la comète pendant plus d’un an alors qu’elle s’éloigne du Soleil.

Sur le site de l’ESA : Rosetta’s big day in the Sun.

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