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Reclinervellus-nielseni-larve

Votre Guru en a décrit des méthodes de parasitisme, notamment chez les insectes, mais celle-ci semble l’un des actes les plus extrêmes de manipulation d’un hôte par un parasiteµ.

*Votre serviteur avait complètement oublié le cas similaire de la guêpe Zatypota percontatoria (2011)…

Une nouvelle étude décrit comment les larves d’une guêpe transforment leurs victimes, des araignées, en zombies avant de les forcer à leur construire frénétiquement une maison. Lorsque l’araignée a terminé sa tâche forcée, la larve la mange.

Image d’entête : le parasite, la larve jaune de la guêpe Reclinervellus nielseni sur le dos de l’araignée parasitée, Cyclosa argenteoalba. (Keizo Takasuka)

L’arme secrète de la guêpe est ce que les auteurs décrivent comme une "concentration inhabituelle d’une substance manipulatrice”, qu’ils soupçonnent être une hormone. C’est ce qu’ont découvert Keizo Takasuka de l’université de Kobe et ses collègues après avoir collecté des araignées de l’espèce Cyclosa argenteoalba près des villes de Tamba et Sasayama au Japon. Une fois capturées, les araignées ont été ramenées dans un laboratoire et observées.

Les chercheurs ont remarqué que certaines des araignées avaient déjà été parasitées par la guêpe Reclinervellus nielseni. Pour ce faire, celle-ci a pondu soit sur ou dans le corps de l’araignée. Puis, quelque chose de vraiment étrange se produisit.

Chacune des araignées infectées se sont mises à travailler sans relâche, pendant environ 10 heures, pour construire une toile “allégée en surface de contact” et incroyablement résistante, avec un cocon en son centre et même quelques décorations de soie pour avertir de la présence de la toile. Tout cela est arrivé juste avant que les larves de la guêpe soient sur le point de se transformer en pupe.

Les toiles contenaient tant de fibres, qu’elles étaient de 3 à 40 fois plus résistantes que les toiles habituelles de l’araignée.

Une fois construites, les larves de guêpe ont emménagé au centre de la toile pour se transformer en nymphe. Elles ont ensuite attiré l’araignée pour la tuer et lui sucer ses entrailles.

Takasuka et ses collègues soupçonnent que les larves de guêpe injectent un composé comparable à celui que l’araignée produit naturellement, dans leur victime. Les auteurs écrivent que “la substance de manipulation peut réagir avec le système endocrinien de l’araignée," conduisant au comportement hyperactif et inhabituel de renforcement des toiles.

Vidéo et description tirée de l’étude (Keizo Takasuka) :

Dans cette observation, l’araignée manipulée a commencé à récupérer la spirale de toile collante pour la capture à 18m40 secs, puis fait la navette le long des fils du cadre, encore et encore, pour les renforcer. Dans le même temps, l’araignée effectue plusieurs trajets radiaux complexes, s’éloignant et revenant près du moyeu afin de stabiliser la partie centrale de la toile. À la dernière phase de la manipulation, l’araignée décore certains rayons avec des fils fibreux pour “annoncer” la toile de cocon. Après tous les processus de manipulation, l’araignée est revenue au moyeu, restant immobile jusqu’à la mort provoquée par la larve de guêpe. Celle-ci a ensuite aspiré l’araignée et s’est fait un cocon sur le moyeu stabilisé pour se nymphoser.

Ce  cocon de toile a été terminé en environ 5 h. La vidéo a été accélérée par 50 fois et des scènes au cours desquelles l’araignée est inactive ont été coupées.

La découverte est publiée dans The Journal of Experimental Biology : Host manipulation by an ichneumonid spider ectoparasitoid that takes advantage of preprogrammed web-building behaviour for its cocoon protection.

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