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The Famous Shower Scene From_2462-2493

*A part si vous souffrez d’un trouble auditif, bien évidemment…

Le son d’une personne qui crie est si puissant qu’il active instantanément le circuit de la peur dans notre cerveau, c’est ce qu’ont révélé de nouvelles expériences qui ont tenté de documenter la "signature acoustique des cris humains".

Les différents types de cris (les cris de bébé et de femmes sont les moins plaisant pour l’humain) ont tous une propriété appelée rugosité acoustique, qui se réfère à la vitesse à laquelle change le volume d’un son. Reproduire cette qualité acoustique, qui est décrite dans cette nouvelle étude, pourrait rendre les films d’horreur encore plus effrayants, mais surtout améliorer les systèmes d’alerte… les alarmes.

Selon l’auteur principal, David Poeppel de l’université de New York :

Si vous demandez à une personne dans la rue ce qui est spécial à propos des cris, ils vont dire qu’ils sont bruyants ou qu’ils ont un ton / une fréquence plus élevée. Mais il y a énormément de choses bruyantes dans la vie courante et il y a beaucoup de choses qui sont très aiguës, de sorte que vous vous attendez à ce qu’un cri ne soit pas véritablement utile dans un contexte de communication.

Pour comprendre ce qui rend les cris si uniques, Poeppel  et son collègue Luc Arnal (maintenant à l’université de Genève) ont utilisé des enregistrements récupérés à partir de vidéos YouTube, de films populaires, et de "crieurs" bénévoles qui ont été enregistrés dans leur laboratoire.

Les scientifiques ont ensuite déterminé comment les cris étaient traités par le cerveau.

Nous avons constaté que les cris occupent une bonne partie du spectre auditif, mais nous voulions passer par tout un tas de sons pour vérifier que cette aire est unique aux cris.

Dans une série d’expériences, nous avons constaté que cette observation est restée vraie lorsque nous avons comparé les cris au chant et à la parole, même à travers différentes langues. La seule exception est que les signaux d’alarme (alarmes de voiture, alarmes de maison, etc.) activent aussi la zone réservée aux cris.

Les chercheurs ont noté que les modèles normaux du parler présentent de très légères différences dans leurs fréquences sonores (entre 4 et 5 Hz), mais les cris peuvent se moduler très rapidement, variant entre 30 et 150 Hz. C’est cette “rugosité” que les chercheurs ont décrite. Elle est traitée par l’amygdale, une masse de matière grise en forme d’amande dans le cerveau, qui a été associée avec le traitement et l’expression de la colère et de la peur.

Selon Arnal :

Ces résultats suggèrent que la conception des signaux d’alarme peut être encore améliorée. De la même façon qu’une mauvaise odeur est ajoutée au gaz naturel pour le rendre facilement détectable; le fait d’ajouter de la rugosité aux sons des alarmes peut améliorer et accélérer leur traitement.

Le fait que les humains réagissent de manière similaire aux cris et à une alarme qui retentit suggère que la capacité à les détecter est profondément ancrée en nous et pourrait trouver son origine chez nos ancêtres primates. Comme d’autres animaux vocalisent de la même manière lorsqu’ils sont effrayés, cette capacité de détection pourrait même se porter sur de nombreux animaux en dehors des primates. De futures études aideront à déterminer si ce trait est conservé à travers de multiples espèces.

Bien qu’en dehors de la portée de la présente étude, les travaux de Poeppel et Arnal suggèrent que d’autres sons humains risquent de déclencher des réponses similaires, y compris les sons émis par les pleurs des bébés. Et c’est exactement sur cela que les chercheurs souhaitent se concentrer maintenant.

L’étude publiée dans Current Biology : Human Screams Occupy a Privileged Niche in the Communication Soundscape.

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