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Après des mois de recherche, l’Agence spatiale européenne (ESA) annonce qu’elle a peut-être enfin retrouvée l’atterrisseur Philae sur la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

Au cours de son historique descente en novembre 2014, les harpons de l’atterrisseur ne s’étaient pas déployés correctement et ses vis à glace n’étaient pas suffisantes pour le fixer sur son site d’atterrissage prévu, une zone appelée Agilkia. Après un formidable rebond qui a donné lieu à un vol de deux heures supplémentaires, l’atterrisseur est finalement venu se poser dans une zone appelée Abydos.

Les étonnantes images de Philae rebondissant à la surface de sa comète

La sonde a réussi à prendre une dernière image, un panoramique désormais emblématique, incluant une partie de son train d’atterrissage, mais elle est ensuite rentrée en “hibernation” en raison de son incapacité à collecter suffisamment d’énergie du soleil.

Dans les semaines et les mois qui suivirent, l’équipe OSIRIS de l’ESA a tenté, sans relâche, de retrouver l’atterrisseur en analysant des images et en effectuant des simulations pour déterminer sa position. Après avoir éliminé quatre des cinq sites d’atterrissage possibles, l’ESA dit maintenant qu’elle a peut-être enfin situé l’atterrisseur, même s’ils ne peuvent le confirmer.

Pour réduire le champ des possibilités, les scientifiques de l’ESA ont mis en place l’expérience CONSERT peu de temps après l’atterrissage. En analysant les signaux radio envoyés entre l’atterrisseur et Rosetta (son vaisseau-mère), ils étaient en mesure d’établir le site d’atterrissage à l’intérieur d’une ellipse d’environ 16 x 160 mètres, juste à l’extérieur du bord de la dépression hatméhyt.

CONSERT-atterrisseur-Philae

Selon Holger Sierks, responsable de l’équipe OSIRIS à l’Institut Max Planck pour la recherche sur le système solaire (MPS) en Allemagne :

Nous avons identifié plusieurs sites candidats d’atterrissage possibles dans les images OSIRIS, à la fois à l’intérieur de la région CONSERT et à proximité.

Quatre des cinq zones sont bien loin de l’ellipse, mais deux images en particulier ont attiré l’attention de l’équipe OSIRIS. Les photos capturées le 12 et le 13 décembre, à une distance de 20 kilomètres, semblent montrer quelque chose à quelques mètres à l’extérieur de l’ellipse CONSERT.

Les objets n’étaient pas visibles dans les images prises deux mois avant. CONSERT-atterrisseur-Philae2

Selon Philippe Lamy, membre de l’équipe OSIRIS :

Bien que les images pré et post-atterrissage ont été prises dans différentes résolutions spatiales, les détails topographiques locaux correspondent bien, sauf pour une tache lumineuse présente sur les images post-atterrissage, que nous proposons comme le bon candidat pour l’atterrisseur. Cette tache lumineuse est visible sur deux images différentes prises en décembre 2014, indiquant clairement que c’est une véritable option sur la surface de la comète, pas un artéfact de détecteur ou le déplacement de grains de poussière au premier plan.

L’ESA précise qu’elle n’en est pas vraiment sûre :

    D’une part, des analyses effectuées au Philae Science Operations and Navigation Center (SONC) au CNES suggèrent que ce candidat satisfait un certain nombre de contraintes en ce qui concerne, par exemple, l’éclairage et la visibilité radio dans cette région.

    D’autre part, la zone choisie se trouve juste à l’extérieur de l’ellipse actuellement identifiée par CONSERT, bien que, comme mentionnées précédemment, l’amélioration des modèles de forme et l’analyse continue des données CONSERT peuvent modifier sa position.

    Aussi, compte tenu de la durée relativement longue de sept semaines d’intervalle entre “l’avant” et “l’après» des images, il est possible que cet objet soit le résultat d’un changement physique à cet endroit sur le noyau, peut-être de la matière fraiche qui a été récemment exposée. Le manque d’éclairage dans cette région à l’époque fait valoir que ces changements sont peu probables, mais ils ne peuvent pas être totalement exclu.

L’ESA ajoute que les chances de trouver l’atterrisseur pourraient être augmentées si Philae accumule suffisamment d’énergie solaire pour se réveiller et transmettre un signal.

Sur le site de l’ESA : The quest to find Philae, sur le site du DLR : The search for Philae – like a needle in a haystack.

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